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 D E  L A  C O N S T I T U T I O N  P H Y S I Q U E  
 du  système,  qui  ne  renferme  aucun  ék-mcnt  arbitraire  :  son  type  est  l'orbite  du  
 soleil ;  son  mode  de  partage,  la  division  horaire.  
 Ce  système  étoit  en  usage pour  toute  l'Égypte  dans  les derniers  temps des Pharaons. 
   C'ctoit  le  seul  reçu  depuis  Canope  jusqu'à  Thèbes.  
 A P P E N D I C E  A U  C H A P I T R E  I I .  
 Système  Is'utque.  •  
 DE  Thèbes  jusqu'à  Éléphintine  rcgnoit  en  outre  un  système  difRrent,  nonseulement  
 par  la  valeur  absolue  des  mesures,  mais  par  les  nombres  qui  exprtmoient  
 leurs  rapports,  qui étoient 4,7,  et conscquemment  î 8  (i).  Il étoit  en mime  
 temps  soumis  à  un  autre  mode  de  division,  semblable  à  celui  que  je  viens  d'exposer. 
   Ce  mode  de  division  par  4  et  par  7  n'etoit  ni  moins  ancien  que  le  
 précédent,  ni  moins  honoré  :  il  étoit  dédié  à  la  lune  ou  à  Isis,  comme  l'autre  
 l'étoit  à Horus,  divinité  révérée  des  Égyptiens,  sur-tout  à  cause  de  son  triomphe  
 sur  Typhon,  et  que  les  Grecs  honorèrent  dès  les  premiers  temps  sous  le nom  
 ¿•Apollmi  Pythun  (i).  Pour  les  distinguer,  j'appellerai  syncm,  PytKqne,  a  
 l'autre,  syslme  hmquc.  L'Égyptien  Cheremon  distingue  en  effet  deux  systèmes  
 de  mesures  en  Égypte,  dont  l'un  étoit  consacré au Jour,  et  l'autre, à  la Nuit  ou a  
 Isis.  Voyez  aussi  le  passage  de  Bossuet  qui  sert  d cpigraphe  à  ce  chapitre.  
 Il est  singulier  que  l'uniformité  des mesui-es  dans  ilgypte  fût  troublée  de cette  
 manière  ;  mais,  si  l'on  fait  attention  qu'il  a  existé  pendant  long-temps  une  
 dynastie  particulière  d'Éléphantine,  cela  se  concevra.  Je  sais  que M.  de  Pauw a  
 nié  l'existence  de  cette  dynastie,  ne  concevant  pas  qu'une  si  petite  île  ait pu  
 former  un  état  séparé  et  se  soutenir  aussi  long-temps  :  mais  Eiéphantine n'en  
 étoit  que  le  chef-lieu;  il  setendoit  beaucoup  plus  bas  J'ai  douté  long-temps  
 si  les  820  stades  comptés  d'Éléphantine  à  Thèbes  par  Hérodote  ne  seroient  
 pas  des  stades  du  système  d'Éléphantine,  composés  de  4oo  coudées  de son  
 Kilomètre;  mais  je  n'ai  jamais  douté  que  ce  passage  ne  fût  exact.  On  est  trop  
 disposé,  en  fait  de  mesures,  à  corriger  les  textes  anciens.  Les  corrections  de ce  
 lui,  aux  Éthiopiens  « a u x  Égyptiens,  et  que  Ptolcp«  
 place à 44' au  sud de  Syéne. La  position de ce  petit état  
 favorisoit  son  indépendance.  11 est  piobable  qu'il étoii  
 allié  des  Éthiopiens  ou  Nubiens,  et  que  les  pieu«  
 étoient  de  leur  race;  sans  cela,  comment  se  feroit-il  
 qu'aujourd'hui  encore  le  sang  Nubien  dominât  à Bephantine, 
   tandis  qu'on  n'en  voit  pas de  traces  dans le  
 vis-à-vis  et au-dessous ! De  plus, i'iiisioirc est  
 point,  qui  n'a  été  contesté  par aucun  
 i.  M.  de  Pauw  suppose  qu'une dynastie  
 pays s^  
 formelle si  
 originaire d'Éléphantine  a régné sur l'Égypte, et que c'est  
 là  ce  qu'il  faut  entendre  quand  les  écrivains  anciens  
 parlent  de  la  dynastie  d'Éiéphantine  :  hypothèse  ingénieuse, 
   mais  qui  n'a  d'autre  motif,  cc me semble,  q «  
 d'expliquer  une difficulté qui  n'existe  pas.  Cet auteur e«  
 fécond  en  explications  hardies  et  tranchantes,  moi»  V  
 (1)  C'est  ce que  nous  avons  pu constater  sur le  Niiomètre  
 d'Éléphantine. M. Girard, qui, pendantnosre séjour  
 à  Syéne,  a découvert  ce monument  et en  a mesure  avec  
 le plus  grand  soin  la  graduation,  ne  peut  manquer  de  
 donner  tous  les.développemcns  desirables  sur  ce  point  
 intéressant de  la métrologie  Egyptienne.  
 (2) Nous  tâchons  de  le démontrer  dans nos recherches  
 jur les instittitions primitives de  l'Orient.  
 (3)  11 y  a  des  raisons  de  soupçonner  qu'à  une  certaine  
 époque  il  descendoit  au  nord  jusqu'à  Thèbes  ou  
 jusqu'à Hermonthis. n  paroit  aussi qu'il  remontoit  beaucoup  
 au  sud  de l'ile'qui  porte  aujourd'hui  le  nom  d'£- 
 Uphantini.  M.  Jomard  a  déjà  discuté  ce  dernier point;  
 jt  renvoie  à  sa Description  d'Éléphantine.  
 On pourroit  inférer  d'un  passage  d'Hérodote  que  
 tiat  s'étendoitjusqu'àTachcmpso,"  
 D E  I . E C Y P T E .  ¡11/  PARTIE.  j  l y  
 passage,  en  particulier,  m'ont  toujours  semblé  bien  hasardées,  et  rien  ne  les  a  
 justifiées. Je  sens bien  qu'il  est  commode  d'ajuster  Jes  textes  à  ses  opinions  ; mais  
 c'est  tout  le  contraire  qu'il  faut  faire  pour  arriver  à  la  vérité.  
 Le mot  dynastie a donné lieu,  je  crois,  à  une idée inexacte  en faisant admettre  
 un royaume  et  des  rois  permanens  pour  Éicjjhantine  :  c'étoit  plus  probablement  
 une administration,  une  théocratie  distincte  et  indépendante  de  Thèbes,  et,  à  
 <|uelques égards,  ce  qu'étoient  à l'ancienne  France  nos  pays  d'états,  régis  par  des  
 lois et des coutumes particulières. Voilà  seulement  ce  qu'on  doit  regarder  comme  
 permanent  à Elephantine.  Il n'est pas  invraisemblable  qu'à  quelques époques  cette  
 dynastie  ait  été  détachée  de  l'Égypte,  et  réunie  ou  alliée  à  l'Éthiopie,  dont  les  
 institutions  se  rapprochoient  davantage  des  siennes.  Au  surplus,  cette  opinion  
 est conjecturale ;  on  ne  la  confondra pas  avec les assertions  que  je regarde  comme  
 prouvées.  
 CHA P I T R E  III.  
 Des  Mesures  itinéraires  de  l'È^yyte  ancienne.  
 N.  B.  La  section  II  offrant  la  tiiêine  matière  développée  sous  une  autre  forme ,  le  lecteur  
 que  les  tiéiails  métrologiques  n'intéressent  pas  particulièrement,  pent  passer,  sans  inconvénienf, 
   au  chapitre  suivant.  
 §.  I.'  
 Ces  Mesures  n'ont  point  été  connues  jusqu'ici.  
 LES  Égyptiens,  qui  certainement  n'ont  pas  été  moins  habiles  dans  l'astronomie  
 que  tout  autre  peuple  ancien,  ont  dù  également  déterminer  par  des  
 observations astronomiques  les  principales  limites  de  la  contrée  qu'ils  habitoient,  
 eux qui  attachoient  tant  d'importance  à  son  mesurage  exact.  C'est  à  cette  détermination  
 que  je  borne  leurs  travaux  en  géographie  astronomique  : ce  seroit leur  
 refuser trop  de ne pas leur  accorder  cela.  Il  faudra  se  rappeler,  dans  tout  ce  qui  
 le plus  s,  
 malgré te  
 a'ila  
 On  p  
 le  sont  rien  moins  que  prouvées ;  e  
 'il  a pu dire  ici,  il  n'en  reste pas moii  
 istéune dynastie, c'est-à-dire, au moi:  
 n  particulière  d'Éléphantine.  
 és-bten  douter,  j'  
 titude des  limites ; mais  le  fait  principal  est  difficile  à  
 détruire :  l'histoire  se  trouve  appuyée  par  des  institutions  
 anciennes,  des  faits positifs  et des monumens  encore  
 subsistan s.  
 Pourquoi Hérodote,  par  exemple,  lorsqu'il  veut  donarla  
 mesure totale de l'Égypte, est-il obligé de îa rapporter  
 en deux  indications  distinctes,  l'une  comprenant  la  
 feancede  Thébesàla mer, et l'autre,  celle  d'Éléphantine  
 à  Thèbes!  Il  y  avoit  donc  deux  points  de  départ  
 ¿ifférens pour  les mesures  de l'Égypte,  et deux  systèmes  
 Jiffércns ; l'un commençant  à  Liéphantine,  l'autre  commençant  
 à  Thèbes.  De  plus,  le  stade  ethployé  danJ  îei  
 deux  cas  par  Hérodote  n'est  pas  le  même  :  cette  cffconstance  
 a  bien  été  remarquée  de  tous  ceux  qui  ont  
 écrit  sur  ce  sujet; mais  on  a  cru  qu'elle provenoit d'une  
 altération  dans le texte d'Hérodote. Je  ne le pense point i  
 il n'y a pas, à ma connoissance,  un  seul endroit du texte  
 d'Hérodote,  relatif aux  mesures  itinéraires  de  ¡'Egypte,  
 qui soit  ahéré;  tous  les nombres  sont  tels  qu'ont  dij  les  
 dicter  les  prêtres Égyptiens. On  auroit  pu  tout  au  pins  
 supposer  qu'il  a  négligé  une  petite  fraction,  et  écrit  
 820  stades  au  lieu  de  83S  : mais  cela  ne  sauroit  se  démontrer, 
   et  nous  nous  sommes  fait  une  loi  rigoureuse  
 de ne pas  admettre la  plus  légère  correction  de  texte,  i  
 moins  qu'elle  ne  soit  démontrée  avec  évidence.  Cette  
 discussion est peut-être prématurée; mais  elle abrégera ce  
 que nous  aurons  à  dire  sur  ce sujet.  
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