
Autre preuve. Dieu aime-t’il la paix ou la guerre ?
La paix. Croïez-vous qu’un homme qui a plufieurs
femmes foit plus en paix, que s’il n’en avoit qu’une?
Peuvent-elles jamais s’aimer entr’elles. Non. N ’em-
ploïent-elles pas fouvent le poifon contre leur mari
& contre leurs rivales ! &c ne caufent-elles pas des
inimitiez irréconciliables entre leurs familles ? Au
lieu que le mariage de deux perfonnes réunit les pa-
rcns de lun ôc de 1 autre. Donc la monogamie eft:
plus honnête & plus légitime que la polygamie.
Une autre fois un Mufulman lui dit : Pourquoi
vous mocquez-vous des Chrétiens vous autres prêtres
? Delà même farine vous faites deux pains, vous
en laiifez un pour la nourriture ordinaire , vous d is tribuez
l’autre au peuple en petits morceaux, que
vous nommez le corps de Jefus-Chrift ; ôc vous af-
furez qu’il peut donner la remiffiondespechez. Vous
trompez-vous vous-mêmes, ou trompez-vous les autres
? Ni l’un ni l’autre. Montrez-le moi, non par
vos écritures, mais par des raifons de fens commun.
L ’évêque reprit ; Votre mere vous a-t’elle mis au
monde aufli grand que vous êtes ? N o n , j’étois petit.
Qui vous a fait croître ? La nourriture avec h
volonté de Dieu. Le pain eft do'nc devenu votre
corps ? Je l’accorde. Comment l’eft-il devenu ? Je n’en
fçai pas la manière. La nourriture étant avalée def-
eend dans l’eftomach, ôc par la chaleur du foïe, qui
Penvironne , s’y change en chyle, qui fe mêle avec le
fang , & par les veines fe diftribuë à toutes les parties
du corps. Imaginez-vous que notre myftere s’ao»
fomplit de même. Le prêtre met fur- la fainte rabLç
le pain &de vin. Il prie, ôc par cette invocation, le
Saint-Efprit defcend fur l’offrande, 8c par le feu de
fa divinité , change le pain ôc le vin au corps ôc au
fang de Jefus-Chrift. N’accordez-vous pas que le
Saint -Efprit puiffe faire ce que fait votre foie ? Je
l’accorde, dit le Mufulman en foupirant , & il fe tut.
Quoiqu’il en foit, de la jufteffe de ce raifonnement,
on voit clairement ce que Théodore.croïoit de l’eu-
chariftie.
Entre les oeuvres de Thodore Aboucara, on rapporte
une grande lettre dogmatique, envôïéç par
Thomas patriarche de Jerufalem aux hérétiques
d’Arménie. Théodore la diêta en Arabe, ôc Michel
prêtre ôc fyncelle qui en fut chargé, la traduifit en
Grec. Elle contient la dodtrine catholique fur l’incarnation,
ôc la défenfe du concile de Calcédoine. Si
elle eft du même Théodore, qui a affilié au huitième
concile, il doit avoir vécu long-temps : car Thomas
patriarche de Jerufalem, mourut près de cinquante
ans avant le huitième concile:
Cependant les Normands ou Danôis faifoient de
terribles ravages en Angleterre. Ils avoient commencé
dès le temps du roi Ethelulfe, mais fous les régnés
foibles de fes trois fils Ethelbalde, Ethelbert,
ÔC Ethelred, ils trouvèrent moins de refiftance. En
867. ils abordèrent en Eftangle, ’ d’où ils entrèrent
en Northumbre, prirent la ville d’Yorc ôc ravagèrent
toute la province. Ils détrilifirent entr’autres,
ie monaftere de Bardeney ôc tuerént tous les moines
dans l’églife. En 870. ils vinrent encore en plus
grand nombre, fous la conduite de- plufieurs chefs
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