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Can* 17. fup.
40 H i s t o i r e E c c i e s i a s t i q u e .1’
confirma Ton ordination.Et toutefois l’un 8c l’autre,
non feulement n’étoitque laïque , mais n’étpit pas
même baptifé, quand il fut elevé à l’épifcopat. Je ne
parle point maintenant deGregoire, le pere du théologien,
deThalafiîus de Cefarée, 8c des autres évêques
à qui on n'aj amais reproché d’avoir étépromûs
de la forte.
Je ne dis pas pour difputer , puifque j ’aicon-
fenti que l’on défendit en plein concile, qu’à l’avenir
aucun laïque ou'moine ne fût ordonné évéque,
fans avoir paifé par tous les degrez. Car nous fom-,
mes toujours prêts à lever les fujets de fcandale ,
quand nous le pouvons innocemment. C ’eût été
faire inj ure à nos peres'd’établir pour le paifé la réglé
que vous obfervez: mais il n’y a aucun inconvénient
d’en faire une loi pour l’avenir. Et plut à Dieu que
l’églife de C. P. l’eût obfervée de tout tems ! j ’au-
rois évité les embarras dont je fuis accablé. Je fuis environné
d’impies , dont les uns offenfent J. C. en
fes images, les autres confondent en lui les natures,
ou les nient, ou en introduifent une nouvelle , 8c
chargent d’injures le quatrième concile. Nous leur
faifonsla guerre 5c nous en avons réduits plufieurs
Mais il y a des renards qui fortent de leurs tanieresSc
furprennentlespouffins.Ce font les fchifmatiques,
plus dangereux que les ennemis déclarez. Nous les
avons reprimez par le décret du concile,auquel vous
avez concouru par vos légats ; 8c nous en avonsauffi
publiez plufieurs autres de leur confentement.Nous
aurions reçû de même toutesles réglés que vous avez
établies, fi l’empereur ne s’y étoit oppofé : mais
nous
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nous avons mieux aimé de l’avis de vos légats, nous
relâcher d’une partie des canons, que de les perdre
tous.
Photius vient enfuite aux églifes d’illyrie 5 c aux z p i f t -
autres; fur lefquelles le pape demandoit que fa ju- ^'t'n'
rifdiêlion fût rétablie, 8c dit: Nous l’aurions fa it ,
s’il avoit dépendu de nous; mais comme il s’agit de
pays 5c de limites, c’efl une affaire d’état. Pour moi
Je voudrais non-feulement rendre aux autres ce qui
leur appartient, mais ceder encore une partie des
anciennes dépendances de ce fiége ; 8c j ’aurois obligation
, à celui qui me déchargerait d’une partie de
mon fardeau, loin.de refufer ce qui appartient légitimement
à un autre, principalement à un pere comme
vous, 8c qui le demande par des perfonnes auih
eftimables que vos légats. Ils ont la vertu,la prudence
8c l’experience; 8c femblables aux difciples de J. C.
ils honorent par leur conduite celui qui les a envoyez.
Jeleuraiexpliquélaplûpartdeschofes qu’il
aurait fallu écrire, étant perfuadé que perfonne ne
pourrait mieux vous dire la vérité 8c ne mériterait
plus de créance.
J ’ai penfé oublier de vous reprefenter, que comme
perfonne n’eft plus obligé que vous à obferver
les canons, vous ne devez pas recevoir indifféremment
ceux.qui vont d’ici à Rome fans lettres de recommandation.
Nous fommes ravis que l’on aille
vous baifer les pieds,pourvû que ce ne foit point à
notre infçû.Car plufieurs pecheurs prennent ce beau
prétexte de pelerinage, afin d’éviter la penitence
qu’ils méritent, pour les adulteres, des vols,des ho-
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