
<ii 4 H i s t o i r e E c .c l e s i a s t i q u e .
Ion avoiia aufli qu’il y avoit affilié. Ildeger de Lodi
dit : Vous vous rendîtes hier coupable devant tout
le monde. C ’eft qu’il avoit nié ce qu’il avoüoit alors.
Amolon interrogea Silveftre, s’il avoit affifté à l’é-
leôtion de Formofe. J ’y ai affifté, d it-il, & nous l’avons
tous intronifé. On lui demanda encore s’il avoit
affifté à cet horrible concile de Rome. Il répondit :
J ’y ai affifté, mais par force. Jean de Veleni étant
interrogé de même Tepondit : J ’y ai affifté par force
& malgré moi. Jean de Gales ou Cales répondit :
J ’y ai affifté par force. Eftienne d’Orti : Je me fuis
trouvé a la fin , &c j’y ai foufcrit par force. Jean de
Tolcanelle répondit, qu’il n’y avoit pas affifté, mais
qu’il avoit enfuite foufcrit par force. Bonofe de Nar-
ni repondit : Qu’il n’y avoit ni affifté , ni foufcrit ,
ni confenti.
On demanda à Jean prétendu évêque de Modene ,
s’il avoit quelque plainte à faire contre Gamenulfe ,
qui- etoit en pofleffion de cet évêché, ou s’il le re-
demandoit. Il répondit que non : mais qu’il deman-
doit mifericorde profterné par terre. -Les évêques
qui avoient affifté au concile d’Eftienne contre Formofe
, fe profternerent auffi & demandèrent mifericorde.
Alors tout le concile demanda en grace
au pape, que l’on déracinât abfolument cet abus 3
que les evêques ne fuilent pas plus contraints de rien
faire par force contre les canons ; & qu’on ne
les mit en prifon en aucune maniere. Ce que le pape
accorda volontiers. Pierre prêtre du titre d’Eudoxe ,
& Benoît du titre de Damafe, interrogez s’ils avoient
affifté à ce concile, répondirent, qu’ils y avoient
L i v r e c i n q j j a n t e -q u a t r i e ’m e . ¿15
affifté par force, ¡k demandèrent mifericorde.
Enfuite on publia le décret du concile en douze
articles , qui portent : Nous rejetions abfolument le
concile tenu !ous le pape Eftienne V I . où le venera-
ble corps du pape Formofe fut tiré de fon fépulchre,
profané & traîné par terre, à un prétendu jugement,
ou il fut condamné : ce qu’on n’a jamais oüi dire
avoir été fait fous aucun de nos prédeceifeurs 3 &
nous défendons par l’autorité du Saint-Efprit, dé jamais
rien faire de femblable. Car on n’appeJle per-
fonne en jugement que pour fe défendre , ou pour
être convaincu, ce qui ne peut convenir à un cadavre.
Les évêques, les prêtres & le refte du clergé,
qui affifta à ce concile nous aïant demandé pardon ,
<k protefté que la feule crainte les avoit forcé à s’y
trouver ; nous leur avons pardonné à la priere du
concile : défendant à l’avenir à qui que ce foit d’empêcher
la liberté des conciles ; & de faire aucune violence
aux évêques, leur ôter leurs biens ou les mettre
en prifon, fans connoiiTa-nce de caufe.
Comme Formofe a été transféré de l’églife de
Porto au faint fiége apoftolique, par neccffité &
pour fon mérité : nous défendons à qui que ce foit
de le prendre pour exemple : vu principalement
que les canons le défendent, jufques à rèfufer aux
eontrevenans la communion laïque , même à la fin.
Nous défendons auffi que celui qui a été dépofé par
un concile , & n’a point été canoniquement rétabli,
foit promu à un degré plus élevé : comme la faôtion
du peuple a ofé faire à l’égard de Boniface dépofé ,
premièrement du foudiaconat, & enfuite de la prê