
An. 868 & demeuroit à Rome depuis environ fept ans. A
cette heureufe nouvelle, il s’en retourna à C. P. avec
Euthymius, & le pape le chargea de deux lettres,
T«m.%.eonc.f. l’une pour l’empereur Baille, l’autre pour le patrian-
che Ignace,dattées du premier jour d’Août indiéfion
première, qui eft l’an 868. Il déclare dans l’une 6c
dans l’autre, qu’il fuivra inviolablement tout ce qu’a
fait le pape Nicolas, touchant Ignace 6c Photius.
Quelque tems après l’arrivée d’Euthymius^ Jean
métropolitain de Sylée, autrement Pergé en Pam-
philie, appocrifiaire d’Ignace, & Baille furnommé
Pinacas, fpataire 6c envoyé de l’empereur Baille, arrivèrent
aulli à Rome. Quant à Pierre métropolitain
de Sardis, appocrifiaire de Photius, il périt en
chemin par un naufrage , dont il ne fe fauva qu’un
moine nommé Methodius, qui étant arrivé à Rome
& cité trois fois, fans fereprefenter,futanathema-
tifé, 6c fe retira. Le pape Adrien reçût les envoyez
du patriarche 6c de l’empereur dans la falle fecrette
de fainte Marie Majeure, félon la coûtume, accompagné
des Evêques & des grands. Les envoyez Grecs
fe prefenterent avec grand refpeèt, & rendirent au
pape les prefens 6c les lettres adreifées à Nicolas fon
prédeceffeur. Celle de l’empereur Baille faifoit men-
1007. tion de la première envoyée par Euthymius;
comme on ne fçavoit à C. P. fi elle avoit été reçûé,
on en répété le contenu. Ayant trouvé, dit Baille,
à notre avenement à l’empire, notre églife privée
defonpafteur légitimé,& foûmife à la tyrannie d’un
étranger , nous avons chafle Photius f avec ordre
de demeurer en repos; 6c nous avons rappelle
i l
L i v r e c i n q u a n t e - u n i ï ’kîe.^ 2 1 1 _ .. —
Ignace notre pere, manifeftement opprimé, 6c jufti- An. 868.
fié par plufieurs de vos lettres, que Ion avoit cachées
jufqu’ici avec grand foin. Nous vous laiifons
maintenant à approuver ce que nous avons fa it, Sc
regler ce qui refte a faire : c eft-a-dire, comment
doivent être traitez ceux qui ont communiqué avec
Photius. Il y adesévêques 6c des prêtres, qui ayant
été ordonnez par Ignace, 6c s étant engagez par
écrit à ne le point abandonner, ont manque a leurs
promeffes. D’autres ont été ordonnez par Photius:
6c plufieurs fe font engagez à lui, foit par violence,
foit par féduétion. Comme prefque tous nos eveques
fie nos prêtres font tombez dans cette faute : nous
vous prions d’avoir pitié d’eux, afin d e v iter un
naufrage entier de notre églife, principalement de
ceux qui demandent à faire penitence, 6c ont recours
à vous comme au fouverain pontife ; quant a
ceux qui ne veulent point rentrer dans le bon chemin,
ils ne peuvent éviter la condamnation. Cette
lettre étoit de l’onziéme de Décembre 867.
Celle du patriarche Ignace.contient en iubftance j£>. 1009,
les mêmes chofes ; & commence par une reconnoif-
fance autentique de la primauté du pape, & de fon
autorité, pour remedier à tous les maux de 1 églife.
Ignace releve les fouffrances de Jean de Sylee fon
légat, 8c de Pierre évêque de Troade qu il envoyoit
avec lui. il marqueque plufieurs de ceux qu-il avoit
ordonnez font demeurez fermes, 6c ajoute: Paul
archevêque de Cefarée en Cappadoce, ordonne par
Photius, après avoir été contre nous dans le premier
concile , a refifté forcement dans le fécond
à nous condamner E)d ij