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Sup. îiv . x l y . n.
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494 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e . '
de J. C. des apôtres & des peres qui nous ont donné
le fymbole ; & nous les rangeons avec Judas, comme
déchirant les membres de J. C. Mais je crois que
vous n’ignorez pas, étant aulïi fage que vous êtes,
qu’il n’y a pas peu de difficulté d’amener le relie de
nos évêques à ce fentiment ; & de changer prom ptem
ent un ufage de cette im portance, affermi depuis
tant d années. C ’eft pourquoi nous ctoïons qu’on ne
doit contraindre perfonne à quitter cette addition
faite au fymbole : mais ufer de douceur & d ’oecono-
m ie, exhortant peu à peu les autres à renoncera ce
blafphême. Ceux donc qui nous accufent, comme
étant dans ces fentim ens, ne difent pas la vérité :
mais ceux-là 11e s’en éloignent pas, qui difent, qu’il
y a encore des gens parmi nous qui ofent parler ainfî.’
C ’e ilà vous à travailler avec n o u s, pour ramener
avec douceur, ceux qui fe font écartez.
Nous avons vû par la conférence des envoïez de
Charlemagne avec le pape Léon III. que l’on n’a-
voit point reçû à Rome l’addition flioque, au fymbole
de Nicée ; & que le pape n’approuvoit pas cette
addition qui étoit reçûë en France : quoiqu’il
ne doutât pas de la vérité qu’elle exprime, fçavoir
que le faint Efprit procédé du pere & du fils. Ainiï
le pape Jean V III. fçachant que les Grecs étoient
fcandalifez de cette addition, pouvoit avec vérité
dire , que l’églife Romaine ne l’avoit point reçue,
& blâmer ceux qui l’avoient introduite ; & s’il ufe
contre eux d’expreffions trop fortes, on peut les attribuer
à fa complaifance pour Photius & pour l’empereur
Bafile, qui lui a fait faire tant de fautes. Mais
L i v r e c i n q u a n t e - t r o i s i e ’me . 4 9 ;
il ne touche point en cette lettre au fonds de la doctrine.
Ce qui n’a pas empêché depuis les Grecs
fchifmatiques de prendre avantage de cette lettre ,
Si de tout ce qui fut fait fur ce fujet, au concile de
P hotius, qu’ils tiennent pour le vrai huitième concile
oe cum énique, ne comptant pour rien celui de
l’an 869.
A la fuite du concile de Photius, on trouve trois
lettres écrites par lui à des évêques d’Italie, après le
concile & la réünion des deux églifes. Sçavoir à Marin
de C aitello, à Gauderic de V eletri, &c à Zacarie
d’Anagnia. Il leur envoie des prefens & leur demande
la continuation de leur amitié altérée par fa dif-
grace.
Volons m aintenant l’état de l’O rient, pour mieux
entendre ce qui a été dit des députez qui en vinrent
à ce concile. Le calif M outaz aïant régné trois ans
& demi dans la négligence & les plaifirs, comme
fes prédeceffeurs, fut forcé à fe dépofer, puis enfermé
dans un cach ot, ou on le laiffa mourir de
faim. C ’étoit l’an de l’hegire ijy . de J. C . 869. Son
fucceffeur fut Mahomet fils du calife V athec, que
l’on nomma M outhadi. Celui-ci avoit du mérité &
voulut rétablir l’ordre. Il défendit le vin, chaiTa les
chanteurs, les boufons & les devins : ôta les impôts
& rendoit juftice en perfonne deux fois la femainc
l’alcoran à la main. Mais au bout d’onze m ois, les
Turcs mutinez le tuerent, après l’avoir traité indignement.
Son fucceffeur fut Moutamid fils du calife
Moutevaquel. Il commença à regner i $ 6 . 870.
& s’abandonna au plaifir : ce qui caufa plufieurs re-
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B e v e r. p . 19® .
X X V .
Etat de l’Orient.
Sup. I . L l. n. 7 .
Ermac. I I . c. 1 4 .
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C. f l j