
A n . 865.
*f. k .
p. 4 01. c.
’Pontifie* R» de
Cor. reg.
Bp. îo.ep. ' i . t.
8. conc.p. 4^4.
94 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
très. Une au roi Charles, pour l’exhorter à la paix
avec l’empereur fon neveu,(ans lui difputer le royaume
de ion frere le jeune roi Charles, mort deux ans
auparavant. Il y avoit une lettre à même fin pour
les évêques du royaume de Charles le Chauve. Le
pape les prie d’exhorter le roi à garder fes fermens ;
& ajoute ces paroles remarquables: Que l’empereur
ne foit point obligé de tourner contre les fideles le
glaive qu’il a reçu du vicaire de faint Pierre pour
s’en fervir contre les infidel es. Qu’il lui foit permis
de gouverner les royaumes qui lui font échus parfuc-
ceflion, confirmée par Taucoricé du faint fiége, Sc
par la couronne que le fouverain pontife a mifefur
fa tête. On voit que le pape vouloit tirer à confe-
quence la ceremonie du couronnement & la tradition
de l’épée qui en fait partie. Il ajoute une menace
de la colere de Dieu, à quiconque ofera attaquer
l'empereur ; Sc déclare que lui-même le défendra
de tout fon pouvoir.
Quant à l’affaire du roi Lothaire, le pape écrivit
aux évêques dé fon royaume , de lui parler avec la
liberté épifcopale, pour l’obliger à chaffer Valdrade,
& le menacer s’il ne le fait, de n’avoir plus de communion
avec lui il les exhorte a agir de concert avec
Arfene. Il y exhorte auffi Adon archevêque de Vienne,
par une letcre,où il dit d’abord, que le concile qui
avoit été propofé , n’a point été célébré à Rome ,
parce que les évêques François qui Tavoient eux-
mêmes demandé n’y font pas venus; c’eft-à-dire,
que ce concile n’avoit pas écé auffi nombreux que le
pape efperoit j car il eft certain qu’il en tint un à Ro-
LlVRE CINQUANTIEME. J j -------
me à la fin de Tannée precedente ou Rothade fut ré- N‘
tabli. Il le juftifie enfuite dubruitque Ton répandoit,
qu’il eut rétabli Theutgaud Sc Gonthier , Sc ajoute
à la fin : J ’ai trouvé ridicule une expreffion de vôtre
lettre dont vous dites que le porteur eft un prêtre
du comte Gérard. Ce comte Ta-t-il ordonne prêtre î
eft-il de fon diocefe? On ordonne des prêtres pour
une eglife de la ville ou delà campagne, ou pour un
monaftere, mais non pas pour lesmaifons des laïques.
C’eft peut-être un des abus que nous devons re-
fo rmer quand nous nous aifembierons. Ces paroles
font voir que les ordinations vagues , n’étoient pas
encore en ufage.
Après qu’Afene fut parti Sc vers la fête de Pâque
qui cette année 865. fut le vingt-deuxième d’Avril,
le pape Nicolas reçût des lettres des deux tois Loüis
Sc Charles, ou ilss’excufoientde n’avoir pas envoyé
leurs évêques au concile dë Rome. Le pape témoi-
gne êcre peu content de leurs exeufes, fur tout de ce
que leroi Charles difoit, que la plûpart des évêques
de fon royaume étoient obligez à veiller jour Sc nuic
avec fes autres fujets contre les pirates maritimes,
c’eft à-dire lesNormans. C’eft, d it-il, aux guerriers
du fiecled e porter les armes,Scauxévêques de vaquer
a lapriere.Et enfuite:vous dites que vous avez averti
Lothaire , & qu’il vous afouvent mandé qu’il vou-
loit venir a Rome, & fe rapporter à nous de l’affaire
de fonmariage.il nous Ta mandé lui-même par les
ambafTadeursde l’empereur; mais nous lui avons défendu
, Sc lui défendons abfolument, de fe mettre
en chemin dans les difpofïtions où il eft. Nous avons