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’M i Février.
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2.86 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
anachematifez > Qui fuis-je, dit Léonce, pour l’ana-
thematifer ? On prononce anathême en matière de
fo i , Photius eft orthodoxe : pourquoi l’anathemati-
ferai-je t Les légats dirent : Ses oeuvres font pires que
toute foite d herefie. Leonce dit : Puifque vous jugez
que 1 on peut prononcer anathême, pour autre cauie
que d herefie, je 1 anathematife & tous ceux que le
concile a anathematifez. . *,.*
Apres ces deux , on en examina onze autres, la
plûpart officiers de l’empereur : qui dirent, qu’on
Jes avoit fait depofer contre Ignace par violence ,
par menace d’e x il, de perte de leurs biens ;.en uri
mot, tous malgré eux. Les uns s'en étoient confeffez
auifi-tôt, ôc avoient reçu penitence , les autres la reçurent
du concile : qu’ils reconnurent tous, & ana-
thematiferent tout ce qu’il avoit condamné. Enfuite
le fenat, par la bouche de Bahanes, dit aux légats
du pape : Tous ceux qui ont déppfé contre le p a triarche,
ne font pas ici : quelques-uns font morts,
d’autres font abfens par maladie ou autrement. Ju gerez
vous les uns fans les autres ? Les légats dirent:
Nous les attendrons. Le fenat reprit : On ne fera
pas pour eux un autre concile : mais les abfens apprendront
la penitence que vous leur allez donner.
S ils viennent a vos pieds ils la recevront : s’ils demeurent
obftinez, leur penitence croîtra comme
vous le jugerez à propos. Le patriarche Ignace dit :
Il eft neceîTaire de les examiner en particulier. Plu-
fieu’rs font des épingliers, des hôteliers; des maré-
enaux. Et bien, reprit le fenat, ils viendront fe pre-
fenter a votre fainteté & à tous les métropolitains,
L i v r e c i n q u a n ï e - ü n i e ’ke. z $ j
Le patriarche en convint, & on lut la penitence im-
pofée par le concile à ces faux témoins. Ils feront
deux ans hors de l’églife, puis deux ans auditeurs,
comme les catecumenes, fans communier. Pendant
ces quatre ans ils s’abftiendront de chair & de vin ,
excepté les dimanches Ôc les fêtes de N. S. Les trois
années fuivantes, ils feront debout avec les fidèles ôc
communieront feulement aux fêtes de N. S. s’abftc-
nant de chair & de vin trois fois la femaine, le lundi,
le mercredi, ôc le vendredi. Tous ceux qui ne font
pas venus aujourd’hui fe prefenter au concile, demeureront
excommuniez, jufques à ce qu’ils fe fou-
mettent à la penitence. Le fenat reprefenta que la
penitence étoit longue , ôc demanda qu’il fut permis
au patriarche Ignace de la diminuer : ce que le concile
accorda ; ôc donna plein pouvoir à Ignace de diminuer
ou augmenter la penitence en connoiifance de
caufe, félon la difpofition des fujets.
Bahanesditaux légats : Avez-vous encore quelque
autre chofe à traiter ? caiT’heureeftpaffée. Les légats
du pape dirent : Etant arrivez en cette v ille , nous
avons appris une nouvelle impieté. C’eft que des
laïques portoient le pallium Ôc contrcfaifoient les
fonétions facerdotales. Les fenateurs dirent : Faites
ce qu’il vous plaira; nous voïons bien qu’il eft jufte.
On fit encrer trois de ceux qui avoient commis ces
impiccez, Marin, Baille & George, tous trois écuïers
de l ’empereur. Les légats leur demandèrent ce qu’ils
avoient à dire au concile. Marin ôc les deux autres
¿répondirent : L’empereur Michel faifoit un jeu , où
il nous donnoit des habits facejrdotaux ôc à plufieurs
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i t . Février*.
XLIIL
Dérifion des
fai mes cérémonies.
p. iu o .
Sup. liv . XLIÎ.
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