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4 J 2 DE LA C O N S T I T U T I O N P H Y S I Q U E
i-emaniuabies, s c l èvcnt k une liauteur de près de cinq mille pieds au-dessus du niveau
des vallées voisines, qui doivent être déjà élevées de plus de cinq à six cents
pieds au-dessus des mers qui entour ent la presqu'île. Dans la partie septentrionale,
les montagnes calcaires succèdent aux inontagnes priinitives, dont elles sont séparées
par de longs intervalles de montagnes de grès.
L'espace compris entre le De l t a , l'extrémité de la iner Rouge et la Méditerranée,
r enf e rme , dans le nord-oue s t , quelques portions de terrain cultivées,
telles que la vallée de Seba'h-I); àr, qui sont arrosées par des dérivations du Nil ; fe
reste, absolument aride, forme ce qu'on appelle les déserts de l'isthme de Suez ;
vers le sud-est, de vastes plaines sablonneuses s'étendent le long de la Méditerranée
jusqu'en Svrie, et vont se lier à celles qui avoisinent la trier Mor t e et la
Palestine.
On se retracera facilement la disposition générale de ces contrées, si l'on se
représente la vallée d'Égypte et le bassin de la me r Rouge c omme figurant,
au milieu d'immenses déserts, deux espèces de fourches ou d'Y Y disposées presque
¡¡arallèlement, d o n t l 'une , la vallée d'Égypt e , appuie ses dettx branches sur Ij
Méditerranée, tandis que l'autre, d o n t les deux branches sont inégales, termine
la plus longue à vingt-cinq lieues de cette me r ; e t , pour compléter le tableau,
on peut ajouter à ces deux grandes cavités encore une troisième, de forme à peu
près pareille, mais moins ne t t ement p r o n o n c é e , t|ui est la grande vallée des
tl-Ouah, dans la Libye, à l'occident de fÉgypt e . Ces trois cavités convergent un
peu en allant vers le nord ; de sorte que les queues des trois Y s'écartent lie
plus en plus en r emont a n t vers le sttd.
Conséquence relative à l'origine de la Population de l'Egypte.
ON voit que, bordée au nord par la Médi t e r r ané e , à l'orient et à l'occideni |
par de vastes contrées inhabitables, l'Égypte , isolée de tous les côtés, ne
tient aux pays cultivables que vers le sud, où elle se rattache par le Nil lui
terrains fertiles de l'Abyssinie, d o n t elle n'est qu'un a|)pcndice, et auxi|ueli
elle doit ent i è r ement son existence c omme pays cultivable (i). On pourroit Je
là tirer la conséquence qu'or igina i r ement , et avant que les progrès de la
navigation eussent r approché les diverses parties du globe t|ue la nature avoii
séparées, l'Égypte n'a eu de communi c a t ion qu'avec les contrées ]néridionales,
où se trouvent les sources du Nil , contrées les plus peuplées, les plus
civilisées de l'Afriqtte, connues dans l'antiquité sous le n om iXtlImpu^- Si
l'Égypteaét c peuplée antérieurement au déve loppement de la navigation, comme
il est naturel de le supposer, elle n'a donc pu l'être que de ce côté ; conclusion
conforme aux notions que les voyageurs Grecs ont recueillies jadis des anciens liabitans
de l'Égypte, et c o n f o rme aussi, c omme nous espérons le faire voir, .i c
(i) Ko^i^ljt.obième pank-.
DE L'ÉGYPTE . 4 5 5
qu'indiquent les antiques inonumens du pays et les débris encor e subsistans Je
ses anciennes institutions.
D'autres faits mo n t r e r o nt combien cette origine de la civilisation de l'Égypte
par l'Abyssinie peut recevoir de probabilité du seul examen de sa constitution
physique.
C H A P I T R E IV.
Relief du Terrain.
Observations sur la correspondance des Angles saillans et rcntrans.
LA chaîne Libyque et la chaîne Arabique sont entrecoupées par un nojnbre
infini de gorges et de vallées plus ou moins larges, plus ou moins rapides, qu'on
aperçoit des bords du Nil. To u t e s , à l'exception d'une seule, s'incJinent vers
l'Ég)pte, pour y verser la petite quantité d'eau qui tombe dans les déserts voisins.
Elles ne s'étendent pas toujours fort avant dans l'intérieur des déserts : cependant
les grandes vallées qui pénètrent jusqu'aux rivages de la Troglodyt ique , ou dans
l'intérieur de la Libye, sont encore assez multipliées. Les incursions faites dans
CCS déserts, et les renscignemens des Arabes, prouvent que leur n omb r e surpasse
de beaucoup ce qu'on en connoissoit jusqu'ici.
Ainsi interrompues par une multitude d'excavations, ces deux' chaînes de mo n -
tagnes ne sauroient présenter une correspondanc e bien exacte entre leurs angles
sailians et rentrans. Elles suivent assez bien le Nil, il est vrai, dans ses grandes
inflexions; mais , à un examen détaille, toute idée de correspondanc e disparoît:
on voit des angles saillans opposés à des angles saillans, des angles rcntrans o p p o -
ses à des angles rentrans; la partie méridionale de la Thcba ïde présente une suite
de bassins de f o rme alongce, que séparent des défilés étroits; et si l'on examine
cette disposition sur une carte exacte , on remarquera plusieurs jjoints où les
montagnes opposées se r approchent tellement, qu'elles ne laissent entre elles que
i'intervalle nécessaire au cours du fleuve.
Un de ces détroits se trouve dans la région granitique; un second est célèbre
dans la partie moyenne des montagnes de gi-ès, sous le n om de Gcbcl Sebeleli,
, montagne de la chaîne. La tradition veut qu'eiFectivement le Nil ait été
Wré dans cet endroit par une chaîne de fer tendue d'une montagne k l'autre. Nous
avons discute ailleurs l'authenticité de cette trailition ( i ) ; il suifit de faire remarf|
uer ici son accord avec ce ([ui vient d'etre dit sur le rapjirochement des mo n -
tagnes opposées et des angles saillans. Un troisième dé t roi t, situé dans la région
calcaire, entre la plaine de Thè be s et celle d'Esné, por t e le n om de Gcbhyn,
mot Arabe qui signifie les deux moniaffics. Ces espèces de ventres et de déii'oits
ne sont plus aussi marqués en descendant vers le nord ; la vallée pr end une
Wgeur ])lus uni forme à mesure qu'elle s ' approdi e du Delta.
(1) Dcsciiptiun des tarritrcs de Sêlselih, A. D. chay. IV, pag. ,4..