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~ ’ laquelle il difoit avoir appris, qu’il fouffroit plufieurs
A n . 871 1. delordj res dj ans Hla province, & i excitoit a tenir un
concile , pour les corriger.
Le concile s’aiTembla donc à Douzi dans le temps
marqué. Vingt-un évêque y afhfterent, en comptant
huit archevêques, dont Hincmar de Reims étoic
jnaha.u.4. le premier. On y voit Vulfade de Bourges, dont il
refte une lettre paftorale au clergé & au peuple de ion
diocéfe, contenant de beaux préceptes potir la vie
Chrétienne. Il y recommande la communion trois
rois l’année, à Noël, à Pâques & à la Pentecôte:
Tom. S. conc, Entre les évêques étoit Vautier d’Orleans, dont nous
avons des articles de difeipline femblables à ceux
d’Hincmar de Reims & aux autres du même temps.
Ingilvin évêque de Paris eft nommé le dernier : aufti
11e pouvoit-il avoir fuccedé à Enée, que depuis un
an. Le roi Charles fe trouva en perfonne au concile
de Douzi & y prefenta un mémoire, contenant Tes
Tari. 4. c. s. plaintes contre l’évêque de Laon , qui n’étoit pas encore
arrivé.
?»rt. 3. c. 1. Le roi l’accufoit d’avoir manqué aux fermens qu’il
lui avoir prêtez, d’avoir excité des révoltes contre
lui, de s’être emparé par voie de faits des biens qu’il
prétendoit appartenir à fon églife : de l’avoir calomnié
auprès du pape : de lui avoir défobéi, jufques à
lui refifter â main armée. Il difoit entr’autres choies
contre fa prétendue appellation à Rome : Depuis que
l’évêque de Laon s’eft enfui du concile d’Attigni,
il m’eft venu trouver jufques à trois fois en divers
temps ; fans m’avoir témoigné qu’il voulût aller à
Rome, ni parlé de cette appellation. Cependant dé
L i v r e c i n q u a n t e -d e u x i e ’m e . 343
jour en jour il la renouvelle , quand il lui plaît : il dit
que le pape l’a mandé, & qu’il ne peut obtenir ma
permiifion. Les évêques demandèrent du temps pour
répondre à la plainte du roi.
Hincmar de Reims prefenta la Tienne enfuite,
qui étoit très-longue , à fon ordinaire, mais on la
peut réduire à ce qui fuit. Hincmar de Laon a reçu
fans nia permiiTion, un emploi à la cour , &c je lui
ai.défendu en prefence du roi de l’exercer. Toutefois
il s’y eft maintenu par la puiifance feculiere, &
de plus, il a obtenu une abbaïe dans une autre province
fans mon confentement ; & a gardé l’un &
l’autre , jufqu’à ce que le roi lui ait ôté, pour fa dé-
fobéiffance. Il eft allé à cette abbaïe , fans ma per-
miftion, toutes les fois qu’il a voulu, & y'a demeuré
tant qu’il lui a plu. Etant appellé canoniquement,
pour l’ordination de Jean évêque de Cambrai, il n’y
eft point venu : &c n’a envoïé ni député, ni lettres
de confentement, ce qui a fait différer l’ordination :
enfin l’aïant appellé deux fois, il a fallu paffer outre
fans lui.
L’archevêque rapporte enfuite le différend arrivé
entre le roi Charles & l’évêque Hincmar , au fujet
des fiefs, que l’évêque avoir ôté à quelques vafïaux ;
& infifte fur la première excommunication , qu’il
prononça contre ceux qui venoient de la part du roi,
mais encore plus fur la fécondé, par laquelle il mit
en interdit tout le'diocéfe de Laon : défendant d’y
celebrer la meffe , baptifer les enfans , donner la pe-
îiitence & le viatique aux mourans, ni la fépulture
aux morts. Quand je l’appris, dit l’archevêque, j’en
A n , 871*
XI.
Plainte d'Hiac*
mar de Reims.
Cap. 1.
C . zt
C.3.
, C. 4.
S U p . I. X LY .». 1*
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