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Vita p. z6 $ ,B .
p. 1 67.
XI.
Adrien II pape.
Vit. t• 8* cone.
{. 8jl.
Les légats dont parle cette lettre , doivent être
I Rodoalde 8c Jean , qui préfiderent au concile de
Mets en 8tfj.
Nous avons environ cent lettres du pape Nicolas
I. mais il ÿ en avoit unregillre entier , au rapport
d Anaftafe. Pendant tout fon pontificat , il rie fit
qu’une ordination, qui fut au mois de M ars, où il ordonna
fept prêtres 8c quatre diacres : mais il facra
foixante-cinq évêques pour-divers lieux. Il fut enterre
a la porte de l'églife de faint Pierre.
Son fuccelfeur fut A drien IL né à Rome , 8c fils
de T alere,q u i fut depuis évêque. Il étoit de la famille
des papes Etienne IV. 8c Sergius II. Grégoire
IV. le fit foûdiacre, enfuite il fut admis dans le
palais patriarcal de Lacran, 8c ordonné prêtre du titre
de iaint Marc pape. Il étoit fort aum ônier; 8c on
dit qu un jour , diflribuant aux pauvres quarante
deniers qu’il avoit reçus du pape Sergius, avec les
autres prêtres, ils le m ultiplièrent entre fes m ains:
en forte qu’après en avoir donné chacun trois à un
grand nombre de pauvres, 8c autant à chacun de fes
domeftiques , il en refta encore fix. Il n’étoit pas
moins charitable à exercer l’hofpitalité. O n l’élut
pape tout d’une voix après la mort de Léon IV. 8c
encore après Benoiit III. mais il fçut fi bien s’ex-
cufer, qu il l’évita. Enfin après la m ort de Nicolas
prem ier, le concours de tout le peuple 8c de tout le
cierge fuc fi unanim e, les cris 8c les inilances fi prêt-
fantes, qu’il fut obligé d’accepter , quoiqu’âgé de
foixante 8c feize ans. Il étoit marié , fa femme
Stéphanie viYoit encore, 8c il avoit une fille. Plu-
L i v RE c in q u a n t e -u n ie ’m e , 18}
fieurs perfonnes pieufes, m oines, prêtres 8c laïques
difoient avoir eu depuis long-temps des révélations,
qui prom ettoient à Adrien cette dignité. Les uns
l’avoient vû dans le fiége pontifical orné du pallium ;
d’autres célébrant la meife revêtu d e ja chafuble ,
d ’autres diftribuant des pièces d’or dans labafilique,
d’autres enfin m archant en cérémonie à faint Pierre
fur le cheval du pape Nicolas.
O n le tira donc de l’églife de fainte Marie m ajeu
re, où il étoit fouverit en priere , 8c on le porta
avec emprelfement au palais patriarchal de Latran.
Les envoïez de l’empereur Louis l’aïant appris,trouvèrent
m auvais, non pas qu’on l’eût élu pape, car ils
le fouhaitoient comme les autres ; mais qu’ét'ant pre-
fens,les Romains ne leseuflentpas invitez à l’élection.
Les Romains répondirent qu’ils ne l’avoienc
pas fait par rnépris de l’empereur , mais par prévoyance
pour l’avenir, de peur qu’il ne paflfât en coû-
tum e d’attendre les envoïez du prince , pour l’é-
leétion du pape. Ils furenrfatisfaits de cette réponfe,
8c vinrent eux-mêmes faluer A drien. Le peuple vou-
loit qu’il fût confacré fur le champ , 8c le dem an-
doit à grands cris ; mais il fut retenu par le iénat.
O n attendit donc la réponfe de l’empereur Loüis ,
qui aïantvû le décret de cette éleétion avec les iouf-
criptions , écrivit aux R om ains, les louant de l’avoir
faite, 8c déclarant qu’il ne prétendoit point que
l’on donnât rien pour la confecration d A drien, 8c
queloin d o ter quelque chofe à l’églife R om aine, il
entendoit quecequ’on luiavoit ô té , lui fut rendu.
Après donc que l’on eût fait, félon lacoûtum ea