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An. 86i ro* Charles ayant égard aux prières du pape, reçut
* ‘ en Tes bonnes grâces fa fille Tudith ôc le comte Bail-
Ann. Bertin. j .. . Y \ / \ Him.ofu/ç. i7. doum; 8c peu de tems après étant a Auxerre, il permit
d’y celebrer folemnellement leur mariage : mais
il n'y affilia pas. Le trentième Novembre 863. la
cour étant encore à Auxerre, le diacre Liudon, que
le roi avoit envoyé à Rome, en étant de retour, lui
rendit une'lettre du pape, par laquelle il l’exhortoit
„ encore àrecevoir Rothadeen Tes bonnes grâces, 6c
luidonner tous les fecours neceiTaires pour fonvoya-
ge de Rome. Le pape écrivit auffiparLiudon à la
reine Hermentrude, qui le follicitoit contre Rotha-
de , montrant qu’il ne peut abandonner ceux qui
ont recours au faintlîége. Enfin il écrivit à Rotha-
de, Se lui dit entre autres chofesjc’eft à vous à pen-
ferferieufement iî vôtre confcience vous reproche
quelque choie, ou fi vous voulez acquiefcer au ju gement
des évêques;pour ne vous pas fatiguer inutilement
vous 6c les autres. Sinon venez hardiment,
6c fcachez que nous ne vous, abandonnerons
point.
D Auxerre le roi Charles vint à Nevers, Scy palfa
la fetedeNoëlen8<»3. il y apprit la trille nouvelle ,
que les Normans étoient venus à Poitiers , que la
ville s’étoit rachetée-, mais qu’ils avolent brûlé l'é-
glifede faint Hilaire.Ils s’avancèrent enfuite jufques
à Clermont en Auvergne : 6c Pépin fils de Pépin
roi d’Aquitaine, 6c neveu de Charles ; quoiqu’il eût
été moine,fejoignità ces infidèles5cembrafla leur
religion.Mais quelque tems après les Aquitains les.
prirent paradreffie ; 6c au parlement tenu à Pilles ai*
e(. ¡ 6.
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XXXI.
Penitence du
jeune Pépin..
Ann.Bert.
2bid.an. 864.
L i v r e c i n q u a n t i e ’m e : 7 7 ^ ______
mois de Juin 1 <14. les feigneurs le jugèrent digne
de mort, comme traître à fa religion 8c à fa patrie, AN-
& il fut confiné à Senlis dans une étroite prifôn. É ? ' Cw' M"
Comme il témoigna ferépentir, 6c vouloir rentrer
dans lapolfeffion monaftique; le roi confulta Hincmar
.fur fon fuj ec, qui donna fon avis par écrit , 6c
dit : Il doit faire une confeffion générale de toute opufi.^-pr
. • r ~ ’ »•! • ! tom.±>Du- la vie > mais en lecret ; parce qu il peut avoir com- rnSgLi4.
mis des pechez honteux à dire en public t enfuite
ils ’accuferadans l’églife entre les penitenspublics,
d’avoir quitté l’habit monaftique, de s’être parjuré
& joint aux payens,6c en demandera penitence, 6c
de tout ce qu’il aura confeifé en fecret.Ilfera reconcilié
publiquement par l’évêque, puis il recevra la
tonfure 6c l’habit monaftique , 6c enfuite la communion
du faint autel. Alors on le traitera doucement,
il fera gardé avec liberté par des moines 8c des
chanoines, qui lui montreront comment il doit v ivre
6c pleurer fes pechez paffez. Mais il fera fi bien
gardé,qu’il nepuiiTe, quandil voudroir,recommencer
fes deiordres.
Les légats Rodoalde 8c Jean, quiavoient préfidé t XXXIr- ' »1 ! / pape con> au concile de Metz,étant revenus a Rome, rappor- damne le concj-
1 . T > . . r • - 1 de Metz. - terentau pape,que le rovLothaire avoit luivi leçon- . . . . .
lre i-li dj es eE V* ea qru es de Ico n roiaume, 6c que l1es d1eux. p r in -1-x6°-Dcipaux
d’entr’euxTheutgaud ôcGonthiervenoient
a i . | . 1 , . Nie. ebijf.j, pi. eux-memes lui en rendre compte: mais le pape N i- a«?.*.,
colas, qui pendant l’abfencede Rodoalde avoir appris
comment il avoit prevariqué àC . P. convoqua An.~Bertin.Z6 j,.
un concile pour le condamner. Rodoalde. troublé ^cotTZm'.
parle reproche de fa confcience, 6c par l’exemple