
An. %6c.
An*ft. in M-
col.p. kT;.
Tojl. Theoph.
l. iv . n. 14. iy.
Sup. I, XL VIII.
«. 14 . ; I
Ann.Bert. 366,
1 3 0 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u ï .
en cette peine , quand les ambaiTadeurs du roi des
Bulgares arrivèrent à Rome. Ce roi nommé Bo-
goris avoir embrafle depuis peu la religion chrétienne
; 8c voici comme on raconte fa converfion.-
Une famine qui affligea fon pays le porta à invoquer
le Dieu des Chrétiens dont le moine Théodore
Couphara lui avoit autrefois parlé ; 8c dont
fa foeur , Chrétienne depuis long-tems , lui difoic
de grandes chofes. La famine aïant ceflé , il refoluc
de fe faire Chrétien, 8c on dit qu’il y fut encore excité
par une image terrible du jugement dernier, que
lui fit un moine nommé Methodius, qu’il avoit fait
venir pour lui peindre deschaffes; car il aimoit paf-
fionnement cet exercice. Il fe fit donc inftruire 8c
envoyademanderà l’empereur de C. P. unévêque,.
qui le baptifa 8c le nomma Michel , comme l’empereur.
Mais bien qu’il eût été baptifé de nuit, les grands-
de fa cour en ayant connoiifance , exciterent contre
lui tout le peuple, 8c vinrent l’alïieger dans fon château.
Il ne laiffa pas de iortir contre eux portant
la croix dans fon fein , 8c accompagné feulement
de quarante-huit hommes, qui lui étoient demeurez
fideles. Ceux ci,quoiqu’en fi petit nombre, étonnèrent
tellement les rebelles qu’ils ne purent les foû-
tenir, & leur défaite parut un miracle. Le roi fit
mourir cinquante-deux des grands les plus feditieux,,
8c pardonna à la multitude. Alors il les exhorta
tous à fe faire Chrétiens, 8c en perfuada un grand
nombre , puis il demanda à l’empereur des terres
incultes de fa frontière , pour étendre fon peuple trop
L i v r e c i n q u a n t i e ’ m e : 13't
ferré dans ion païs, & l’empereur leur accorda un
canton qu’ils nommèrent Zagora, 8e dont quelques-
un leur ont depuis donné le nom.
Cette converfion des Bulgares arriva l’an 865. 8c
l’année fuivanteleurroiMichel envoya au roi Loüis
de Germanie, avec lequel il avoit paix 8c alliance,
lui demandant un évêque 8c des prêtres. Ceux qui
vinrent de fa parc difoient, que quand il fortit de
ion château contre les rebelles, on vit marcher devant
lui fept clercs, dont chacun portoit un cierge
allumé : que les rebelles crurent voir tomber fur
eux une grande maifon ardente, 8c que les chevaux
de ceux qui accompagnoient le ro i, marchoient fur
les pieds de derrière , 8c frappoient les rebelles des
pieds de devant. Qu’ils en furent fi épouvantez, que
fans fonger à fuir ni à fe défendre, ils demeurèrent
étendus par terre. C ’eft ce que racontoient les
Bulgares.
Le roi Loüis envoya demander pour eux au roi
Charles ion frere des vafesfacrez, des habits facer-
dotaux 8c des. livres, pour les clercs qu’il y dévoie envoyer;
8c le roi Charles tira pour cet effet une grande
fommp des évêques de fon royaume. Loüis envoya
l’ann€e fuivante en Bulgarie Ermenric évêque ,
avec des prêtres 8c des diacres ; mais quand ils arrivèrent,
ils trouvèrent que les évêques envoyez par
le pape,avoient déjà prêché 8c baptifé par tout le
païs. C ’eft pourquoi ils prirent congé du roi des
Bulgares 8c revinrent chez eux. En effet ce roi envoya
à Romedon fils avec plufieurs feigneurs portant
des offrandes à faint Pierre ; entr’autres les ar-
& ij
A n . 86G
Cang. famil'p*
10.
An» Jiift. 866»
Metetif» 868.
An. Tuld. 867.
Ann, Sert»