
$ î 6 H i s t o i r e Ë c c l e s i a s t i q u e .
------— peuple de Geneve de le recevoir : déclarant toutefois ;
A N . qUe par cette confecration extraordinaire , il n’en-
tendoit point prejudicier aux droits du métropoli-
zp.is*, tain. Il écrivit en fuite à.Otram;Iui reprochant de
favorifer le parti de Bofon, qu’il traite de tyran &
d’ufurpateur ; & lui ordonnant fous peine de dépoli-
tion de venir a Rome fe juftifier. L ’archevêque n’o-
beit pas ; au contraire, il fit prendre Optandus, 8c
le mit dans une étroite prifon. Le pape l’aïant appris*
lui ordonna de le délivrer dans huit jours ,' Ôc de ve-
nii a Rome le defendre, au concile qui fe devoit tenir
le vingt-quatrième de Septembre indiélion pre-
zp.if6. mierel an 88e. Le pape cita à ce même concile Adal-
bert évêque de Maurienne, avec Bernaire évêque de
Grenoble, quAdalbert avoir enlevé à main armée
de fon éghfe,où il celebroit matines* ôc l’avoit traité
indignement.
Romain archevêque de Ravenne avoit été fans
doute abfous de l’excommunication ; puifque le
pape n en fait aucune mention, en lui écrivant le
vingt-huitième d’Août de cette année 8 8 e . indication
quinzième, en faveur de deux diacres. Dans
E p . ¡ o i . E} o J ° o ) . troislectres ^ v a n t e s , qui font de la même datte,
' il fe plaint de Mainbert clerc de l’églife de Bologn
e , comme de 1 auteur de la divifion entre l’ar—
cheveque Romain 8c ion clergé, à qui il ordonne
de le prendre ôc le mettre encre les mains du duc
Jean envoie du pape, pour l'amener à Rome. Il
enjoint a quatre autres ducs de lui prêter main-
forte , fous peine de cent pièces d’or chacun d’amende
, ôc d abftinence du vin ôc des viandes cuites.
L i v r e c i n q u a n t e - t r o i s i è m e , j e 7
L ’archevêque Romain mourut peu de temps après ;
ôc le pape écrivit à fon clergé ôc à fon peuple une lettre,
où il témoigne en être affligé, Ôc les exhorte a
prier pour lui : ce qui marque encore mieux leurce-
conciliation.
Le pape Jean V I I I . mourut lui-même cette année
8 8 e . le quinzième de Décembre, après avoir rempli
le faint fiege pendant dix ans. Il'relie de lui 3E0. le ttres,
où l’on voit qu’il étoit fort occupé des affaires
temporelles de l’Italie ôc de tout l’empite François,
& qu’il prodiguoit les excommunications : enforte
quelles pafloient prefque en formule. Il faifoit modérer
les penitences en faveur du voïage de Rome.
En voici un exemple.
Un nommé Leontard aïant commis un horrÿ-
cide , avoit été mis en penitence par fon évêque ; ôc
l’aïant accomplie avoit reçu l’abfolution. Enfuitc
il avoit eu ordre, avec d’autres, de pourfuivre des
voleurs ; à la charge de ne les point tuer, s’il les pouvoir
prendre. En aïant pris un , ils lui arrachèrent
les yeux , enforte qu’il en mourut. Leontard
demanda penitence à fon évêque , qui lui défendit
de communier qu’à la mort : de boire du vin 8c manger
de la chair, excepté les dimanches ôc les fêtes ,
de couper fes cheveux : de fe marier , de converfer
avec les hommes, de commander à fes ferfs 8c
joüir de fon bien, ôc prendre de fief d’un feigneur.
Leontard alla à Rome, ôc le pape écrivit à fon évêque
, que la penitence lui paroiifoit trop rude : l’exhortant
à la modérer, de peur de jetter le pénitent
dans le defefpoir : biffant toutefois le tout à
A n . 8 8 e .
Bp. 304.
X X X V I I .
Mort de Jea»
V I I I . Mariu I I ,
pape.
Vita>te. 9> concî
Ep.