
A n , 886.
hbr. ecclef. p. 83.
Leo A llâ t, de
LI.
Léon le phüofo-
pjie chail'e Phc-
cius.
Lt on. v ita n.
Sim. mag. n. i.
Les Gramm.
jyo H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
avec des poulies , pour les plonger dans des chaudières
de poix , difant queee baptême leur convenoit.
Ilprétendoit par-là fc rendre terrible à la nation, On
a cru que l’empereur Baille Macédonien avoitle premier
fait recueillir le menologe des Grecs, qui eft
comme le martyrologe des Latins : mais c'eft l’empereur
Baffle Porphyrogenete, qui regnoit cent cinquante
ans après.
Léon V I . fuecedaà fon pere Baffle Macédonien ,
& régna vingt-cinq ans. Son amour pour les lettres
le fit iurnommer le fage , ou le philofophe. Dès la
première année de fon regne , il'envoïa a fainte Sophie
deux de fes principaux officiers, qui étant montez
furl’ambon , lurent publiquement les crimes de
Photius , le chaflerent du fiége patriarcal, 8c l’em-
menerent en exil au monaftere des Arméniens. On
mit à fit place Eftienne Syncelle frere de l’empereur,
qui fut ordonné vers la fête de Noël 886. par Theo-
phaneprotothrone, c’eft-à-dire, archevêque de Ce-
farée en Capadoce, qui étoit le premier fiége dépendant
de C. P. Eftienne tint le fiége de C. P. fix
ans.E
nfuite l’empereur Leoncnvoïaà Euchaïte, dont
Théodore Santabaren étoit évêque, 8c le fit amener
à G. P. Car on l’affura que Photius 8c Théodore
avoient refolu de faire empereur un des parens de
Photius. On les mit tous deux en prifon : mais fépa-
rément, 8c l’empereur envoïa des commiffaires pour
leur faire leur proçès. Ils firent venir Photius, 8c
l’aïant fait affeoir dans un fiége honorable , ils suffirent,
8c commencèrent l’inftru&ion. du procès.
L i v r e c i n q u a n t e . t r o i s i e ’me. j j i
André domeftique lui demanda : Seigneur, connoif-
fez-vous l’abbé Théodore ; Photius repondit : Je ne
connois point d’abbé Théodore. Il vouloit dire,
qu’il étoit évêque & non plus abbé ; au lieu qu’André
ne le connoiffoit point pour évêque, étant ordonné
par Photius. André reprit: Vous ne connoif-
fez pas l’abbé Théodore Santabaren ? Photius répondit
: Je connois le moine Théodore archevêque
d’Euchaïte. On le fit venir, &c André lui dit : L ’empereur
vous demande, où eft fon argent &feseffets.
Santabaren répondit : Ils font où les a mis l’empereur
, qui regnoit alors. Maintenant puifque l’empereur
les demande, il a le pouvoir de les reprendre.
André ajoura : Dites, qui vouliez-vous faire
regner , quand vous confeillâtes au pere de l’empereur
de lui faire perdre les yeux ; étoit ce votre parent
ou celui du patriarche. Santabaren dit : Je ne
fçai rien de ce dont vous m’accufez. Eftienne maître
des offices, qui étoit auffi des commiffaires lui dit:
Comment donc avez-vous fait dire à l’empereur ,
que vous en convaincriez le patriarche ? Alors Santabaren
fe jetta aux pieds de Photius, 8c lui dit : Je
vous conjure, feigneur, au nom de Dieu de me dé-
pofer premièrement, & quand vous m’aurez dépouillé
du facerdoce, qu’on me puniffe comme un malfa
iteu r. Je n’ai jamais fait dire cela à l’empereur,
Photius pour montrer qu’il étoit perfuadé de fon innocence,
dit : Par le falut de mon arne, feigneur Théodore,
vous êtes archevêque, &encefiécle 8c en l’autre.
André dit en colere à Théodore : Quoi, abbé, vous
ne m’avez pas chargé de dire à l’empereur, que vous