
éi6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q o i e ,
trife. Si quelqu’un ofe l’entreprendre, outre î’ana-
thême du faint fiége , il encourera l’indignation de
l’empereur. Ce Boniface eft celui qui fut intrus im-
c.+. médiatement après Formofe. Nous rétabliiTons dans
leur rang les évêques, les prêtres & les autres clercs
de l’églife Romaine , ordonnez canoniquement par
Formofe, Si chaifezpar la témérité de quelques per-
e. j. fonnes. Suivant le concile d’Afrique , nous condamnons
les réordinations & les rébaptifations r défendant
d oter les évêques régulièrement ordonnez pour en
mettre d’autres à leur place, Si introduire des fchif-
mes dans l’églife.
c . î . Nous confirmons l’onétion du faint crème donnée
à notre .fijs fpirituel l’empereur Lambert : mais
nous rejetions abfolument celle que Berenger a ex-
c. 7 . torquée. Nous ordonnons de jetter au feu les aétes
du concile , dont nous avons parlé : comme on a
brûlé ceux du concile de Rimini, du feconctd’Ephefe,
de ce que, les heretiques ont fait contre le pape Léon,
Si de ce qui fut fait à C. P. contre le pape Nicolas.,
c.s. Si brûlé à Rome fous Adrien. Si quelqu’un tient
pour ecclefiaftiqucs Sergius, Benoift Si Marin, ci-
devant prêtres de l’églife Romaine ; ou Léon, Paf-
eal Si Jean ci-devant diacres, condamnez canoniquement
Si chaifez du fein de l’églife r ou s’il prétend
les rétablir dans leur rang, fans notre confen-
tement ; i l fera anathême , comme violateur des ca~
c.,. nons. Nous déclarons auffi féparez de l’églifc ceux
qui ont violé la fépukure facrée du pape Formofe,
pour en tirer le tréfor : Si qui ont ofé traîner fon
corps dans le Tibre : s’ils ne viennent à penitence.
L a
L i v r e c i n q u a n t e - q u a t r i e ’me. ¿ 17
La fainte églife Romaine fouffre de grandes violences
à la mort du pape : ce qui vient de ce qu’on
le confacre à l’infçu de l'empereur ; fans attendre,
fuivant les canons Si la coûtume, la prefence dé fes
commilTaires , qui empêcheroient le défordre. C ’eft
pourquoi nôus voulons que déformais le pape foit
élu dans I’aiTemblée des évêques Si de tout le clergé ,
lur la demande du fenat Si du peuple ; Si enfuite con-
facré folemnellement en prefence des commiilaires
de l’empereur ; Si que perfonne ne foit allez hardi,
pour exiger de lui des fermens nouvellement inventez
: le tout afin que l’églife ne foit point fcandali-
fé e , ni la dignité de l’empereur diminuée. Il s’eft
aulïi introduit une déteftable coûtume, qu’à la mort
du pape on pille le palais patriarcal ; Si le pillage s’étend
par toute la ville de Rome Si fes fauxbourgs.
On traite de même toutes les maifons épifcopales à
la mort de l’évêque. C ’efl: pourquoi nous le défendons
à l’avenir : fous peine non-feulement des cen-
fures ecelefîaftiques, mais encore de l’indignation de
l’empereur. Nous condamnons encore la pernicieufe
coûtume, par laquelle les juges féculiers, ou lëürs
officiers vendent des commimons pour la recherche
des crimes ; & s’ils trouvent, par exemple, des femmes
débauchées dans une rnaifon appartenante à l’églife
ou à un clerc ; ils la prennent avec fcandale Si
la maltraitent, jufques à ce qu’elle foit rachetée bien
cher par fon maître ou par fes parens : après quoi elle
ne craint plus de fè proftituer, prétendant que l’é-
vêque ne peut en prendre connoiifance. Nous voulons
donc que les évêques aient la liberté dans leurs
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