
H i s ï o ï RE E c c l e s i a s t i q u e :
n'eut point été évêque» & par-là , non ieulement il
n’ a pas acquis la dignitépapale, mais il a perdu l*w
pifcopale. Le défenfeur : J ’ai interrogé ceux qui
étoient prefens, quand Formofe fut intronifé; &c
ils m’ont dit, qu’il étoit très-faux, que dans cette
tranflation il ait reçu l’impofition des mains, mais
comme des voyageurs font des prières en marchant}
ainfi, d iient-ils, en priant nous le conduisîmes au
fiege apoftolique, & l’intronisâmes avec l’oraiibu
t7' convenable. L ’agrefleur : Il y a encore plufieurs per-,
fonnes dignes de fo i, qui témoignent que Formofe
Ce fit réitérer l’impofition des mains,' Le défenfeur j
Et moi je fai certainement, comme plufieurs au-;
très, qu’il n’y a que les ennemis de Formofe qui le
difent. Or les loix divines & humaines rejettent le
témoignage des ennemis.
»>. L’agreifeur : Au concile de Ravenne, on a déclaré
valable l’ordination de Formofe; mais nous
comptons pour rien ce décret, qui n’a été qu’à force
d’argent. Le défenfeur : Vous ne le fauriez prouver}
mais il eft plus clair que le jour, que prefquetous
les évêques d’Italie ont affilié à ce concile.C’ eft pourquoi
, s’il plaît à Dieu que l’empereur alTemble un
Ép concile univerfel, que jugera-t-ondevous, quire-
jettez les décrets de tant d’évêques? L’agreffeur:
Eftiennequiaétéletroifiéme pape après Formofe,
l’a tellement jugé coupable, qu’il a faittirerlon cadavre
du tombeau, & traîner dans un concile, où
après l’avoir dépoixillé de fes habits, on le couvrit
d’un habit laïque, on lui coupa deux doigts de la
main droite, on l’enterra dans une fepulture d’étran*
L iv r e c in q u a n t e -q u a t r i e ’m e . ¿ 4 7
gers, & peu de tems aprèsonlejetta dans le Tibre.
JLedtffenfeur: ils ont agi comme des bêtes feroces,
fans humanité, où l’ont-ils appris ces miferables ?
Quand cette tranilation d’un fiége à un autre auroit
été illicite, il lalloit la tôlierer avec la douceureccle-
fiaftique, fans l’exagerer par des cruautez inoüies,
puisdéfcndredansun concile général, que jamaisà
Rome on fit rien de femblable. Il foûtient enfuite,
qu’on doit obferver le ferment prêté par force, pourvu
qu’il-n’engage à aucun péché.
Dans le troificme écrit, faceufateurinfifte fur ce
que l’ordination de Formofe étoit illicite, après le
ferment qu’il avo itfa it, de ne jamais monter fur le
faint fiége, & l’aèteur, c’eft-à dire, le défenfeur
en convient ; mais il foûtient que cette ordination
n’a pas laide d’être valable, à caufe de l’utilité de l’é-
glife qui doit être préférée au ferment d’un particulier.
Or l’utilité publique y étoit, en ce qu’il ne fe
trouvoit perfonnefi digne de remplir le faint fiége.
Il fait ainfi l’éloge de Formofe. Il a donné pendant
toute fa Vie un tel exemple de gra vité , qu’il n’a jamais
bu d e v in , ni mangé de chair, & qu’il a gardé
la virginité, ayant vécu jufques à quatre-vingt ans.
Il a converti les Bulgares, foûtenant fa prédication
par la fainteté de fa vie. C’eil ce qui ma paru de plus
remarquable dans les écrits d’Auxilius.
En France Hervé archevêque de Reims fut conful-
tépar Viton archevêque de Rouen, comment il
en devoir uferavec les payens convertis, qui après
lebaptême étoient retournezàleursfuperftitions,Sc
avec ceux qui n’avoient pas encore été baptifez. C ’é-
C . J 2.
Anat'tom* 4*£.
610.
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Trofl'e,