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avec fon frere : elle le confefla, fut condamnée 8c
An. 863. s’enfuie. Le roi Lothaire en informa le pape Nicolas
qui envoya fes légats ; & le concile fut tenu à Metz
en prefence du roi, qui expliqua ce qui vient d'être
dit de fon mariage avecValdrade,contra<3:é par l’au-
toritéde l’empereur fonpere. Puisdoncque l’on en
parle diverfement,je veuxdeclarer ce que j ’en penfe,
& à quelle intention je m’en fuis mêlé.Quand l’empereur
donna Valdrade à fon fils, je n’étois pas encore
évêque,, & je n’y fus pas prefent.Je n’ai appris
non plus que par oüi dire le fécond mariage avec
Thietberge.Mais étant évêque,j’ai ainfi jugé de ces
mariages: Un empereur très-chrétien a donné à fon
fils une jeune fille,fuivant les réglés de lareligion,ce
n’eft donc pas une conjondtion illicite; & ç’a été un
adultéré de la quitter, pour en époufer une autre.
Quant à Thietberge, elle a volontairement confeiTé
le crime commis avec fon frere, comme l’ont témoigné
des perfonnes dignes de foi. Voilà ce qui m’a
déterminé.
Hifa^inintrus Entre les lettres du pape Nicolas, qu’Odon évê-
à cambray. que de Beau vais apporta en France,il y en avoir trois
touchant l’affaire d’Hilduin, à qui le roi Lothaire
avoir donné l’évêché de Cambrai, vaquant par le
décés deThierri.Hilduin étoit frere de Gonthier archevêque
de Cologne, Si allié du fameux Hilduin
abbé de S. Denis. Hincmar métropolitain de Cambrai
, quoique difciple de l’abbé Hilduin , refufa
svp /.«Tin. d’ordonnercelui-ci, prétendant qu’il étoit indigne
de l’épifeopat félon les canons:maisLothaire ne voulut
point permettre qu’il en ordonnât d’autre, Si mic
L i v r e c i n q j i a n t . i eme . ^ 75
Hilduin e n poffeifion du temporel de 1 cglife de g
Cambray, Hincmar dreffa un libelle d accufation
contre Hilduin, contenant les eau fes de fon refus, 8c
le prefenta à Lothaire dans une affemblée des rois ,
furquoi les trois métropolitains du royaume de Lothaire,
Theutgaud de Treves.Gonthierde Cologne
Si Arduicde Befançon, fommerent Hincmar , ap- cmc.p.761.
paremmenten Février 863. decomparoitre au concile
qui fe devoir tenir à Metz, pour y foutenir fon
accufation, fous peine d’être déclaré calomniateur.
Mais Hincmar n’alla point a ce concile , non plus
que les autres évêques du royaume de Charles, Sc
porta fes plaintes au pape.
Le pape écrivit donc fur ce fujetaux évêques du
roïaume de Lothaire , à Lothaire lui même Sc à
Hilduin. Il fe plaint que l’églife de Cambrai demeure
vacante depuis dix m ois, contre les canons :
que le roi autorife Hilduin a en piller les biens , Sc
empêche la liberté de l’éledion 8c le droit du métropolitain.
il enjoint à Hilduin de fe retirer de Camb-
brai, fous peine d’excommunication. Hincmar ne
manqua pas de faire tenir ces trois lettres, Si d’en
folliciter la réponfe ; mais il ne fut pas fi diligent a 7
rendre celles qui concernoient l’affaire de Rothade : ^ ffi
il les garda environ quatre mois, fans les laiffer voir
à perfonne.
Il ne les montra apparemment qu’au tems du con- xxx.
i t - i . 1 . ^ i 1 r • 1 • Concile de Ver- cile de Verberie, que le roi Charles ht tenir le vingt- beri(,.
cinquième d’Oélobre, la même annee 863. Car ce *ertm’
fut en ce concile, que leroirefolut d envoyer Rothade
à Rome fuivant l’ordre du pape. Là-même le
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