
ijio H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
rent, qu’ils ne l’avoient fait venir à celle-ci, qu’afin
■que le vrai légat d’Alexandrie le vît 8c le reconnût
pour un impoileur.
Les légats de Rome dirent : Qui font ces deux pcr-
fonnes que nous voïons ? Les ienateurs dirent : De
faux légats. Les légats reprirent : Nous ne les avons
point encore vus : qu’ils- viennent, afin que nous
■les.interrogions; Puis ils leur demandèrent, qui ils
étoient, 8i pourquoi ils étoient venus. George dit i
Je.ne fuis venu que comme porteur de Lettres. De
quelle part ? De Conftantin oeconome de l’églifc
d’Antioehe. Il m’a envoyé à Photius à l’empereur
Michel , pour avoir des aumônes. Avez-vous fouf-
crit au livre que Photius a fait contre le pape Nicolas
? A Dieu ne plaife. Qu’alliez-vous donc faire à
Rome ? Croïez-moi : je ne fçai pourquoi j’y allois.
Quelle eft votre créance , continuèrent les légats ?
George 8c les autres répondirent : Nous croïons
ce que croit l’églife 8c les Chrétiens. Recevez-vous
ce concile ; Nous le recevons comme tous les Chrétiens
le reçoivent. Parlez feulement pour vous : comment
le recevez-vous ? Nous avons déjà dit que nous
le recevons. Anathématifez-vous ceux que le concile
anathématife ? Qui fommes nous pour les aiiâ-
thématifer. Et comment alliez-vous à Rome avec le
livre du faux concile ? Par force 8c malgré nous.
Plaotius nous dit : Il parut à Rome des accufations
contre le pape Nicolas,, allez-vous informer fi elles
font véritables. Nous lui dîmes : Nous fommes des
gens ruftiques, fi nous arrivons à Rome, que dirons
nous Il rious dit : Les évêques vous appren-
LtVRE CINQUANTE-UNTE’mE. Z9i
dront ce que vous devez dire. Les légats du pape --------------'
leur dirent : Vous qui étiez des étrangers 8c chargez ^ N‘ , ? 7 °- i . 1 - , . ^ O i t . Février.
de lettres, comnïe vous dites, vous- deviez prendre
les réponfes 8c retourner chez vous. Mais enfin anathématifez
vous le concile que vous portiez à Rome?
George & les autres répondirent : Anathême à qui
l’a fait, qui y a confenti 8c qui le défend. Recevez-
vous. le pape Nicolas 8c le patriarche Ignace ? Nous
les recevons, comme ce faine concile les reçoit Qui
fommes nous, pour contredire à un fi grand concile
, où tous les patriarches affiftent par leurs légats
?
Les légats de Rome dirent à celui d’Alexandrie :
Vous voïez vous-même , notre cher frere, les malices
& les impoftures de Photius. Quant à ces gens-
ci ; comme ce font de pauvres- étrangers, nons les
croïons dignes de pardon, à caufe de la violence
qu’ils difent avoir foufïerte. Mais rendons grâces à
J . C. qui a dit, qu’il n’y.a rien de caché qui ne fe mm.x.h.
découvre. Elie légat de Jerufalem dit : Nous devons
bien le remercier de ce qu’après tant de tems il a raf-
femblé les patriarches, pour fa gloire 8c le falut de
fon éghfe. Enfuite on conclut la feffion par les acclamations
oïdinaires.
La dixième 8c derniere feffion fut tenue le mardi , X l v
vingt-huitième & dernier jour du même mois de Fé- D'xfime ¿4
vrier. L’empereur Bafilev aififta aVeu fon fils Con'- ^ Cailcns'
n „ ■ ■ i j v l /T i r - • S u p .n .z o .V ila . Itannn& vingt patrices, après ieiquels font nommez H‘,-drpt- 8;i. c.
■les trois ambaiT.idcurs' de Louis empereur des Italiens
& des François ; fçavoir ; Anaftafe bibliothécaire dte
l ’églife Romaine, autre que celui qui avoit été con-
O o ij