
p i H î s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
qui vous en donnerai avis. Quand j’aurai reçu votre
confentement, j’envoïerai mon mandement aux évê-:
ques de la province de Rheims; leur marquant le jour
& le lieu où ils .s’aiTembleront pour l’ordination de
l’évêque élu : afin qu’ils y viennent eux-mêmes, ou
y envoient par un prêtre, ou un diacre leurs lettres
de confentement.
** La forme de la commiifion de l’évêque vifiteur,
fe trouve dans une lettre du même Hincmar à He-
denulfe évêque de Laon, pour prendre foin de l’é-
glife de Cambrai, après la mort de l’évêque Jean.’
Vous vous rendrez, lui dit-il, au plûtôt à cette égli-
fe , Si vous exhorterez publiquement le peuple d’élire,
fans paiîion & d’un commun confentement, celui
qu’ils trouveront le plus digne. , Si en qui il n’y
aura aucune irrégularité Je vous envoie le formulaire
de l’éleétion que vous ferez lire publiquement,
afin que perfonne n’en prétende caufe d’ignorance.
L ’éleàion ne doit pas être faite feulement par le clergé
de la ville : tous les monafteres du diocéfe Si tous
les curez de la campagne , doivent y envoïer des
députez porteurs de leurs fuffrages unanimes. Les
laïques nobles & les citoïens y feront auiïi prefens :
car tous doivent élire celui à qui tous doivent obéir.
S’ils s’accordent à choifir une perfonne capable, faites
leur faire un décret, qui fera foufent de chacun'
; & quand je leur manderai, ils m’envoïeront
l ’élû, avec le décret d’éleétion, Si des députez en aiL
fez grand nombre , pour lui rendre témoignage au
nom de tous.
•3- En même-temps le métropolitain écrivoit au clergé
Sc
Si au peuple de l’égljie vacante, comme nous voïons
par deux lettres d’Hincmar : l’une en la m-ême occasion
que la précédente, après la mort de Jean de
Cambrai, l’autre à l’églife de Beau vais, après la mert
de l’évêque Odon. Vous ferez, leur d it-il, des jeû- * .4 .
nés Si des procelïïons, puis vous vous aflemblerez
au plûtôt pour l’éledtion , dont vous ne ferez le décret
qu’en prefence de l’évêque vifiteur, que nous
vous avons envoie. Celui que vous choifirez fera un
prêtre, ou un diacre tiré de votre églife, foit dans la
ville, foit dans les monafteres. Que fi, ce qu’à Dieu
ne plaife, vogs ne trouvez point de fujet digne dans
le diocèfe. : faites en forte d’en trouver un de quelque
autre églife de notre province, ou même d’une autre
province : mais albrs il faudra obtenir la per-
miffion par écrit de l’évêque interefle. Gardez; vous
fur-tout, que dans cette éleétion il n’y ait point de
iîmonie. Il marque enfuite toutes les irrégularitez
fpecifiées par les canons, Si les qualitez que doit
avoir un évêque, puis il ajoûte : Amenez-nous votre
é lû , pour l’examiner, Si fçaehez que fi c’eft une perfonne
indigne, non feulement il ne fera point votre
évêque , mais encore vous encourrez la cenfure des
canons-, & nous, avec les évêques nos confrères",
après avoir rejetté votre éle&iort irrégulière,.nous
choifirons un évêque, qui ne foit pas complaifant à
vos defirs déréglez.
L ’évêque vifiteur étant arrivé, Si aïant aifemblé
le clergé Si le peuple del’égltfe vacante : leur faifoit
un difeours, dont nous avons un exemple à l’occa-
lïon d’une éleétion du temps de Louis le Débonnaire. ». «.
Tome X I . T t t