
A n . 870.
XLIX.
Recours des légats
du pape.
Vit a Hadr. p.
**4- E.
L.
Verfion du con^
¡eile par Anaftafc.
306 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
en Grec, contenant que les légats d’Orient, comme
arbitres entre les légats du pape & le patriarche Ignace,
avoient jugé, que la Bulgarie devoit êtrefoumife
à la jurifdi&ion de C . P.
La refiftance des légats du pape à cette prétention,
augmenta la colere de l'empereur Baille, déjà irrité
de ce qu’ils l’avoient obligé à rendre les libelles d'abjuration.
Il diffimula toutefois, invita les légats à dîner
, & leur fit de grands prefens : puis il les ren-
voïa avec l’écuïer Théodofe , qui les conduifit juf-
ques à Dyrrachium : mais il donna fi peu d’ordre à
leur fureté, que s’étant embarquez quelques jours
après, ils tombèrent entre les mains des Sclaves,
qui leur ôterent tout ce qu’ils avoient ; entre autres
l’original des aétes du concile, où étoient les fouf-
criptions. Ils leur eulfent même ôté la v ie , s’ils n’a-
voient craint quelques-uns d’entre eux, qui leur
avoient echape. Enfin le pape & l’empereur aïant
écrit pour eux, ils obtinrent leur liberté, & arrivèrent
à Rome le vingt-deuxième de Décembre la même
année 8 7 0 . indidtion quatrième. Les libelles
d’abjuration, que dès C. P. ils avoient remis à-Sup-
pon ôc à Anaftafe ambaffadeurs de l’empereur- Louis^
arrivèrent heureufementàRome, avec une copie des
a êtes du concile, qu Anaftafe avoit eu la précaution
d’emporter.
Le pape la reçût avec grand plaifir, & chargea Anaftafe
de la traduire en Latin. Il la traduifit mot à mot,
autant que le permettoit la diverfité des deux langues
& quelquefois au-delà, confervant trop les phrafes’
grecques. Il ajouta des notes aux marges, pour expli-
L i v r e c i n q u a n t e -u n i e ’m e . 307
quer quelques ufages des Grecs & d’autres faits, qu’il ------------ ■
avoit appris à Rome ou à C. P. A la tête de fa verfion, ^ N* S7 ° J
il mit une préface en forme de lettre adreffée au pape p 8' " Mi
Adrien ; où il raconte l’hiftoire du fchifme de Pho-
tius, la tenue du concile & l’occafîon de fa verfion :
puis il ajoute : De peur que dans la fuite des temps, il
ne fe trouve quelquechofe d’ajoûté ou de changé dans
les exemplaires grecs de ce concile ; on doit fçavoir ,
qu’il n’y a rien été défini, que ce qui fe trouve dans
l’exemplaire grec, qui eft aux archives de l ’églife R omaine
, & qui a été fidelement traduit en latin.
Pour rendre raifon de cet avis, il rapporte l'hif-
toire de la converfion des Bulgares, & la conférence
tenue à leur fujet ; ôc d it, qu’il eft à craindre, que
les Grecs n’ajoutent quelque chofe aux aêtes du concile
; pour faire croire qu’il a décidé que les Bulgares
de voient être fournis au fiége de C. P. C ar, dit-
il , ces entreprifes leur font ordinaires. C ’ell: ainfi
que dans le fécond concile ils ont donné des privi- c«,.j.c.P.
leges au .fiége de C . P. contre les canons de Nicée. Sut - i 71
Ils attribuent au troifiéme concile quelques canons sup. 1.« T.
qui ne fe trouvent point dans les plus anciensexem- > 7
plaires latins : ils en ont ajouté un au quatrième con-
cile, touchant les privilèges de C . P. que jamais le H
papefaint Léon n’a voulu recevoir. Ils montrent auifi
un grand nombre de canons, la plupart contraires
à l’ancienne tradition , qu’ils attribuent fauiTement
au fixiéme concile. Enfin dans le feptiéme concile,
ils retranchent de la lettre du pape Adrien, ce qui
regarde l’ordination de Taraife, & en général des
néophytes.
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