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~ mettre les choies dans la confufion précédente;
/ L ’empereur touché de ces remontrances, ordonna
aux officiers qu’il avoit chargez de prendre foin des
légats, d’obferver quand ils iroient avec leurs gens
à quelque églife , pour entrer dans leur logis &c emporter
fecretement ces libelles. Les légats étant donc
allez conférer avec le patriarche, ces officiers emportèrent
en cacheté une partie de ce grand nombre
de libelles : mais ils ne purent tout prendre, parce
que les légats fe défîans de ce, qui arriva , avoient
bien caché ceux des principaux évêques.
A leur retour s’étant apperçus de cette fuperche-
rie , ils en furent extrêmement affligez, & allèrent
trouver l’empereur Bafile, avec les ambaffadeurs de
l’empereur Louis, Suppon & Anaftafe. Les légats,
dirent à l’empereur : Nous n’oferions retourner à
Rome, après avoir perdu ces abjurations ; & vous
ne tirerez aucun fruit de ce que vous avez commencé
pour le bien de l’églife. Les ambaiTadeurs de
Louis ajoutèrent : Il n’eft pas digne d’un empereur
de détruire ce qu’il fait : püifque ces libelles ont
été donnez de votre confentement ; fi vous vous en
repentez , déclarez-le ouvertement ; mais fi vous
avez bienfait, comment fouffrez-vous la fouftrac-
tion de ces libelles ? Si vous dites qu’on l’a fait à
votre infçu : on le croira quand vous les ferez rendre
par les gens que vous avez donné aux légats,
pour leur feureçé , & qui par confequent font ref-
ponfables de ce qu’ils ont perdu. Après bien des fol-
licitations , les légats obtinrent enfin à grande peine
|a reftitution des libelles ; mais elle fut entiere , &C
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il n’en manquoit pas un feul. Ils les remirent aux am- T -
baffadeurs de l’empereur Louis, pçmr les apporter N‘ 7 °
plus feurement en Italie.
Le concile étant fini on traita l’affaire des Buî- xt v nr .
gares dans une conference particulière. Les évêques ch^nfSnBuig“
Formofe 8c Paul que le pape Nicolas avoit envoïez ïis , ,
, . - / ' 1 r 1 N Vttet h a a r . Sub±
«n Bulgarie, étant revenus a Rome rapportèrent fi°-
que cette nouvelle églife étoit entièrement foumife jjr 1 * | ij
à l’églife Romaine, 8c prefenterent au pape, Pierre
envoie du roi des Bulgares. Il lui rendit des prefens
& des lettres du ro i, par lefquelles il le prioit inf-
tamment de facrer archevêque le diacre Marin, dont
il connoiffoit le mérite, 8c le lui renvoïer ; ou quelqu’un
des cardinaux de fon églife, digne de la même
place : afin que quand les Bulgares l’auroient approuvé
& é lu , il retournât pour être ordonné par
le pape.
Marin aïant été envoie légat à C. P. le pape en-
voia aux Bulgares un nommé Silveftre, pour être
élu archevêque : mais ils le renvoïerent promptement
avec Leopard évêque d’Ancone 8c Dominique
de Trevife ; demandant qu’on leur envoïât un archevêque
, ou Formofe évêque de Porto. Le pape
repondit, qu’il leur donneroit pour archevêque celui
que le roi demanderoit. Mais ce prince ennuïé
de ces délais, envoïa à C. P. à l’occafion d’une autre
affaire , le même Pierre qu’il avoit envoie à Rome ;
8c le chargea de demander à quel fiége l’églife des
Bulgares devoit être foumife, 8c ce fut le fujet de la
conference.
Donc trois jours après que les aétes du concile eu-
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