
A n . 860.
X I.
Le pape envoyé
à C. ¡1 Anaft. in Nie.
fpiji Metroph.
f . 138 7.
1 4 H i s t o i r e E c c l e s i A s c r i q u e :
puifqu’elle s’eft mife fous la protedion de l’Eglife.1
Que fi Bofon faufle fon ferment, fon évêque dio-
cciain l e j u g e r a fuivant les canons; ôc fi la femme elt
convaincue d’adultere, par fa confeffion ou autrement,
c’eft au même évêque à la mettre en pénitence.
Agir aucrement, c’eft troubler 1 ordre de la
religion ôc attirer des reproches au fucerdoce, Car
les méchans diront ; Eaifons ce que nous voudrons,
nous aurons recours à l'églife ou à 1 éveque, 6c nous
demeurerons impunis.
Cependant Arfaber ambaiTadeur de l empereur
Michel, 6c les quatre métropolitains envoyez par
Photius arrivèrent à Rome; mais il n y vint perfonne
de la part d’Ignace, paree que fes ennemis ne le
p e rm i r e n t pas. Ainfi lepape Nicolas ignoroit.encore
ce qui s’étoit pafifé à l’égard d’Ignace & de Photius,
6c les mauvaifes intentions de la cour de C.P. Toutefois
il ufa de circonfpedionI Ôc ayant affemble un
concile, il députa deux légats, Rodoaldeevequc de
Porto ôc Zicarie évêque d’Anagnia, avec ordre de
décider en concile tout ce que 1 on pourroit pr°P°~
fer fur les faintes images, parce qu’il ne s agifloiç
que de l’execution du feptiéme concile. Mais pour
1 affaire d’Ignace ôc de Photius , les légats avoienc
ordre d’en faire feulement les informations jundi-i
ques, ôc les rapporter au pape. Il les chargea 4 e deux
lettres. L a première à l’empereur Michel, laleconde
à Photius, toutes deux dattçes duvingt-cipquieme
4 e Septembre, indiftion neuvième, qui eft l’an 860.
Dansla lettre de l’empereur,il fe plaint que le dernier
concile 4 e.C,P. adépofé Ignace fans avoir cop-
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fulcé le faintfiége; ôc que par la propre letcre de l’em- An . 860.
pereur, il paroît qu’Ignace n’étoit convaincu ni par
fa confeiïion, ni par des preuves juridiques. Il fe MÜIf J j f l i
1 . r ■ 1 . • I •• coltc.p. 2.70. ?<if. plaint enluite de ce qu on a pris un laïque pour IOu.
remplir le fiege de C.P. ôc prouve par les conciles
Ôc les decretales des papes l’irrégularité d’une telle
ordination, puis il conclud ainfi : Nous ne pouvons ? 173. c.
y donner notreconfentement,jufquesà ce que nous
ayons appris par nos légats tout ce qui s’eft paffé en
cette affaire; ôc pour obferver l’ordre, nous voulons
qu’Ignace vienne en la prefence de nos légats,
ôc de tout le concile; qu’on lui demande pourquoi
il a abandonné fon peuple, ôc qu’on examine fi fa
dépofition a été canonique. Quand le tout nous aura
écé rapporté, nous déciderons ce qu’il faudra faire
pour la paix de votre églife. Il vient enfuite aux
images, fuppofant, conformément à la lettre de
l’empereur, qu’il y avoit encore des Iconoclaftes à
CP. ôc il traite fommairement la queftion : puis il
demandele rétabliffementdélajurifdi&iondu faint
fiége par l’évêque de Theffalonique, comme fon
vicaire, fur l’Epire, l’illyrie, la Macedoine, la Thef- f' irî*D'
falie, l’Achaïe, la Dacie, la Mefie, la Dardanie ôc s^.b-u. xi»,
la Prévale enfin la reftitution des patrimoines de XXVI. H. i f .
l’églife Romaine en Calabre ôc en Sicile : ôc que l’ordination
de l’évêque de Syracufe foit confervée au
faintfiége. Le pape fit faire trois copies de cette lettre,
fe défiant qu’elle pourroit être altérée, il en garda
une à Rome par devers lu i, il donna les deux autres
aux légats, l’une pour feprefenter à l’empereur,
l’autre pour leur fervir d’inftruétion, ôc pour la lire
Tome X I. D