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” s ” bien terminé l’affaire de leglife de Torcelle , que
N‘ 7 Pierre évêque de Gradé & métropolitain de la Ve-
netie, ne fut encore inquiété par Tes fuffragans, Ce
qui l’obligea de revenir à Rome implorer le fecours
du pape. Le pape refolut donc de tenir un concile,
comme on voit par fes lettres à divers évêques,. Il
écrivit ninfi à Dominique, dont l’éleétion étoit
conteftée : Comme on difoit, que vous vous étiez:
intrus dans leglife de Torcelle', nous vous avons
déjà .cité deux fois à Rome , pour examiner la choie
en prefence de Pierre de Grade votre métropolitain
, & des_ évêques de ia dépendance ; & nous
vous aurions condamné , fans les prières du duc
FJrfus. C ’eft pourquoi nous vous appelions, pour
la troifiéme fois ;; & vous ordonnons de vous
trouver à Rome à notre concile le treizième de
Février. Le pape reproche à deux autres évêques ,
Félix & Pierre , de n’avoir pas accompagné leur métropolitain
, quand il eft venu à Rome, & d’avoit
pris le parti de fes ennemis: il ordonne à Domini-
Ep. u. que d’Olivole à Venife, & à Léon de Capri , de demeurer
fur les lieux : A f in , dit i l , que fi les autres
viennent au concile, vous puifliez fuppléerà leur
abfence., pour tout ce qui regarde le munffere épif-
c-opal.
£/• '7. ,£n même-tems le pape écrit à Urfus duc de Ve nife
: -Vous aviez promis d’envoier à Rome Dominique
prétendu évêque., accompagné de votre fils,
pour terminer l'affaire de Pierre evêque de Grade:
mais vous n’avez pas tenu parole. Cependant lé»
vêque Pierre eft venu , fans êjtre accompagné d’aucua
L i v r e c i n q u a n t e - d e u x i e ’me 40^
Cunde íes fuffragans. C ’eft pourquoi nous ordon- ~ ~ ---------
Bons à Dominique de fe trouver à Rome, du moins, N'
au premier de Février , pour fe purger de la brigue
dont il eft accufé ; & afin qu’il ne dife pas quil ne
peut venir fans les évêques, nous en avons mandé
deux, Félix & Pierre, pour terminer l’affaire avec
ceux qui en ont connoiffance. Nous avons auffi man-
'dé à l’archidiacre de Torcelle, l’abbé d’Altino& les
autres perfonnes neceffaires. C ’eft pourquoi nous
vous le faifons fçavoir ; afin que fuivanti’ufage des
princes Chrétiens, vous les aidiez en ce voïage de
vos liberalitez. Ces quatre lettres font du premier de
Decembre 8 7 6. Le pape les adreffaàun évêque nommé
Deltus, en qui il avoit une confiance particulière,
le chargeant de les rendre à ceux à qui elles
étoient écrites , & les faire lire à Torcelle en prefence
du clergé & du peuple ; d’en procurer l’execution
autant qu’il lui feroit poflîble, & en rendre compte
au pape.
Le concile de Rome ie tint en effet l’an 877. mais
les évêques de Venetie n’y vinrent point, & toutee
qui nous refte de ce concile , eft la confirmation de
l’éleétion de l’empereur Charles : apparemment à
caufe de l’oppofition de Carloman fon neveu roi
de Bavière, qui prétendoit fe rendre maître de l’Italie.
Charles avoit envoïé à Rome au mois de Fé- , w B ®7<i-
/ 1 1 • / a i l f l B tr t. 877, I vrier de cette annee Adalgaire eveque d’Auftun ,
pour procurer la tenue de ce concile. Les aétes que
nous en avons commencent par un grand difeours
du pape à la louange de l’empereur Charles , qui ne
s’accorde guère, ni ayec ce que les papes Nicolas &
Tome X I . F f f
Safes»;