
- qu’Hincmar lui avoit envoyez au mois de Juillet avec
An . 867. une lettre, par laquelle il témoigne être entièrement
/ e“ 7: iotisfait de lui. Il en joignit une autre plus impor-
*9 1 cm. fanteAadreiIf non feulement à Hincmar , mais à tous
conc.p. 408. ^es éveques du royaume de Charles , où il dit : Entre
toutes nos peines , rien ne nous eft plus fenfible que
les injuftes reproches des empereurs Grecs Michel
& Baille : qui pouffez, de haine & d’envie , nous
acculent d’herefie. Leur haine vient de ce que
nous avons condamné l’ordination de Photius, 8c
leur envie de ce que le roi des Bulgares nous a demande
des miilionaires 8c des inftruétions, Car ,
voulant s’affujettir ce peuple, fous prétexte de la religion
, ils chargent l’églife Romaine de calomnies
A+7r. capables d’en éloigner des gens encore ignorans dans
• a eniuite : Ils nous acculent de ce que nous
jeûnons les famedis, de ce que nous difons que le
faint Eiprit procédé du pere & du fils. Us difent ,
que nous condamnons le mariage , parce que nous
défendons aux prêtres de fe marier. Ils trouvent
mauvais que nous défendions aux prêtres de faire
aux baptiièz TonTion du chrême fur le front , 8c
difent fauffement, que nous faifons Je chrême d’eau
de riviere. Us nous acculent encore , de ce que nous
n’obièrvons pas , comme eux , huit femaines avant-
Paque fins manger de chair , & fept fans manger ni
oeufs ni fromage. On voit par d’autres écrits, qu’ils
nous impofent fauffement d’imiter les Ju ifs, en benif,
iant 8c offrant à Paque un agneau fiir l’autel avec le
corps du feigneur.Us trouvent mauvais que chez nous'
les clercsrafent leurs barbes ; 8c que nous ordonnons
L i v r e C i n q u a n t e - ü n i e ’ m e . 1 7 e
évêque un diacre, làns l’avoir ordonné prêtre. Us ont
Voulu exiger de nos légats une confeilion de foi, où
tous ces articles fuffent anathematiièz ; & les obliger
à prendre des lettres canoniques de leur prétendu patriarche
oecuménique.
Donc puifqu’il eft certain que tout l’Occident a
toujours été d’accOrd avec le fiége de iaint Pierre fur
tous Ces points , il faut nous unir tous pour repoufi
fir ces calomnies. Ceux d’entre vous qui font métropolitains
, affembleront leurs fuffragans, pour examiner
enfembble ce qu’il faut répondre , & ils nous
l’envoyeront, afin que nous puiffions le joindre à ce
que nous envoyerons de nôtre part. Il eft évident
qu’une partie de ces reproches font faux , 8c que le
refte a été obfervé de tout temsà Rome Se dans tout
l’Occident iàns aucune contradiction. Mais il ne faut
pas s’étonner fi les Grecs s’oppofent à ces traditions ,
puifqu’ils oient dire , que quand les empereurs ont
pafle de Rome à C. P. la primauté de Pégliiè Romaine
8c fe s privilèges, ont auffi paffé à l’Egliiè de C. P.
d’où Vient que Photius dans fes écrits, iè qualifie archevêque
8c patriarche univerfel. C’eft la première
fois que je trouve nettement exprimée cette préten-
tiondes Grecs, qui eft le fondement de leur ichifine.
Le pape continue :
Nous voudrions vous pouvoir aflèmbler à Rome
avec les autres évêques, pour examiner cette affaire ,
fi les calamitez publiques le permettoient : mais rien
ne peut vous empêcher d’étudier la matière & nous
donner vos avis. Au refte , les Grecs ne nous chargent
de ces reproches, qu’en récriminant, & parce
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