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i dre des évêques,& dans la province des Sens cette
commiilion fut donnée à l’Evêque de Paris.
De tous les écrits qui furent faits fur ce fujet, il
ne nous refte que ceux d’Enée & de Ratram ; com-
polez vraiièmblablement en 8^8. Car il ne parôît
pas qu’ils ioulîènt encore la mort de l’empereur Mi-
rom. 7* spicii' c-hel ni les démarches de Baille, pour la réünion
avec l’églilè Romaine. Le traité d’Enée de Paris eft
divifé en fept queftions ou objeéHons. La première
eft celle de la proceilïon du iàint elprit. Sur laquelle
il cite plusieurs paflàges du prétendu livre de
e, io. iàint Athanaie de l’unité de la Trinité. Il cite eniiiite
e' 5Α faint Ambroiiè , iàint Cyrile, iàint Hilaire, Dydime
d’Alexandrie, & enfin iàint Auguftin & d’autres
peres Latins. Car tout ion ouvrage n’eft qu’un
tïflu de citations, iàns dire preique rien de lui-même.
La ièconde queftion, eft celle du célibat des
miniftres de l’églife , iiir laquelle il rapporte , premièrement
des paflages de iàint Paul, en faveur de
i.Çor.V iici.iy. la continence : les decretales des papes iàint Sirice ,
iàint Innocent, iàint Léon, & pluiieurs autoritez
des conciles & des peres, la plupart peu concluante.
La troiiïémé queftion eft le jeûne du iàmedi,
8c l’abftinence du carême. Surquoi Enée dit ces paroles
remarquables : L ’ufage de l’abftinence eft diffe-
rent ièlon les pais. L ’Egypte & la Paleftine jeûnent
neuf iemaines avant Pâque 5 une partie de l’Italie
s’abftient de toute nourriture cuite de trois jours de la
ièmaine , pendant tout le carême , 8c iè contente
des fruits 8c des herbes, dont le pays abonde. Mais
ceux qui n’ont pas cette diverfité d’herbes & de fruits,
ne
L i v r e c i n q u a n t e -u n i e ’ m e .' zoi
ne peuvent fe paffer de quelque nourriture cuite au
feu. La Germanie en général, ne s’abftient pendant
rout le carême, ni du la it, du beure & du fromage,
ni des oeufs, fi-non par dévotion particulière.
La quatrième queftion eft del’onétion fur le front
par les prêtres,la cinquième,de l’ufage de rafer la barbe:
la fixiéme delaprimauté du pape,fur quoi il cite
principalement les lettres des papes, Sc ajoute à la
fin : Après que l’empereur Conftantin fe fut fait
Chrétien, il quitta Rome, difant : Qu’il n’étoit pas
convenable que deux empereurs, l’un prince de la
terre, l’autre de l’églife : gouvernaient dans une même
ville. C ’eft pourquoi il établit fa réfidence à C.P.
& fournit Rome, 8c une grande partie de diverfes
provinces au iiége apoftolique. Il laifla au pontife
Romain l’autorité royale, & en fit écrire l’aéte au-^
thentique, qui fut dès-lors répandu par tout le monde.
On voit bien qu’il entend la prétendue donation
de Conftantin, fi bien convaincue de faux dans les
derniers fiécles, & c’eft le premier auteurquejefa-
che, qui l’ait alléguée. Il finit parla queftion des diacres
élevez immédiatement à l’épifcopat. Sur quoi il
convient du fa it, &c dit : Que l’épifcopat contient
éminemment toutlefacerdoce. Il connoiflbit fi peu
Photius, qu’il fuppofe que c’eft un homme marié;
que l’on a tiré d’entre les bras de fa femme, pour le
mettre fur le fiége épifcopal.
L’écrit de Ratram contre les Grecs eft plus con-
fiderable que celui d'Enée. Il remarque dans fa préface,
que les Grecs écrivant aux François du tems de
Louis le Débonnaire, ne leur avoient rien reproché
Tom. X I. C c
xv.
Traité de Ra-
tram.Procefl.
du S. Efprit.
Tom, 8. conc*
b 477-