
X L IX .
Suite des papes.
Jean X. Papebr*
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¿6z H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
& à prier avec lui. Car je m’y trouvai preiènt, il
m’avoit rappelle d’exil, & rendu le gouvernement
de mon églife. C’eft ceux qui reftent, iaint pere, qu’il
faut punir -, ceux qui par leur calomnie ont excité
contre moi de fi grands troubles. C’eft vôtre devoir ;
c’eft ce que demandent de vous vôtre dignité Sc
l’honneur du fiége de Rome. L ’empereur qui regne
à preient vous en prie par le maître de ion palais ,
qu’il vous envoyé, & nous vous en conjurons tous.
VerJJloc.p.ôo7»
On voit par cette lettre que le pape Sergius III.
étoit mort ; & elle étoit apparemment adrelïee à
ion iucceiïèur Anaftafe III. Romain, fils de Lucien.
Il eft loüé pour la douceur de ion gouvernement,
qui ne dura que deux ans & environ deux mois. Son
fuccefifeur fut Landon qui ne dura que fix mois ôc
deux jours ; & à ià place Jean X . fut élû, par le crédit
de Theodora la jeune, fceurdeMarozie. Ce Jean
étoit un clerc de Ravenne , eue Pierre archeveque
de cette ville envoyoitfouvent à Rome vers le pape.
Il étoit bien fa it, Theodora en devint amoureule ,
ôc l’engagea à un commerce criminel. Cependant
l’évêque de Bologne étant mort, Jean fut élû pour
lui fucceder •, mais avant qu’il fut iàcré, Pierre archevêque
de Ravenne mourut auiïï. Alors Jean à la
perfuafion de Theodora quitta Bologne & fe fit
ordonner archevêque de Ravenne par le pape Landon.
Mais celui-ci étant mort peu de tems après ,
Theodora qui craignoit de voir trop rarement ion
fa v o r i, s’il demeurait à Ravenne , qui eft à deux
cent mille de Rome, lui periuada de quitter encore
ce fiege, ôc le fit élire ôc ordonner pape. Il occupa
L i v r e C i n q . u a n t e - q u a t r i e ’me. 66j
le iàint fiege un peu plus de quatorze ans. . . —----- -
Dès le commençement de fon pontificat, il fut 1
invité par les deuxfreres de Landulfe &Atenulfe prin- iJtpr.’ iu\\\
ces de Capouë à je joindre avec eux pour chaiïèr
les Sarrafins du pofte qu’ils occupoient fur le Garil-
lan. Le pape y marcha avec des troupes 'conduite^
par le marquis Alberic fils de Marozie, ôc unfecours
de Grecs envoyez de C. P. Les Sarrafins furent défaits
ôc entièrement chaflez de ces quartiers-là, au mois
d’Août^iÿ. indiétion troifiéme. On croit queBeren-
ger aida à cette viétoire ; ôc en effet, il fut de nouveau
couronné empereur par le pape Jean X . au
mois de Septembre de l’année 9 16 . quoiqu’il l’eût
déjà été par Eftienne VI. mais ce premier couronnement
avoit été déclaré nul par Jean IX.
Les moines du Mont-Caffin étoient encore hors i~
de leur Monaftere, iàns toutefois l’abandonner en- Montncaffit?a
tierement. Après faint Bertier avec lequel ils fe réfugièrent
à Téano , ils eurent pour abbé Ragem-
prand, puis Léon , qui commença à reparer lés bâ-
timens du Mont-Caffin brûlez par les Sarrafins , ôc
Jean ion fucceffèur les acheva. Celui-ci étoit d’une
famille noble de Capouë , & parent des princes ; il clr
avoit la dignité d’archidiacre de Capouë , & iè diff-
tinguoit par là pieté, & fes moeurs exemplaires.
Après que la communauté de Téano eut été quelque
téms iàns lüperieur , parce qu’il ne iè trouvoit
peribnne entr’eux qui en fut capable, les princes de
Capouë Landulfe & Atenulfe allèrent trouver l’archidiacre
Jean , & l’exhortereiv». à prendre la conduite
de ces moines. Il y conièntit . enfin, & prit