
A n chrétienté, jufques à ce qu’il fc fépâre entièrement
des Sarrafins. Le pape envoïa auffi cette fentence aux
évêques voifins de Gaïette, de Capoue, de V e ro li,
d’Amalfi, de Benevent ôc de Salerne.
Athanafe demeura plus d’un an en cet état, mais
enfin il envoïa un de Les diacres au pape pour le
prier de l’abfoudre , en renonçant à l’alliance des
Sarrafins. Le pape envoïa à Naples l’évêque Marin
trélorier du-faint fiége , ôc un autre homme confi-
derable nommé Sicon , avec une lettre par laquelle
il abfout Ath anafe. de l’excommunication ôc de la
fufpenfe : A condition, dit-il, qu’en prefence de
nos députez , vous nous envolerez le plus que vous
pourrez des principaux d’entre les Sarrafins, dont
nous marquons les noms ; après avoir égorgé les autres.
Cette condition d’abfolution impofée par un
pape à un évêque , n’eft gueres conforme à l’ancienne
douceur de l’églife.
xx. En même temps que fe tenoit à Rome le concile
A* Tîifl \ . t C C 1 / 1 / » , i r * ou Athanale rut condamne , les eveques de plulieurs
to. 9. s<mc. f. provinces de France en tinrent un à Fifmes au dïo-
cefe de-Rheims, dans l’églife de fainte Macre mar-
Martjr* k. 4. tyre, que l’on honore le fixiéme de Janvier. Ce concile
commença le fécond jour d’Avril 881. indiètion
quatorzième : l’archevêque Hincmar y préfidoit ,
ôc on reconnoît fon ftyle dans les huit articles qui
nous en reftent. Ce font plutôt de longues exhortations
que des canons. Le premier marque la diftine-
tion de deux puifTances, la facerdotale & la rorale ,
rapportant le fameux pailage du pape faint Gelâfe.
c.4. On en cite un grand de faint Grégoire contre la
négligence
Concile de F irmes.
L i v r e c i n q u a n t e - t r o i s i e ’me .
né^licrence dés évêques. On ordonne que les corn-
miffafres du roi avec l’évêque diocéfain , s’informe- A
ront de l’état des monafteres, tant de chanoines, c-
que de moines & d e religieufes-, du confentement
de ceux qui en joüiifent. Ils examineront le nombre
& les moeurs des religieux , leur fubfiftance , les
réparations des lieux réguliers, le tréfor, la bibliothèque,
l’hofpitalité ôc les aumônes. Ils en drefferont
des états exaéts, qu’ils envoïeront au roi : afin qu’il
puilÎe ÿ pourvoir avec le confeil des évêques. C ’eft
que les monafteres, poiTedez fouvent par des fei-
gneurs feculiers, tomboient dans une extrême décadence.
On rapporte plulieurs paifages de l’écri- c.
ture Si des peres contre les pillages , qui devenoient
toûjours plus fréquens ; & on y ajoûte des extraits c.
des capitulaires, pour montrer au roi ôc à fes officiers
comment ils doivent les reprimer. On infifte c.
fur la neceffité de la penitence ôc de la reftitution
du bien, mal acquis. Enfin le concile s’adreife au c.
r o i , qui étoit Louis III. en cette partie de la France,
car fon frere Carloman regnoit en Bourgogne & en
Aquitaine. On lui propofe l’exemple de Charlema-
gne , qui avoit toûjours auprès de lui trois des plus
fages de fon confeil ; &c mettoit fous le chevet de fon
lit des tablettes, où il marquoit toutes les penfées
qui lui venoient, même la nuit, touchant le bien
de l’églife ou de fon é ta t, pour les communiquer à
fon confeil. On reprefente au jeune prince , qu’il a
plufieurs compagnons dans la dignité roïale, Si qu’il
n’eft prefque plus roi que de nom ; & on l’exhorte
à s’élever par fa fageife au-deifus de fon âge. Enfin
Tome X I . S f f