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22<i H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ; '
coup, & perdit la parole. Il mourut le lendemain lünP
di huitième d’A o û t, à la deuxième heure du jo u r, 8C
quelque peu de Tes gens qui étoient reftez de cette
mortalité, l’enrerrerent dans un petitmonaftereprés
de la ville. Il avoir régné prés de quatorze ans depuis
la mort de ion pere.
L ’empereur Loüis prévoyant bien que le roi Char-
lésion oncle feroitfes efforts pour s’emparer du royaume
de Lothaire, fit écrire par le pape pluiieurs lettres
pour détourner ce coup. La première aux ieigneurs
du royaume de Lothaire, où il les exhorte à etre fidèles
à l’empereur Loüis, comme légitimé héritier de
ion frere, & à ne ceder aux promeftes, ni aux menaces
de qui que ce foit, pour iè retirer de ion obéïiïance
fous peine d’excommunication & d’anathême. La
féconde lettre eft aux ieigneurs du royaume de Charles
, contenant les mêmes menaces, & relevant les fer-
yices que l’empereur Loüis rend à l’églife , en combattant
les Sarafins, & la faintetédes iermens-que les
rois freres avoient faits, de conferver leurs partages
entr’eux & leurs neveux. Le pape ajoûte:Si quelqu’un?
s’oppoiè aux juftes prétentions de l’empereur , qu’il
fâche que le faint fiege eft pour ce prince , & que les.
armes que Dïeu nous met en main font préparées pour
ià défenfè. Ainfi lepapeferendoit arbitre des couronnes.
Cette lettre étoit dattée du cinquième de Septembre
8 <5p. & portée par deux évêques Paul & Leon;
légats envoyez exprès. Us étoient chargez de deux
autres lettres de même date 5 l’une à tous les évêques
du royaume de Charles, l’autre à Hincmar de Reims
L i v r e c i n q u a n t e - u n i e’me. 2 2 7
-en particulier. Le pape les exhorte à détourner le roi
Charles de cette injufte entreprife ; & donne pouvoir
à Hincmar d’agir en cette occafion, comme délégué
du faint fiége, répétant la même menace d’anathême.
Mais l’affaire étoit cônfommée avant que les légats du
pape puffent arriver en France.
Car fi-tôt que le roi Charles eut appris la mort de
Lothaire, il marcha en diligence vers fon roiaume y
pluiieurs ieigneurs & pluiieurs évêques fe donnèrent
à lui ; il arriva à Mets le cinquième de Septembre
$69. & le vendredi neuvième il fut couronné folem-
nellement en cette manière.
Les évêques prefens au nombre de fept, s’ affem-
blerent dans l’églife cathédrale de faint Eftienne 5
favoir , Hincmar archevêque de Reims , Adventius
évêque de Mets, Hatton de Verdun , Arnoul de
T o u l , Francon de Tongres, Hincmar de Laon ,
déjà délivré de prifon , & Odon de Beauvais. Le roi
& les ieigneurs y étant , & quantité de peuple , l’é-
vêque Adventius prit la parole , & dit : Vous iàvez
ce que nous avons fouffert fous le défunt roi nôtre
maître , pour des caufes qui font aifez connues 5 8c
la douleur que nous avons fenrie de la malheureufe
mort. Tout notre recours a été aux jeûnes & aux
prières, nous adreflant à celui qui fècoure les affligez
, qui donne les bons confèils , & diftribue les
royaumes, pour le prier de nous donner un roi félon
fon coeur, & de nous réunir tous pour recevoir
unanimement celui qu’il auroit choifî. Nous voyons
fa volonté dans le confentement avec lequel nous
nous fommes volontairement donnez au roi Charles
F f ij
A n . 8 6 9 .
xxv.
Charles couronné
roi de
Lorraine.
JLn*Bert.î69t
Tom• it eap»
11 y.
Tom. 8. conc. p•
1552.
Ap. Hinc. tom•
l.p , 60U