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mais enfuite ils deviennent très-longs , & paroiffent
faits fur les livres mêmes. Il y en a deux cens quatre
vingt, dont une grande partie font d’ouvrages
qui ne fe trouvent plus, &c par ceux qui nous
relient, on voit que les extraits font fideles & judicieux.
•
Je ne parlerai que des auteurs ecclefiaftiques perdus',
qui font au nombre d’environ quarante ,' tant
théologiens qu’hiftoriens : fans compter les ouvrages
perdus d’auteurs, dont nous avons les autres ,
comme les Hypotypofes de faint Clement Alexandrin
: fans compter auih quelques conciles & plu-
iîeurs ouvrages d’heretiques. Photius marque d’ordinaire
fon jugement fur chaque auteur, particulièrement
fur la qualité du ftyle. Voici le premier article
de fa bibliothèque : On a lu le traité du prêtre
Théodore, que le livre de faint Denis eft véritablement
de lui. On y réfout quatre objections. • La
première. Si ce livre étoit véritable, comment quelques
uns des peres qui l’ont fuivi, n’en auroient-ils
point cité des paffîges ? La fécondé. Eufebe de Pam-
phile n’en fait aucune mention, dans le dénombrement
des écrits des peres. La troifiéme. Comment
ce livre peut il décrire dans un iî grand détail les
traditions, qui peu à peu fe font augmentées dans
l’églife par un long temps ? Car faint Denis étoit du
temps des apôtres, comme il paroît par les aétes
il eft incroïable, ou plûtôt mal inventé, que faint
Denis fe foit avifé d’écrire, ce qui ne s’eft introduit
dans J’églife, que long-temps après fa mort. La quatrième
objeCtion. Comment peut-il parler de l’épitre
L i v r e c i n q u a n t e - q u a t r i e ’m e . j 8j
de faint Ignace ? Car S. Denis a vécu du temps des
apôtres, & faint Ignace a fouffert le martyre fous
Trajan, peu de temps après avoir écrit cette lettre.
L ’auteur s’efforce donc de refoudre ces quatre objections
, & de prouver que le livre du grand faint Denis
eft véritablement de lui.
Photius n’en dit pas davantage : mais il montre
affez le peu de cas qu’il faifoit de ces réponfes, puif-
qu’il ne daigne les rapporter ; & par confequent quel
étoit fon jugement fur les prétendus écrits de faint
Denis l’Areopagite. Mais apparemment il ne vouloir
pas s’en expliquer plus clairement, pour ne pas choquer
les préjugez de fon fiécle. Tntre les hiftoriens cti. 40•?.
ecclefiaftiques dont il parle, on peut remarquer Phi- p-1 rloftoge
Arien paflïonné, Jean d’Egée, dont l’hiftoire
commençoit à l’herefie de Neftorius, & finiffoit à
la dépofîtion de Pierre le Foulon. Il étoit Eutyquien,
& ennemi du concile de Calcédoine. Baille de Cili- c»i. -41.'
c ie , depuis la mtirt du pape Simplicien, jufqu’à celle
de l’empereur Anaftafe. Il avoit inféré dans fon histoire
grand nombre de lettres d’évêques. Sergius cod. «7. p.
confeffeur pour la éaufe des images , fous Michel le
Begue ; & un certain Leucius Charinus, qui avoit c. 114- p- lo fait
une hiftoire apocryphe & abfurde fous le nom
de Voïages des apôtres.
Entre les théologiens, on peut remarquer Apol- C-I4>
linaire évêque d’Hieràpolis en Afie , fous l'empereur
Verus, qui avoit écrit pour la défenfe de la religion
contre les païens. Methodius évêque & mar- c. n+. ;.•>07.
t y r , pour la refurredlion contre Qrigene. Theo-
gnofte Alexandrin , cité par faint Athanafe , dont c. io<. p. m-
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