
A n I T T ronnemem>°ktinI:clu pape une lettre dattée du même
7 ‘ jour cinquième de Janvier 87-6. adreffée à Hinctnar de
Rheims, par laquelle il confirment le jugement du eon-
i cile de Douzi, contre Hincmar de Laon & enjoi-
gnoit à l’archevêque de faire élire inceffamment un
évêque à fa place, à la charge qu’un député de l’empereur
afiifteroit à l’éleétion , pour empêcher le tu-
ztift-m- multe. Enexecution de cet ordre, Hedenulfe fut élû
canoniquement par le clergé & le peuple > du con-
confentement du ro i, comme il paroît par le décret
d e led ion , du vingt-huitième de Mars 876. & il fut
180. iacre par 1 autorité du pape. Le pape Jean ordonnai
donc qu’Hedenulfe garderoit le fiége de Laon ; 8c
qu’Hincmar l’aveugle pourroit, s’il vouloit, chanter
la meffe, 8c aurait pour fa fubfiftance une partie des
revenus de l’évêché : à quoi le roi conièntit. Hede-
nulfe demandoit au pape la permiilîon de quitter ce
fiége, difant qu’il étoit infirme, 8c qu’il vouloit entrer
dans un monaftere : mais il ne put l’obtenir. Au
contraire, le pape du cohfentementdu roi & des évêques
mêmes qui favorifoient Bincmar, lui ordonna
de garder fon fiége & de faire les fondions devêque.
Mais ces amis d’Hincmar l’aveugle profitant de la
permiffion que le pape venoit de lui donner : le revêtirent
des habits iàCerdotaux , 1 amenèrent devant
le pape, fans qu’il l’eût ordonné & au grand étonnement
des autres évêques : puis ils le menèrent à l’é-
glife en chantant, & lui firent donner la benedi&ion
au peuple.
À la fin du concile le pape parla ainfi aux évêques i
Je defire, mes freres, que vous vous unifiiez avec
L i v r e c i n q j j a n t e -d e u x i e ’m e . 439-
moi pour la défenfe de l’églife Romaine, avec tous
vos vaffaux armez en guerre, jufqu a ce que je retourne
à Rome ; 8c je vous prie de me donner fur
ce point une réponfe certaine, fans différer. Puis il
dit au rai : Je vous prie, mon cher fils, de venir
fans délai défendre 8c délivrer la fainte églife R o maine
, comme vos prédeceffeursl’ont fa i t , 8c vous
ont recommandé de le faire. Car vous êtes le mi-
niftre de Dieu contre les méchans ; & ne portez pas
le glaive fans fujet. Autrement craignez d’attirer fur
vous & fur votre roïaume, la peine de quelques
anciens rois, qui épargnèrent les ennemis de Dieu.
Si vous n’êtes pas de cet avis, je vous conjure , au
nom de Dieu &c de faint Pierre , de me répondre ici
préfentement fans différer. On ne voit aucune réponfe,
ni du roi, ni des évêques. Ils ne croïoient pas
que le pape pût preferire au roi comment il devoir
emploïer fes forces & ufer du droit de glaive ;
ni qu’il eût rien à commander aux évêques , en tant
que feigneurs temporels 8c vaffaux du roi. Leurs
troupes leur étoient neceifaires, pour fervir le roi ,
& fe défendre eux-mêmes contre les Normands 8c
contre les mauvais Chrétiens. Il eft vrai que le roi
commanda aux évêques d’aller au fecours du pape :
mais il n’y eut que le feul Agilmar de Clermont qui
le fuivit en Italie, où Bofon le reconduifit en fû-
reté. Le pape en renvoïant cet évêque, prie le roi d’obliger
les autres à venir incefTamment à Rome avec
leurs troupes. Ainfi ce concile de Troïes, pour lequel
le pape Jean s’étoit tant donné de mouvement,
fut de peu d’utilité pour fes intérêts temporels, 8c
A n . 878.
Conc. Tricajf.
n. i t .
Jo . epifl. ity ;