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396 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ."
— fentence prononcée contre l’évêque Formofe , h;
nomcnclateur Grégoire 8c leu-rs complices ; & exhortant
les évêques à la faire publier 8c executer par %
tous les diocéfes. Dans cette même ceflion on donna
à l’empereur les prefens du pape dont les principaux
étoient un fceptre & un bâtond’o r, & à l’impe-
ratrice des étofes précieufes, 8c des bracelets ornez
de pierreries.
La feptiéme feflion fut le quatorzième de Juillet.’
L’empereur y envoïa les légats du pape , reprocher
durement aux évêques de n’être pas venus le jour
précèdent, fuivant fon ordre : mais ils en rendirent
des raifons fi canoniques, que les légats s’appaifc-
rent. Jean de Tofcanelle lut encore par l’ordre de
l’empereur la lettre touchant la primatie d’Anfegife ,
8c demanda la réponfe. Les archevêques répondirent
l’un après l’autre, qu’ils prétendoient obéir aux
décrets du pape félon les réglés, comme leurs pré-
decefleurs avoient obéï aux fiens ; 8c parce que l’empereur
étoit abfenr, leur réponfe fut mieux reçue qu’à
la première feflion. Il y eut encore plufieurs conteC-
tâtions touchant les prêtres qui s’adrefloient aux légats
du pape ; enfin on lut une requête de Frotaire
archevêque de Bourdeaux, tendante à ce qu’il lui fût
permis de remplir le fiége de Bourges : attendu que
les incurfions des païens, c’eft-à-dire des N orm ans,
l’empèchoient de demeurer dans fa ville. Les évêques
rejetterent fa demande tout d’une voix : mais
Frotaire ne laiifa pas d’obtenir enfuite le liège d«
Bourges.
Les évêques s’aflemblerent pour la huitième, fiç
L i v r e c i n q u a n t e d e u x i e ’me.' 397
derniere fois le matin du 16. Ju ille t, par 1 ordre des —— — —
légats. L’empereur vint au concile à l’heure de none A n . 87<î.
paré & couronné à la greque , c’eft-à-dire 3 comme on
voit les empereurs de C. P. dans les médailles & les
tnanufcrits. L’annalifte de Fulde dit que Charles à fon r. c«»t.
retour d’Italie portoit une dalmatique longue & une Annàl.Buld. 876,
ceinture qui pendoit jufqu’aux pieds : un voile de
foye fur la tête 8c une couronne par defliis : qu’il
venoit ainfi à l’églife les dimanches 8c les fêtes , 8c
que méprifant les coûtumes des rois François, il efti-
moit les vanitez greqües. Charles vint donc au concile
en cet h a b it, conduit par les légats habillez à la
R om aine, les évêques étant en habit ecclefiaftique.
L’évêque Léon prononça l’oraifon, & Jean évêque
d’Arezze autre legar, lut un écrit deftitué de raifcn
& d’autorité, comme difent les annales de S.B énin
écrites par Hincm ar , ou par fon ordre. Enfuite, ajoutent
elles, O don évêque de Beauvais lut certains articles
, que les légats Anfegife , 8c O don lui-même
avoient diétéz, fans la participation du concile ;.qui
fe contredifoient , n’étoient d’aucune utilité , 8c
n’avoient ni autorité ni ration. C’eft pourquoi ils
ne font pas inférez ici. On renouvella la queition
de la primatie d’Anfegife ; & après plufieurs plaintes
de l’empereur & des légats contre les évêques ,
Anfegife n’obtint rien de plus à ce dernier j-our du-
concile , qu’au premier. Les chofes font demeurées
au même état: l’archevêque de Sens depuis ce temps-
là prend le titre de primat des Gaules & de Germanie
: mais ce n’eft qu’un titre, fans aucune jurifdic-
tioa. Eniuite Pierre évêque de Foflembrune 8c Je a a
D d d iij.