
1GG Hi S TOIR E £ C C L E SI A S T IQUE
8c féduétion. Les évêques de Photius dirent : Le diable
même n’a pas ofé parler ainfi. L’empereur continua
: Vous pourriez dire , qu’en même tems,que
Dieu a permis que vous fiffiez les fonctions de l’e-
pifcopat, il a permis encore de plus grands maux
que vous yoyez de vos yeux. Nous avons des évêques,
dont les uns font patrices, les autres écuyers
ou fous-écuyers, 8c je vous puis prouver que l’é-
cuyer Théophile portant le pallium comme un patriarche
, offroit l’encens à Photius. Ne l’avez-vous
pas v u ! dit-il à Eulampius. Eulampius dit : Si je l’ai
v û , Dieu m’éface du livre de vie ; toutefois , fei-
gneur , Ignace a renoncé. L’empereur reprit : Où
étoit-il quand il a fait fa renonciation ? Eulampius-
répondit : Il étoitdans fon ifle, 8c peut-être c’étoic
pour fa vieilleiTe ou fa mauvaife fanté. L’empereur
dit:Peut-être qu’il a envoyé quelqu’un à l'empereur,
dire qu'il vouloir fe démettre, 8c lui a demandé une
perfonne par qui il pût envoyer fa démiiïîon.
Marin l’un des légats du pape , dit : Qui eft cet
homme qui parle à votre majefté ? l’empereur dit :
C ’eft Eulampius. Les trois légats dirent : l la été dépofé
8c anathematifé par l’églife Romaine, 8c comment
ofe-Æ-il parler ainfi devant vous ? Nous ne parlons
point à un homme dépofé 8c anathematifé L
8c ne pouvons iouffrir que vous lui parliez. Nous-
voulons qu’on leur life le libelle de l’églife Romaine,
afin qu’ils foient reçûs à la communion, s’ils veulent
faire penitence ; mais s’ils demeurent dans leur en-
durciffement, nous ne pouvons renveifer le jugement
prononcé par l’églife Romaine fous l’onziéme
L i v r e c i n q j j a n t e - u n i e 'm e ; z6y
indiétion, c’eft à-dire l’an 863. contre Photius 8c fes
adherans. Nous n’avons autre chofe à leur dire , fi-
non que nous les anathematifons 8c les féparonsde
tous les Chrétiens. Puis , ils ajoutèrent : Qui font
ceux d’entre vous qui ont été ordonnez par le patriarche
Ignace > il s’en prefenta trois , à qui les légats
du pape demandèrent, s’ils fefoûmettoientau
jugement du concile, Sc s’ils vouloient écrire le libelle
de Rome ? A Dieu ne plaife, dirent-ils, mais
fi 1 empereur 1 ordonne, nous dirons tout cequis’eft
paiTe. Les légats du pape leur diren t : Si vous ne voulez
pas obéir au concile , allez chercher vos peres.
ils s’en allèrent de l’autre côté.
Alors Metrophane de Smyrne dit à Zacarie de
Calcédoine : A ce que vous avez dit, nous répondons
que toutes les loix , tant ecclefiaftiques que
civiles, obligent celui qui a choifi un juge de s’en
tenir abfolument à fa décifion ; donc votre parti
ayant demandé pour juge le pape Nicolas, vous n’êtes
pas recevablës à vous plaindre de ion jugement,
8c a dire qu’il eft contre les canons. Autrement il
n’y auroit jamais de jugement certain ; car perfonne
n’approuve le jugement qui le condamne.
Quant aux exemples de Nedaire , d’Ambroife
8c de Nicephore, que vous ramenez, commefivous
n’aviez pas oiii les folutions du pape Nicolas ; nous
voulons bien vous en montrer la différence. N e c taire
fut élû 8c ordonné archevêque de C. P.tpar un
concile univerfel 8c par divers patriarches, 'fans que
l’empereur leur fit aucune violence , ni que l’on
chaftât de ce fiége un homme vivant. Ambroife fut
L I ij
An. 869.
2.5. Oêt.
SuJ>,l.L»n. 26.
xxxvi. Répon'es aux
obje&ions de
Photius.
Sup. Un, x y i i l ,
n.