
3 1 4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
“ ' Louis. Le pape écrivit les mêmes chofes aux évêques
7°* du roïaume de C harles, & en particulier à Hinc-
tftf i+ii'j. mar ^ comme le premier en dignité. Il fe plaint que
ce prélat n ’a point répondu à fes lettres envoïées
par les légats précedens -, ce qu’il dit être fans exemple.
Il dit qu’Hincmar n ’aïant pas détourné le roi
de cette ufurpation, s’en eft non feulement rendu
complice , mais auteur ; & lui ordonne à lui & aux
autres évêques, qu’en cas que le roi Charles perfifte
dans fa défobéïiTance, ils fe fcparent de fa communion
& n’aïent aucun commerce avec lui,.s’ils veu-
tfi/i. %(. lent demeurer dans la communion du pape. Il adreffa
aufti une lettre aux feigneurs du roïaume de Charles,
qui n ’étoit qu’une copie de lettre aux évêques.
tfîf. 17.28. E nfin, il écrivit à Louis roi de Germanie & aux
évêques de fon roïaume. Il loue le ro i, de ce qu’il
a toûjours confervé la paix & l’union avec l’empereur
L ouis, fans prétendre au roïaume de Lothaire :
ce qui m ontre qu’il étoit mal inftruit des intentions
du roi Louis, comme nous allons voir. Mais il fe
plaint, que ce roi eût permis d’ordonner un évêque
de C ologne, fans la participation du faint fiége. Car,
d it-il, Gonthier aïant été dépofé par notre jugem
ent , on n ’a pas dû lui donner un fuccelfeur, fans
nous confulter. C ’eft pourquoi nous ne confirmons
point cette ordination , jufques à ce que celui qui a
été ordonné fe prefente devant no us, pour être jugé
dans un concile,
Aichcvêqu« ¿le Les églifes de Treyes & de Cologne étoient va-
Trevcs a de co- eantes depuis fix ans : d eft-à-dire, depuis que le pape
L iv r e c in q u a n t e -d e u x ie ’m e . 315
Nicolas avoit dépofé Teutgaud & Gonthier en 864. ^ ^ 870"
Teutgaud archevêque de Treves étoit m ort a Rome,
où l’évêque Arfene homme rufé & interreffé l’avoit
fait venir avec Gonthier dès l’an 867. leur faifant ef-
perer leur rétabliifem ent, pour en tirer des prefens.
Le roi Charles s’étant emparé du roïaume de L o- Ann.Mct.%6
thaire, donna de l’avis des feigneurs l’archevêché de
Treves à Bçrtulfe neveu d’Aventius évêque de
Mets j & voulut mettre à Cologne l’abbé H ilduin
frere de G onthier, que le jeune Lothaire avoit voulu Sup. liv' 1. ». 17*
faire évêque de Cambray. Pour cet effet il le fit ordonner
prêtre à Aix-la-Chapelle, par Francon évêque
de Tongres, qui lui donna le titre de faint Pierre
de Cologne.
Louis roi de Germanie étoit malade en Bavière ,
tandis que fon frere Charles prenoit poffeffion de la
Lorraine : Je nomme ainfi le roïaume de Lothaire ,
dont la province qui porte aujourd’hui ce nom ,
n ’eft qu’une petite partie. Louis le trouva fort m auvais,
& envoïa prier fon frere d’attendre qu’il eut
recouvré fa fanté,pour regler enfemble à qui ap-
partiendroit ce roïaume. Cependant il envoïa fe-
eretement à Cologne Liutbert archevêque de
M aïence, avec ordre de prévenir , à quelque prix
que ce fût l’ordination d’H ild u in , & d’y facrer un
évêque tiré du clergé de la même ville, par l’éleétion
des citoïcns. Liutbert aïant pris avec lui d’autres
évêques, alla droit àD iu ze, aujourd’hui D u y t, vis-
à-vis de Cologne delà le R hin, n’ofant paffer ce fleuve,
de peur des partifans du roi Charles. Là il fit ve-
pir les principaux du clergé & du peuple de C o