
io H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
~ nommé Raimond contre Etienne.ion gendre, qui
° ‘ ne vouloir point habiter avec fa femme ; parce qu’il
.ofujc. cjjp0jt3V0j r eu un commerce criminel avec une
parente de la même femme. Comme cette affaire
faifoit du bruit depuis environ trois ans, 8c que le
beau pere 8c le gendre étoient des feigneurs puiflans,
dont la querelle pouvoit troubler l’églife 8c l’état :
le concile jugeaà propos d’en prendre connoiffance,
8c fie venir Etienne qui étoit prefent à la cour ,
étant au fervice du roi. Il demanda a parler aux
évêques en particulier, 8c leur dit : J ’ai autre foi seu
commerce avec u-rte femme,par fragilité de jeuneffe..
Depuis étant fiancé avec la fille du comte R a imond,
j’ai tait réflexion qu’elle étoit parente de
cette femme : j’ai confulté mon confeffeur,. qui m’a
montré un livre qu’il nommoit, je penne, les. canons;
il y a lu en ma prefence, que tant que l’on
peut compter la parenté, il n’eft permis a aucun
Chrétien d’époufer fa parente, ou avoir commerce
avec deux parentes; 8c que Ion ne pouvoit remédier
à cette conjonéfcion inceftueufe, que par la fe-
paration mutuelle.Cependantilarrivadeladivifion
entre le roi mon maître 8c moi; en forte que je ne
pouvois plus demeurer eu fureté dans fon royaume.
D’ailleurs Raimond 8c fa famille me preffoit
d’accomplir le mariage. Ainfi ne pouvant plus reculer,
6c voyant ma vie en péril, je le contraéfcai,
mais fans le confommer, pour ne pas perdre avec
moi cette fille innocente. Je vous déclare devant
Dieu ce qui s’eft paffé, fans y être pouffé par aucune
haine,, ni par amour d’aucune autre femme. Je fuis
L i v r e c i n q . u a n t i e ’ m e . h
prêt d’en faire ferment, ou d’en donnner telle autre
preuve qu’il vous plaira,8c de fuivre en tout votre
confeil.
Après qu’Etienne eut ainfi parlé,, les évêques le
firent retirerion opina 8c on réiolut,que les archevêques
de Bourges 8c de Bourdeaux, dans les provinces,
defquels étoient les parties,affembleroient leurs fuf-
fragans en un concile,ou le prince aflifteroit avec les
feigneurs du pays, pour faire enforte d accommoder
cette affaire ; 8c que les évêques la dccideroienc félon
les canons. Etienne accepta volontiers cette propo-
fition; 8c le concile de Toufi chargea l’archevêque
Hincmarde dreffer une inftruètion, où après avoir
rapporté le fait,il expliquât fon avis fur le droit,pour
décider cette queftion.
Hincmar le fit par un écrit adreffé à Rodulfe de
Bourges 8c à Frotaire de Bourdeaux, où il d it, qu’Ef-
tienne doit amener au concile qui fe tiendra en
Aquitaine la fille qu’il a époufée, afin qu’elle foit
interrogée, s’il eft vrai qu’il ne lui ait point encore
touché. Si elle en convient, il faut examiner,autant
qu’il fera poffible , fi Eftienne n’a point eu quelque
mauvaife raifon d’en ufer ainfi : mais il n’eft
point obligé de nommer la parente avec laquelle
il dit avoir eu commerce auparavant, pour ne
pas rendre publique fa confeff on. Le fait fup pôle- tel
qu’il l’a déclaré, fon mariage avec la fille de R a imond
eft nul > il ne l’a contra&é que par crainte, 8c
ne pouvoit le confommer que parunincefte, par
confequent ils doivent être feparez, 8c font libres de
fe marier à d’autres. Mais Eftienne perdra ce qu'il
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