
Tit. T.
Tim. I.
514 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
Nous vous déclarons, dit le viiiteur, que nous fom-
mes envoïez ic i, pour vous faire fçavoir la liberté
que l'empereur v q u s accorde , d’élire un évêque ; &
il nous a ordonné de vous expliquer de quelles
bonnes qualitez il doit être orné, & de quels défauts
'• il doit être exempt. li cite faint Paul à Tite & T i-
mothée : puis il dit : Qu’on apporte le livre & qu’on
life ces paflages devant vous. Nous voulons auflï
qu’on vous life les canons, afin que perfonne ne
p utile s’exeufer fur fon ignorance. Après la ledture
de plufieurs canons, il s’adrefle aux prêtres, & leur
dit : Souvenez-vous de votre ordination, vous qui
gouvernez les ames de qui êtes les colomnes de l’é—
glife : vous qui cotifacrez de votre bouche le corps
de J . C. & qui^délivrez les Rommes de la captivité
du dçmon par l’impofition de vos mains ; gardez-
vous de vous laifler furprendre à fes artifices , poür
abufer du pouvoir d’élire.
I ls ’adreiTeenfuiteau reftedu clergé, puis aux vierges
de aux veuves , de enfin aux nobles de aux autres
laïques mariez. Piez Dieu, dit-il, qu’il ne vous envoie
pas un évêque d’une autre églife , mais de cette famille.
Carfouvent il arrive des divi-fions fcandaleu-
fes entre l’évêque venu de dehors de fon troupeau.
Que fi vous faites une mauvaife éle£tion, noüs n’y
cônfentirons point, mais nous en avertirons l’empereur
: de il pourra, fans violer les canons, donner
cette place à tel ecclefiaftique qu’il lui plaira. Il s’adrefle
enfuite à tous en général, & les exhorte à jeûner
trois jours, faire des aumônes & des prières:pour
élire celui qu’ils connoîtront le meilleur, le plus fça-
L i v r e c i n q u a n t e - t r o i s i e ’me . j i j
vant & le plus vertueux. Ce que l’évêque viiiteur dit s»p.n.,u
ici que l’empereur pourra donner la place à qui il
lui plaira, fe doit prendre pour une menace : car
nous Venons de voir le contraire dans une lettre
d’Hinemar.
Le décret d’éleéfcion étoit en forme de lettre ,
adreflee au métropolitain de à fes fuffragans , de la.
part du clergé de du peuple de l’églife vacante ; &
nous en avons trois exemples. L’élection d’Hede- lorm.n.j:
nulfe pour le fiége de L aon , après la dépofition É l
d’Hinemar, en datte du vingt-huitième de Mars 8 j 6 .
On y marque, ainfi l’utilité des éleétions. De peur
que le peuple ne mépeife ou ne haïffe l’évêque, qu’il
n’a pas déliré,, de que fa religion ne s’aftbibliflfe, s’il
ne peut avoir celui qu’il vouloir. Afin auifi que ceux
qui doivent l’ordonner , lui impofent les mains plus
volontiers- , voïant qu’il eit demandé tout d’une
voix. Le fécond exemple eft d’Enée, pour le fiége
de Paris, après la mort d’Ercanrad. Le décret mar- | -ai
y * * - /■• • • 1 • ! n otipm U V> que, qu’il eft élu fui vant le delir du ro i, enforte »-n-
que c-eft plûtôt un confentement à fon choix, qu’une " '
véritable éleétion. Le troifiéme eft d’Anfegife archevêque
de*Sens : tiré de la province de Rheims, Sc
du diocéfe de Bèauvais, où il étoit abbé de faint Michel.
Le décret porte, qu’il eft élû par la permiflion
des évêques de la province de Sens & du confente-
ment du roi.La datte eft du vingt-feptiéme de Juin 8 71.
Le décret d’éleétion devoir être écrit dans un parche- Hivcrnaf
m in , afin d’y pouvoir mettre les fouferiptions du 45
clergé, des députez des monafteres, des principaux
d’entre les curez de la campagne, & d’entre le peuple..
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