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6 i 6 DE LA C O N S T I T U T I O N PHYS IQUE
autre, et arrivent sur divers points de la vallee de Qoçeyr , pour attacjuer les
convois escortés par les Abàbdeh ( i ) : ceux-ci, de leur côté, font des iiicvusions
jusqu'à la vallée de Syout. Cela suppos e , dans la direction du sud au n o r d , des
vaJIées longitudinales d'une grande étendue.
Ainsi, malgré certaines diflerences qu'oiTre la cliaîne Arabique, sous le rapport
de la géographie physique, avec les autres chaînes de montagnes; cependant, à
considérer l'ensemljlc des observations, des renseignemens et des inductions,
on reconnoît que tout ce grand terrain désert n'est pas un amas confus de montagnes,
entrecoupe au iiasard par quelques gorges et quelques vallées, comme on
seroit porté à se le représenter d'abord, mais qu'il est partagé dans son intérieur
par lie grandes vallées longitudinales, qui le séparent en plusieurs chaînes parallèles.
Cette disposition importante à constater pour la géographie physique n'est
pas encore appuyée sur des observations immédiates assez nombreuses; mais elle
est reconnue déjà sur un certain nombre de points. Je consigne donc cette indication
c omme une. chose qui doit être vérifiée plus complètement par les personnes
qui visiteront ces lieux. L'expérience fait sentir combien il est utile (¡ne
l'attention des voyageurs soit dirigée par des aperçus et des discussions qui fixent
à l'avance les observations à faire, les incertitudes à dissiper. L'opinion que je
viens d'émettre sur la disposition de ces montagnes en chaînes parallèles, a pour
elle encore quelques raisons d'analogie, tirées de ce qui existe dans les déserts
situés à l'orient du golfe de Suez, qui, par leur na tur e , présentent des conformités
remarquables avec ceux-ci. Depuis le Ràs Mo h amme d , ou la pointe de la
presqu'île de l'Aral)ie pétrée, jusqu'au mont Sinaï, et même jusqu'aux environs de
Nasb, j'ai pu traverser tout le désert, tenant toujours la ligne centrale parmi les
montagnes primitives et très-élevees qui couvrent cette cont r é e , et sans rencontrer,
si ce n'est dans deux ou trois points, de pentes un peu pénibles. D'après les
indications des Arabes , il existe aussi, tant sur le versant qui regarde l'Égypte,
que sur celui qui est en face de l'Arabie déserte, d'autres vallées parallèles à celle
que j'ai suivie.
On sent bien que dans tout ceci il n'est jamais question d'une régularité
parfaite. Ce t t e disposition est suj e t t e , au contraire, à beaucoup d'exceptions, beaucoup
d'écarts : ce sont uniquement des -vues d'ensemble qu'on doit chercher ici.
Nous avons déjà fait remarquer, dans le chapitre i . " , que les couches des montagnes
les plus anciennes ont ordinairement leur direction parallèle à celle des
vallées longitudinales. Sans nous livrer à aucune conjecture sur l'origine de ces
grandes vallées, nous dirons seulement qu'on ne sauroit la rapporter à l'action des
eaux courantes, que la pente générale du terrain appelle au contraire vers l'ouest
et suivant la direction des vallées transversales. Quant à ces dernières, quelle que
soit leur origine, on reconnoit au moins que les courans les ont modifiées et ont
concouru pour beaucoup à leur état actuel.
(i) Ces atiaques sont fort rares, et le pi
sont line supercherie des Arabes qui conduisent 1«
v j n « , pour en détourner à leur profit quelque p
ou pour se donner de l'important
pensnhks.
D r L I IGYPTF. v: PARTIE.
Disposition des Montagnes vers In wer.
6 , 7
L e versant ((iii laisse couler ses eaux vers la mer Rouge, préseme une disposition
analogue à celle du versant ijui est tourne vers i'Égvpte ; de grandes
vallées, dirigées du nord au sud, coupent, sous des angles presque droits, les
vallées transversales qui descendent vers le golfe; mais les montagnes primitives
sont heaucoup plus rapproclices de la mer que celles de l'ouest ne le sont de
l'Egypte ; elles ont airssi plus d'élévation; circonstances qui influent sur la topograpliie
du désert, et qui contribuent à donne r à la chaîne Arabique un caractère
différent de celui de la plupart ties autres chaînes.
Ce rapprochement des montagnes primitives de la me r n'est pas un fait conjectural
; nous l'avons observe sur une grande étendue de pays; d'abord à Qoç eyr ,
où nous avons fait (. ) avec les Akâtdch quelques excursions le long des côtes!
Là et vers le sud, autant que la vue ])eut s'étendre, on aperçoit la chaîne primitive
se prolongeant à une lieue de la côte, c omme un grand rempart hérissé
de pics aigus, bruns ou verdâtres, très-élevés. Autant qu'on peut se fier aux inductions
tirées des formes et de l'aspect des montagnes, la même nature de terrain
doit régner dans toute l'étendue que l'on aperçoit à plusieurs lieues vers le
sud. Je n'ai sur la hauteur de ces montagnes que des estimations faites à vue
et par comparaison, mais qu'un peu d'habitude doit faire approcher de la vente.
J'ai évalue les sommités les plus élevées à six ou sept cents mètres au-dessus de
la mer.
Aux environs de Qo ç e y r , les montagnes sont formées de schistes et de
phyllades ¡îrimitifs et de transition, de kératite et de roches porphyriques, parmi
lesquels on remarque aussi quelques roches granitiques. Au pied de la chaîne et
dans la partie voisine de la c ô t e , se trouvent quelques terrains calcaires, des
terrains gypseux et des poudingues quarlzeux et calcaires, souvent mélangés de
matières fort différentes et mal agglutinées. Ces terrains s'étendent en collines
arrondies, bien plus basses que les montagnes ¡¡rimitives qui s'élèvent derrière.
La ville et le fort de Qoçeyr sont bâtis sur un terrain calcaire , et l'on voit
c|ue](|ucs mamelons de même nature aux environs. Les récifs qui bordent certaines
portions du rivage, sont communément des bancs et des roches de mailrépores
( i ) . C'est un fait assez frappant que la grande quantité de ces rochers
•de madrépores dans toute l'étendue des côtes de la mer Rouge. Les uns sont
Ciuièrement pétrifies, et leurs cellules, remj)lies par des infiltrations de matière
calcaire, se distinguent à peine; d'autres offrent les madrépores presque à leur
état naturel. Quelquefois le même rocher présente les tleux cas réunis, c omme
on le remarque dans le ])romontoire ijui couvre le |)ort du Ràs Mo h amme d , à
(I) L í g í nml Belli.,„I.MM. Dcnon, Girar.l .1 ti i'.n . U o . „ „ „ dominé le, dmi , <h„, „n e.p.ce <le prii
{!) I.,i choline (íes montagnes primilives se prolonge (le cinqunnie lieues, mais à vine grande distance et delà
vers le nord , et horde la mer d'arse? prés. Je l'ai apcr(;ne, tive opposée dn golfe de Sue/-.
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