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_______ 12.0 H i s t o i r e
A n. 8<i(5. chevêque Hincmar.
XLVI.
Troifîéme concile
de Soiflons.-
Hinc. opufc. 18.
tom. 8. c. p.ZiG*
Conc. p.Zzc opufc. 19.
itern.opujc. z).
E c c l e s i a s t i q u e .
Le concile de Soiflons étant
aflemblé, Hincmar y prefenta quatre mémoires ou
libelles, dont le premier portoit en fubftance : Vul-
fade 8c ces autres clercs de l’églife de R eims, n’ont
pas été dépofez par les feuls évêques de la province
de Reims ; mais par un concile de cinq provinces,
auquel ils avoient appelle. Pour moi je n’ai pas même
été de leurs ju g e s, on le peut voir par les aifccs
où je n’ai point foufcrit.Je les ai feulement envoyez
par les ordres des évêques au S. liège , où ils ont cte
confirmez par le pape Benoift, 6c par le pape Nicolas,
fous peine d’anathême : comme vous le pouvez
voir par leurs lettres, dont les fouferiptions 8c les
féaux font en leur entier. Maintenant puifque le
pape Nicolas vous ordonne de juger cette affaire de
nouveau, j’obéis comme je dois, 8c je confens à touc
ce que vous en ordonnerez, pour conferver 1 unité
Je n’envie point le bonheur de ces clercs , je fou-
haite leur retabliflement,puifque perfonne n’a plus
perdu que moi à leur dépofition. Mais ma confidence
ne me permet pas de cafler feul le jugement
des évêques de cinq provinces. Et comme le pape
vous a écrit de ne toucher àcejugement qtî’en cas
qu'il fe trouve contraire aux canons : je demande
qu’on me montre en quoi il leureft contraire ; 8c
comment nous pouvons déroger aux lettres des papes,
nonobftant les décrets de leurs predecefleurs,
qui portent que ce qui a été une fois réglé, doit demeurer
inviolable.
■ Le fécond mémoire eft touchant la perfonne d’tb -
bon , pour répondre à Vulfade qui difoit fecrettement
L i v r e c i n q o a n t i i ’m«. m ; " T
a îîient, tantôt qu .*h bi ib on n > avoi* t pas eI te\ depolce' , tan- An.
tôt qu'il avoit été rétabli. Il a été dépofé , dit Hinc-
1 r „ r / f ■ _ 1 Stipi liv. xL Y ii, mar,lur fa propre conreflion , par le jugement de
quarante-trois évêques; comme font voir le libelle , ,LTIII>
qu’il prefenta 8c le décret du concile. Enluiteilre- n. s.
prit ies fondions épifcopales, fans aucune reflitu-
tion canonique. Et enfin venant à Rcme fous le
pape Sergius, il fut condamné à fe contenter de la
communion laïque , comme on voit par l’hiftoire
de ce pape. Depuis fa dépofition, pendant que l’é-
glife de Reims efl: demeurée vacante ; 8c pendant
près dedix-fept ans qu’il a vécu, il n’a ni demandé,
ni obtenu la reftitutiomautrement que l’on en montre
les a ¿tes. Car ayant été canoniquement dépofé
parles évêques, il n’a pû être rétabli par aucune
puiflance feculiere. Il y a plus de trente ans depuis
le jour de fa condamnation , qui fut le quatrième de
Mars8 3 5.8c cetems,fuivant les loix feculieres approuvées
par l’églife , fuffit pour exclure toute pour-
fuite. Mais,dit-on,jufqu’àla fin de fa v ie ila exercé
les fonétions épifcopales. C’eft une ufurpation qui n. 1.3.
ne doit point être tirée à confequence, non plus que
plufieurs autres femblables.Hincmar montre enluite
la régularité de fon ordination au concile de Beau- „<4>
vais en 845.
Après la le&ure de ce fécond mémoire , il „ ^ J " 1'
rapporta les pièces juftificatives de tout ce qu’il
avoit avancé. Hincmar de Laon fon neveu , re-
prefenta les a&es du concile de Soiflons de 853. s"f- xUx- "‘8*
Raginelme de Tournay , ceux d’un concile de
Bourges , où l’archevêque Rodolfe avoit prefidé.
Tome X I. Q