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Ann. Met. 8 66.
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Lettre du pape
àPempereurMi-
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ffic. epifi, 8.
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gpijl, 8.
1 0 4 H i S T O I R E E c c l e s I A S T I Q U E ,
de faint Pierre fuuez en ces païs-là. En paffant a
Vormes, où il étoit venu trouver le roi Louis, In-
geltrude fe prefenta à lui,&.s’engagea par un ier-
ment terrible de le fuivre à Rome, 8t d’accomplir
tout ce que le pape ordonneroît. Mais l’ayant fuivi
jufques a u Danube, elle d it, qu’elle alloit trouver
un parent pour avoir des chevaux, Sc qu ellerejoin-
droit le légat à Auibourg, au lieu de quoi elle retourna
en France. Arfene l’ayant appris, envoya
une lettre à tous les évêques de Gaule Sc de Germanie
, portant défenfes au nom du pape de recevoir
cette femme dans leurs diocefes , & ordre de
la dénoncer excommuniée, fans s arrêter a l abfolu-
tion quelle pourrait montrer de fa part. Valdrade
ne tint pas mieux fa parole qu Ingeltrude, & n alla
point non plus à Rome , Sc tel fut le fucces de la légation
d’Arfene. f ^
Cependant le papeNicolas fe préparait a envoyer
des légats à C. P. avec une lettre à l’empereur Michel,
pleine de douceur paternelle Sc de charité, qui
étoic déjà prête, quand Michel protofpathaire^de
l’empereur arrivaà Rome pendant la treiziémein-
didion, c’eft- à-dire l’an 865. apportant une lettre de
fon maître, remplie d injures & de menaces contre
le pape,s’il ne revoquoit le j ugement prononcé contre
Photius. Cette lettre obligea le pape à changer de
ftile, gj il en envoya une autre par le meme officier,
pendant l’indidion quatorzième, e'eft-à dire, a la
fin de la même année 865. où ilreprend Sc réfuté
tout le contenu de la lettre del empereur.
Au lieu quelle commençoit par des injures, celle
* du
L i v r e c i n q o a n t i e ’ m e . ' 1 0 5 _
du pape commence par des prières, afin que Dieu ,
lui infpire ce qu’il doit dire dans cette occafion, Sc
donne à l’empereur la docilité pour en profiter. Il
reprefente le refped'dù au facerdoce, Sc dit: Dans
les vicaires de faint Pierre, vous ne devez pas regar- ’ i9S'
der quels ils font, mais ce qu’ils font pour la correction
des églifes Sc pour votre falut : car vous ne direz
pas qu’ils foient au-deffous des feribes Sc des phari-
fiens, à quile Seigneur vouloit qu’on obéît, parce
qu’ils étoient affis fur la chair de Moïfe. Vous dites
que depuis le fixiéme concile, aucun de nos préde-
ceffeurs n’a reçu un honneur pareil à celui que vous
nous avez fait de nous écrire. C’eft à la honte de vos
prédeceifeurs, d’avoir été tant d’années fans chercher
le remede aux diverfes heréfies, dont ils ont été
affligez,uode l’avoir rejetté quand nousleleur avons
offert, Il eft vrai que depuis ce tems-là il y a eu très-
peu d’empereurs catholiques, Sc les hérétiques fa-
voient que nous ne pouvions avoir de commerce
avec eux : quand ils l’ont tenté, nous les avons hon-
teufementrepouffez, ce que n’a pas fait l’églife de
C P. Quand les empereurs ont été catholiques, ils
ont cherché notre fecours, pour foûtenir la fo i, *
comme le fait voir le concile tenu fous Conftantin
Sc Irene, Sc diverfes lettres à Léon Sc à Benoift nos
prédeceifeurs.
Il fe plaint enfuite que l’empereur prétend lui
avoir commandé, au lieu que les empereurs préce-
dens, n ufoient envers le pape que de prières Sc d’exhortations.
Puis il ajoute: Vous traitez de barbare
la langue latine, fi c’eft que vous ne l'entendez pasy
Tom. X I . O