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An . 868. Loüis, que vous vous êtes repenti de votre péché,
& de votre opiniâtreté ; c’eft: pourquoi nous vous
délivrons de l’anathême & de l'excommunication,
N & vous remettons dans la focieté des fideles, vous
donnant permiffion d’entrer dans l’églife , de prier,
de manger & de parler avec les autres Chrétiens.
Soyez il bien fur vos gardes à l’avenir, que Dieu
vous accorde dans le Ciel l’abiolution que vous recevez
fur la terre ; car iï vous uièz de diflimulation,
loin d’être délié , vous vous engagez davantage devant
celui qui voit le coeur. Ne vous laiiTez pas
tromper à ceux qui vous flattent, & foachez que la
vérité ne peut demeurer cachée. A cette lettre , le
efifi. ij. pape en joignit une pour les évêques de Germanie ,
où il leur donne part de l’abfolution de Valdrade.
Elle eit du douzième de Février 8 68. auiïi-bien que
tiiji. ii, celle qui efl: adreflee au roi Loüis de Germanie , 3ç
où il parle ainfi :
Notre cher fils, l’ empereur Loüis combat, non
.contre les Chrétiens, comme quelques-uns, mais contre
les ennemis du nom Chrétien , pour la feureté
de l’égliiè , principalement pour la nôtre , & pour
la délivrance de plufieurs fideles qui étoient en un
extrême péril dans le Samnium ; eniorte que les Sara-
fins étoient prêts à entrer fur nos terres. Il a quifté
ion repos & le lieu de ià réfidence, s’expoiànt au
chaud , au froid, à toutes fortes d’incommoditez &;
de périls. Il a déjà fait de grands progrez , plufieurs
infidèles font tombez fous fes armes viétorieufès, &
il en a converti plufieurs à la foi. C’eft de quoi nous
avons .crû vous devoir avertir, afin qu’il ne vous
arrivç
L i v r e c i n q u a m t e -ü n i b’m b : ' r p j -----------*
arrive pas d’attaquer rien de ce qui lui appartient, An. 868.
Sc non-feulement à lu i, mais à Lothaire , car qui
touche fon frere, le touche. Autrement fâchez que
le fàint fiége efl: fortement uni à ce prince , & que
nous fournies prêts à employer pour lui les puiflàn-
tes armes que Dieu nous met en main, par l’in-
terceffion de fàint Pierre. Il y avoit des lettres pareilles
pour le rof Charles & pour les évêques de
ion royaume, qui furent rendues à ce prince par l’é-
vêque de Mets & le chancelier de Lothaire , le màr- «*• p p l s«î
dy des Rogations vingt-quatrième de Mai la même
année $6 8 .
Dès la fin de l’année précédente, le roi Lothaire lM- «<?*
avoit envoyé à Rome Thietberge fonépoufè, pour
demander elle-même la diflolution de fon mariage.
Mais le pape Adrien ne donna pas dans cet artifice
, non plus que fon predecelïèur, comme il paroît
par une lettre vigoureufè qu’il écrivit à Lothaire, v- «s- 1
& dont apparemment, l’évêque & le chancelier ,
furent aufli chargez. Le pape y parle ainfi : La reine
Thietberge, votre époufe, nous a expliqué les peines
de fà propre bouche ; & nous a dit qu’à caulè
de quelque infirmité corporelle & de ce que fon
mariage n’a pas été légitimement contra été, elle de-
fire fè fe'parer de vous, renoncer au monde & fè con-
fàcrer à Dieu. Cette propofition nous a furpris ; &
quoiqu’elle eût vôtre confèntement, nous n’avons
pû lui donner le nôtre : au contraire, nous lui avons
enjoint de retourner avec vou s , & de foûtenir le
droit de fon mariage. Quaùt aux raifons qu’elle prétend
avoir de fe féparer, nous avons remis à les exa-
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