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Epijf. 3 »
t3% H i s t o i r e E c c l e s Ia s t i q j j e.
de hauteur.il faut continuellement fe contraindre :
i g paroîtregay quand on eft trille,en colere fansl’êtrei
deguiferfon vifage, au lieu qu’avec fes amis on par
o l e tel que 1 on eft. Il faut en la place où je fuis fou-
vent reprendre fes amis, méprifer fes parens , être
fâcheux a tous les pecheurs, s attirer la haine de tous
cotez. Que n ai-je point a fouffrir en combattant la
fimonie , la licence de parler dans les églifes, le
mépris du falutpour s appliquer aux chofes vaines?
Te prévoyois tout cela | 8c c’eft ce qui me faifoit
fuir.
Mais a quoi bon l’écrire ? On me fait tort, fi on le
croit de n’avoir pas pitié d em o i, & fi on ne le croit
pas,on me fait tort, de ne me pas croire quand je
dis la vérité. Mais, d it-on, vous ne deviez pas fouffrir
cette violence. A qui s en faut-il prendre, finon-
a ceux qui me 1 ont fait? Mais on a violé les canons
qui défendent d’élever un laïque à l’épifeopat. Qui
les a violez, celui qui a fait violence , ou celui à
qui on l'a faite ? Il falloir refifter. J ’ai refifté,Sc plus
qu il ne falloir, 8c fi je n’avois craint une plus cruelle
tempete , j aurois refifté jufqu’à la mort. Au relie
1 eglifede C P. n a point reçu jufques ici ces canons,
qu’on dit avoir été violez. C’étoit le concile deSar-
dique Scies decretales des papes Celeftin, Léon 8c
Gelafe,queNicolas avoit alléguées dans fa première
lettre à Photius.
il continue : Je pourrais en demeurer là , car je
ne pretens pas me juflifier. Je n’ai jamais defiré cette
place,8c j y demeure malgré moi : mais il faut ju-
ftifier nos peresNicephore 8c Taraife, que ro n f la is
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me à caufe de moi. On dit qu'ils ont été ordonnez
évêques contre les réglés, par ce qu’ils ont été tirez
deletat laïque : mais ils ne connoiiTent point ces
réglés, 8c ils ont obiervé fidelement cellesqui leur
etoient connues. Chacun doit garder les fiennes,8c
il y aplufieurs canons que les uns ont reçus, dont les
autres n ont pas meme oiii parler. Ainfi les uns cou*
pent leur barbe, il eft défendu aux autres dé la couper
; nous ne jeûnons qu’ùnfâmedi, d'autres en jeûnent
davantage. A Rome on ne trouve point de prêtre
marie ; nous avons apris d’ordonner prêtresceux
quife contentent d’unieul mariage: nous condamnons
celui qui ordonne évêque un diacre fans l’ordonner
prêtre , d'autres le tiennent indiffèrent On
éxige de perfonne d’obferver la loi qu'il n'a pas reçue,
pourvu qu il ne viole ni la fo i, ni les ordonnances
générales.
Loin de blâmer ceux que l’on tire de l’état laïque,
pour les élever à l’épifeopat; ils font dignes de grandes
loiianges, d’avoir fi bien vécu : qu'on les airpre-
ferez àceux qui étoient déjà dans le facerdoce. Ce
n eft ni 1 habic, ni la figure des cheveux,ni la longueur
du tems, ce font les moeurs qui rendent digne
de l’épifeopat. Je ne le dis pour moi , qui n’avois
ni les moeurs,ni l’habit, je le dis pour Taraife
mon grand oncle, 8c pour Nicephore. Je le dis pour
Ambroife, que les latins, je le fai, auroient honte
de condamner , lui qui eft la gloire de leur pais, 8c
qui a compoféenleur langue tant d’écrits fi utiles.
Ils ne condamneront pas non plus Necftaire,s’ils ne
veulent condamner avec lui le concile général qui
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