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tiroit de Thietberge. Il l’exhorte auffi à faire obéir
Ingeltrude excommuniée , qui apparemment étoit
dans ion ro'iaume 5 '& l’obliger de retourner avec
Boibn fon mari, qui vouloit abiojument fè remarier
à une autrei :
Egilon archevêque de Sens, revint en France chargé
de toutes ces lettres du pape, qu’il rendit au roi
Charles le vingtième jour de Mai 867. à Samouci,
srt. 8i7. matf°n royale près de Laon. L ’archevêque Hincmar
-y avoit amené par ordre du roi Charles, les clercs
ne Reims, compagnons de Vulfade , qui s’y étoit
auffi rendu, & deux autres évêques, Rothade de Soif-
ions &.Hiqcmar de Laon. On lût en leur preiênce
les lettres du pape pour la reftitution de ces clercs,
les évêques s’y fournirent volontiers, & le roi indiqua
pour cet effet un concile à Troyés , pour le
vingt-quatrième d’Octobre. Cependant au mois de
Juillet l'archevêque Hincmar étant de retour de ce
voyage, & fe préparant à un plus grand f qu’il de-
-voit faire , pour ïuivre le roi à la guerre; contre les
Bretons, écrivit une grande lettre au pape, qu’il envoya
fecretemcnt par quelques-uns de fes clercs
déguifez en pellerins ; craignant les traveriès des prin-
ces à qui il étoit odieux, c’eft-à-dire, du roiLothiirè
& d e l’empëreut Loüis.
L En cette lettre, qui eft trés-foumife, & toutefois
vigoureufe, Hincmar déclare au pape, que conformément
à fes ordres, il a rétabli dans leurs fonétions
les clercs ordonnez par Ebbon, fans attendre le terme
d’un an qui lui étoit accordé. Il fè juftifie fort au
long fur tous les reproches que Le pape lui avoit faits ;
&
L i v r e c i m q u à n t i e’m e .' t<fr
& ajoute à la fin : Comme vous avez défendu à ces —”
clercs, de m onter à des dégrez plus élevez ; je vous
prie de me m ander fi je dois refufer de les prom ouvoir
, en cas que nos confrères les élifent évêques;
parce que je ne veux ni les choquer, ni vous défo-
béïr en rien. Il eft vrai-femblable qu H incm ar fe
preffa d’envoyer ces lettres au pape, afih de l’ap-
paifer avant la tenue du concile de T royes, où il
craignoitque l’on n ’examinât de nouveau ladépofi-
tion d Ebbon, & ion ordination qui en dépendoit.
Les Clercs, porteurs de cette lettre, arrivèrent à
Rome au mois d’A oût, & trouvèrent le pape N icolas
déjà fort m alade, & fort occupé des différends
qu’il avoit avec les empereurs Michel & Bafile, ôc
les évêques d'O rien t, tant fur le fchifme de Photius,
que fur les erreurs qu'ils im putoient à l’églife Latine!
C ’eft pourquoi ils furent obligez de demeurer a R om
e juiqu’au mois d’Oétobre.