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I j 2 D E S C R I P T I O N D E S MAMMI F E R E S
ríntermaxillaire, réduit à n'cü-e qu'une simple laine et à oLcir aux mouvemens
des lèvres.
Celles-ci, cjue leur renflement élève à la hauteur Ju chanfrein, laissent entre
elles et les cliambres nasales, un vide au fond d u q u e l , et c omme dans un
entonnoir , sont les deux ouvertures des narines. Un repli du de rme protège et
garnit le pour tour de l'entonnoir, e t f omi e , de cette ma n i è r e , la conque que j'ai
annoncée plus haut. 11 s'étend, au-devant des narines, en fcr-à-cheval, d'où un des
rhinolophes en a pris le n om; et il se détache et s'élève en arrière, en manière
de feuille , d o n t la f o rme vai ie selon les espèces.
L'épaisseur des lèvres résulte d'un agrégat de fibres musculaires, qui sont serrées
les unes sur les autres et opposées dans leiir direction. L'intermaxillaire est entraîné
par le f r o n c eme n t de cette masse charnue.
Les dents sont telles que nous les avons observées dans les rhinopome s et les
nyctinomes : incisives canines molaires Les molaires m'ont paru plus
fournies de point e s ; et j'ai déjà dit c omme n t il étoit arrive qu'on avoit cru les
rhinolophes sans incisives à la mâchoire supérieure : la lame qui por te ces dentest
t r è s -minc e , et au mo i n d r e effort elles tombent. Je ne sais où M. llligcr a
trouvé qu'il y avoit des rhinolophes à six incisives inférieures. J e puis assurer que
je ne leur en ai jamais vu que quatre. Au surplus, il est aisé de se t rompe r sur
cela, ces dents étant crénelées dans toutes les chauve-souris qui se nourrissciu
d'insectes.
Les phalanges des doigts de l'aile se r a p p o r t e n t , pour le n omb r e , à celle des
taphiens et des nycières ; le doigt indicateur en est privé, et les autres en o n t deux,
ou trois si I o n y c omp r e n d l'osselet du métacarpe. Enf in, la queue est longue, et
entièrement ou presque ent i è r ement embrassée par la membr ane interfémorale.
J e connois six chauve-souris à qui tous ces détails d'organisation conviennent
entièrement et exclusivement :
I L e fer-à-cheval. Rhinolophus uni-luistatiis.
Il est c ommu n en Eu r o p e ; il grandit rarement au-delà de quatre-vingts millimètres.
Sa feuille nasale offre l'aspect le plus bizarre ; sa surface, tapissée de replis
en gode t s , est surmont é e au c e n t r e , d'une crête à base caverneuse.
2.® Le rhinolophe lancéolé. Rhinolophus ùi-haslatus.
J e reproduis sous ce n om le petit fer-à-cheval de Daubento n : il est d'Europe
comme le grand ; et il en diffère par ses feuilles lancéolées et plus étroites, ses
oreilles plus p r o f o n d éme n t échancrées, et sa taille moindr e (50 millimètres).
3." Le c ruméni f è r e de P e r o n , Rhinolophus speoris, décrit plus anciennement
par Schneider sous le n om de Vesp. speoris.
C'est une chauve-souris de T imo r , à peine plus grande que la pr é c édent e ; le
trait d'organisation qui la distingue ne peut manquer de se tracer dans la mémoire :
c'est, derrière la feuille nasale (laquelle est courte et arrondie), c'est-à-dire tout
au milieu du f r o n t , une bourse assez p r o f o n d e ; elle est pourvue de lèvres à l ' e n t r ù .
et s'ouvre par un sphincter : o n diroit un oeil de cyclope, qui seroit fermé.
Le rhinolophe-diadème . Rhïnolophus-diadma.
QUI SE T R O U V E N T EN EGYP T E . 3 3
Nouvelle espèce de T imo r , la plus grande du genre ( 105 millimètres); sa
feuille à bord arrondi est trois fois plus large que haute ; elle répète en arrière le
fer-à-cheval étendu au devant des narines, et forme avec cette dernière membr ane
une sorte de couronne qui entoure l'organe olfactif
Ç Le rhinolophe de Comme r s o n . Rhinolophus Commersonïi.
J'ai trouvé cette nouvelle espèce pa rmi les dessins et manuscrits de Comme r s o n ,
et je la lui dédie. Madagascar est sa pa t r i e : compa r é e à la précédente , elle est
im peu plus ])ctite; sa feuille est d'un tiers moins lai-ge, et sa queue, du tiers également,
plus courte; la membr ane interféjnorale est aussi plus courte et rentre en
dedans, tandis qu'elle est à angle saillant dans le rhinolophe-dl adème.
6." Enf in, c'est à ces cinq espèces que je me suis propos é de compa r e r et d'opposer
le rhinolophe qui fait propr emen t le sujet de cet article. Je lui ai d o n n é le
nom de trident, en l'empruntant de sa feuille qui est terminée par trois pointes bien
distinctes : ses oreilles sont plus larges et moins fermées sur le devant ; une bride
tégumentaire les attache en partie au chanf r e in: la queue est for t cour t e , e t , de
plus, remarquable en ce qu'elle est, dans un tiers de sa longueur , libre au-delà de
la membr ane interfemorale ; celle-ci est coupé e carrément, et supplée à ce qui lui
manque en longueur par plus de largeur.
Les principales dimensions durhinolopl i e - t r ident sont les suivantes:
Longueur du corps, 55 millimètres; — de la queue, 2 4 ; — d e l'envergure,
240; — de la membr ane int e r f émor a l e , 6; — largeur de cette même membrane,
60.
Tous les rhinolophes se ressemblent par les couleurs et fa longueur du poil :
dans tous la toison est épaisse, bien fourni e et moelleuse ; ils sont fauves en dessus
et blanc-jaunâtres en dessous : les jeunes c omme n c e n t par être cendrés.
_ J'ai trouvé le trident dans les plus profonde s excavations des montagnes, en
Ég)'pte, et not amment dans les parties Jes plus reculées des toniLcaux des rois, et
du temple de Dende r ah.
Ainsi, dans les pays chauds c omme dans les pays f r o i d s , les rliinoloplies
recherchent également les lieux écartes ; l'état de la température ne leur en l'ait
donc pas u n e nécessite : en aurois-je trouvé la véritable raison, en l'attribuant au
défaut d'oreille interne !
Les rhinolophe s , en Fr anc e , ne rentrent pas tous les soirs, en été, dans les
cavernes qu'ils habitent pendant l'hiver. Songeroient-ils à s'épargner des allées et
venues, et les fatigues du trajet dans leurs demeures souterraines ! On ignore
où ils se retirent pour passer le jour.
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