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f . 1*8.
^XXÏ. Soufcriptions. p. 299-
488 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
concile dit : Il faut en faire auffi un canon : car il y
a fouvent parmi nous des difficultez fur ce fujet. Les
légats y confentirent.
Le concile dit : Nous vous prions de faire aulfi un
canon contre les laïques qui vont jufques à ce point
d’infolence & de fureur, que de frapper ou mettre
en prifon des évêques ou des prêtres. Car encore que
le cas foit arrivé rarement, nous fçavons toutefois
qu’il n’y a pas beaucoup d’années qu’il eft arrivé. La
tentation en eil plus grande, quand il n’y a point de
peine marquée. Les légats d’Orient y confentirent ,
on dreifa fur le champ ces deux canons, ôc Photius
les fit lire en ces termes : Second canon. Bien que
jufques ici on ait toléré quelques évêques, qui après
être defcendus à l’état monaftique, ont remonté à
la dignité épifcopale : le concile a corrigé cet abus,
& déclaré que fi un évêque embraife la vie monaftique,
il ne pourra plus reprendre l’épifcopat. Car les
moines font profemon de fe foumettre ôc d’apprendre
, non pas d’inftruire ôc de gouverner. Troifiéme
canon. Si un laïque au mépris des loix impériales, ôc
des canons de l’églife, eft aifez- hardi pour frapper
ou emprifonner un évêque, foit fans fujet, foit fous
quelque prétexte, qu’il foit anathême. Le concile
répéta l’anathême.
Photius demanda s’il reftoit quelque chofe à faire
dans le concile ; ôc les légats du pape dirent : Souvenez-
vous que par notre inftruârion , qui vous a été lûë ,
il paroît que les évêques qui ont aififté au concile de
Rome, pour la réception de Photius, ôc la caflation
des aéfes faits contre lu i, ont tous foufcrit. Nous
vous
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vous prions d’en faire autant ; & s’il y a encore des
fchifmatiques cachez, Photius peut les recevoir à pénitence,
ou les punir , s’ils demeurent obftinez.
Photius ôc les légats d’Orient enfuite répondirent
à cette propofition par des complimens. Alors les légats
du pape, prenant le parchemin où étoient écrits
les adtes du concile , y foufcrivirent. Puis on lût publiquement
les foufcriptions, qui portoient : Paul
évêque d’Ancone légat du faint fiége ôc du pape
Jean dans ce concile oecuménique, fuivant l’ordre
du pape, le confentement de l’églife de C. P. des légats
d’Orient ôc du concile : je reçois le reverendiffi-
me Photius, comme patriarche légitime ; & je communique
avec lui. Je rejette &anathématife le concile
aifemblé contre lui à C . P. ôc tout ce qui a été fait
contre lui du temps du pape Adrien. Et fi quelques
fchifmatiques s’éloignent encore de Photius leur paf-
teur, ils feront excommuniez , jufques à ce qu’ils reviennent
à fa communion. Déplus, je reçois le fécond
concile de Nicée touchant les faintes images ,
je le nomme lefeptiéme concile oecuménique , ôc je
le mets au rang des fix autres.
Eugene évêque d’Oftie , ôc le cardinal Pierre,
firent la même foufcription 5 ôc après qu’elle eut été
lûë, le concile dit : Beni foit Dieu| qui a réuni fon
églife par la coopération du pape Jean. Puis les
légats d’Orient foufcrivirent dans le même fens :
ajoutant, que leurs patriarches avoient reconnu
Photius avant le concile. Après eux foufcrivirent les
métropolitains, Procope de Cefarée en Cappadoce,
Grégoire d’Ephefe, Jean d’Heraclée , Daniel d’An-
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