
n i H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ,
fait de mal. Saint Pierre fit figne à l'officier qui éçoit
à fa droite, ôc lui donnant un petit glaive , il dit
tout haut: prend Bardas l’ennemi de Dieu, 8c le
mets en pièces devant le veftibule. Comme on me
menoitàlamort, j ’ai vu qu’il difoit à l’empereur, le
menaçant de la main: Attends fils dénaturé. Enfuite
j ’ai vû qu’on me coupoit effeétivcment par pièces.
Bardas racontoit ainfi fon fonge tranfi 8c pleurant.
Philothéeluidit: Epargnez, Seigneur, ce pau-
yre vieillard, penfez au jugement deDieu, ôcnelui
faites plus de mal, quand i l l ’auroit mérité. Mais
Bardas au lieu de fuivre un confeil fi fage, envoya
aufli-tôt un parent de Photius nommé Léon, accompagné
de foldats, à Tille où étoit Ignace, avec ordre
de le garder fi étroitement, qu’il ne pût abfolument
celebrer la liturgie, 8c que perfonne n’entrât chez
lu i, ni n’en fortît. C ’étoit au commencement du
carême Tan 866. c’eft-à-dire à la fin de Février, 8c
Ignace demeura trois mois ainfi renfermé. Au mois
îoji n»p i iv d’A v riU ’empereur Michel s’étant mis en campagne,
n.to.p.ii«.iiid. pour aller attaquer Tille de Crete:on lui rendit telle-
s»f.n. 17^.148. menc fufpe(q. je Cefar Bardas qui Taccompagnoit
en ce voyage, qu’il réfolut fa mort. Bardas voyant
entrer les meurtriers l’épée à la main dans la tente
de l’empereur, fejettaàfespiedspourluidemander
grâce : mais on le tira dehors, on le mit en pièces,
8c on porta par dérifion au bout d’une pique quelques
uns de les membres. Ainfi finit Bardas le vingt-
neuvième d’Avril866.indiéïion quatorzième. Auflir
tôt TempereurMichel rompit fon voyage&retourna
àC.P.où il adopta ôc déclara maître des Offices Bafile
Macédonien,
L i v r e c 1 n q j j a n t i e’m e , 113
Macédonien, qui avoit eu grande part à la more de ^
Bardas. Et comme Michel innappliqué 8c incapable
ne pouvoir fe palfer de quelqu’un quigouvernât pour
lui : il aflocia Bafile à l’empire peu detems après ,
Ôc le couronna folemnellement dans fainte Sophie ,
lejourde la pentecôte , vingt-fixiéme de May de
la même année.
Photius .pour avoir perdu fon patron , ne perdic
„ • » 1 .1 Nicet'.p. i ’i i i pas courage; mais s accommodant au tems, il com-
mença à maudire ôc à détefter Bardas après fa m ort,
autant qu’i ll’avoit loué 8c flatté pendant fa vie. Il
travailla à gagner les bonnes grâces de Bafile, ôc me-
nageoitaufliMichel ; nefçachant auquel des deux
demeureroit la fouveraine autorité. Cependant
voyant queplufieurs fe feparoient de faCommunion
dapuis la fentence prononcée contre lui parle pape
Nicolas,il les perfecutoitâ outrance.il lésdépoüilloit ¿»«ft-prif. s.
les uns de leurs dignitez,les autres de leurs biens, en C°"C E"
bannifloit d’autres,ou les mettoit en prifon , Ôc leur
faifoitfouffrir divers tourmens. Toute profeflîon,
tout âge,tout fexey étoit compris, il chafl’ades her-
mites du mont Olympe,8c fit brûler leurs cellules; il
fit enterrer jufqu’au milieu du corps un de ceux qui
refufoient de communiquer avec lui.
. Pour attirer plus de gens i fa communion , Pho- ■¿»-»y?,
tius employa deux artificesde premier, de faire ordonner
par l’empereur , que tous les legs pieux laif-
• fez parteftament,feroient diftribuez parfesma^ns.
Ainfi il paroifloic fort libéral , car tous n’éxami-
noiént pas fi c’étoit fon argent qu’il donnoit, ou
celui d’autrui ; 8c ceux qui faifoient des teftamens
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