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6 1 6 D E LA C O N S T I T U T I O N P H Y S I Q U E
depuis Suez. Elles se distinguent très-bien du rivage de T o r , situe à {'opposite. La
plus haute est appelée par les Araires Oddel-Ziyt [iwowid^^nc de l'huile], à oausc
d'une source de pétrole qui se trouve à son pied. Le s cheykhs Arabes qui nous
accojnpagnoient dans notre voyage au mont Sinaï, M. Coutel le et moi , ne voulurent
pas nous conduire au Gebel el-Ze} t, dans la crainte des Arabes Beny-Ouâsd,
qui fréquentent assez souvent cette localité ( i ).
A l'extrcmitéde la péninsule, sont cpai'ses cinq ou six Îles, dont la plus méridionale,
qui est aussi la plus grande de toutes, porte le nom de Chcdoiian. Ce s îles,
avec trois autres petites qui, plus au sud, couvrent le grand port de Myos-bormos,
sont les seules un peu remarquables que l'on connoisse sur cette côte jusqu'au
parallèle d'Esné.
D e c e dernier point jusqu'au tropique, la côte est formée par deux larges golfes
ou baies cont igucs, semées d'îles nombreuses. La plus intéressante pour la minéralogie
est distante d'une journée de navigation de Qoç e y r : elle doit se trouver dans
la première de ces baies, non loin du Sm.va^<}us mous de Ptol émc e , sous le même
parallèle que les mines d'émeraudes, et probablement le terrain qui la constitue
est de même nature. Une montagne isolée, de forme conique, s'élève au centre
de l'île, que les Abàbdeh appellent Gezyrct- Uzzumumd, l'île des cmeraudes.
Bruc e , qui l'a visitée, a trouvé d'anciennes exploitations, qui doivent remonter
au temps de la domination Gr e cque , à en juger par différens vestiges antiques,
tels que des lampes semblables à celles dont faisoient usage les anciens. Il est difficile
de ne pas admettre qu'on ait exploite des éjweraudes dans cette île, comme l'attestent
son nom et les renseignemens des Abâbddi : toutefois aucun écrivain Grec
ou Romain n'en fait mention (2).
L'île Ophiodis ou Topazos, dans laquelle, suivant Diodor e de Sicile, on exploitoit
les topazes sous le règne des Ptolémées, n'est pas connue aujourd'hui d'une
manière certaine. Dans un autre écrit ( 3 ) , j'ai émis l'opinion que cette île pourroit
être la même que celle d'Uzzumurud. L'existence de la pycnite dans les
mines d'émeraudes du continent ajoute à la probabilité de cette association dans
l'île Topuzos. Je conviens cependant que les renseignemens obscurs et peu concordans
des anciens laissent bien des incertitudes sur ce point de géographie comparée
( 4 ) , ainsi que sur plusieurs autres qui appartiennent à cette côte.
Sans doute les voyageurs qui explorent maintenant cette contrée peu connue
et bravent les dangers attaches à ces recherches , dissiperont bientôt par des
observations positives les difficultés cjui nous arrêtent encore.
(1) Du Râs Mohammed on n'.iperçoit plus ces montagnes,
ni aucune des il« dont nous parlons plus bas;
maison voit ircs-distinctement les îles des Pirates, situées
à l'entrée du golfe Élanitique, et dont les montagnes
p.-iroissenc granitique:. Il
plus rapprochée (¡i
(2) Ces mines doive
temps, puisque les éc
parmi celles qui étoie
e ia marque si
,1 «r
s Arabes ne le!
ore exploiiées a
'LI ;
(}) Mémoire sur I,i géographie comp.véc et l'éiai des
cotes de la mer Rouge, il.' partie, cii.ip. VI, §. i.",
A. M. tome I.", page 3/2.
Les géographes modernes, qui placent l'ile Topuics
fon prt'5 du tropique, et qui pensent que la Bérénice
Troglodytique éloit l'ontrrpôt de tout le commerce des
anciens par le golfe Arabique, ne font pas assez, attention
que Topaios se irouveroit alors en iace de Bérénice, et
presque contiguë avec elle; cependant cette île est indiquée
par ies anciens écrivains commedifficileà trouver,
et à l'écan des voies fréquentées par ks \ai55eaux qui
naviguoienisur cette mer,
Pi!
DE L É G Y I ' T E . V.' l'ARTiE.
C H A P I T R E I V .
Des AJatières amenée!; en É^ypte par les Conrans.
6 i '
L '
Terrains d'alluvion.
DANS toute l'étendue des montagnes de grès, aussi-bien que dans le reste de la
haute Egypte , ies deux chaînes qui bordent la vallée du Nil sont coupées par
des gorges et des vallées transversales multipliées : quelques-unes y forment des
lacunes considérables. Au-dessous des plus larges et des plus profondes, se trouvent
presque toujours de grands atterissemens, dus en partie aux débris des montagnes
voisines, et en partie à ceux qu'ont charies ies torrens du désert. Tantôt ce sont
des matières meubles et sans adhérence, tantôt des couches de poudingues et
de psammites friables, les ims purement quarizeux, les autres mêlés de diverses
matières étrangères. Ce s couches forment quelquefois des collines isolées, et le
plus souvent sont adossées contre les chaînes principales dont elles enveloppent
le pied.
Au-dessous des embouchures des grandes vallées, se trouvent aussi des dépôts
argileux et des dépôts marneux fort épais. Quelques-uns ont leur surface au niveau
du sol ; d'autres, dans la profondeur , ont été mis à découvert par les fouilles
que font de temps immémorial les habitans, pour extraire différentes sortes de
terres qu'ils emploient soit à la fabrication des vases rcfrigérans, dont la consommation
est immense dans toutes les provinces de l'Egypte, soit à d'autres usages
économiques. A en juger par ce qui s'offre à la v u e , ces dépôts sont très-multipliés,
et des recherches ultérieures ne pourront sans doute que confirmer la généralité
de ce fait ( i ).
Aux environs des petites vallées et de ces gorges étroites et rapides dont les
embouchures multipliées découpent les deux chaînes, les grands attérissemens dont
nous venons de parler n'existent pas, non plus que les fragmens de roches primitives.
Quand on pénètre dans leur intérieur, on voit seulement le sol jonché des
débris des montagnes voisines. Vers le milieu du terrain de psammites, ce sont
des sables quartzeux, dans lesquels sont noyés quelques nodules ferrugineux et
quelques fragmens de grès dur provenant des couches supérieures du voisinage (2).
Si les grandes vallées, au contraire, vers leurs embouchures ou dans leur intérieur,
sont recouvertes de cailloux étrangers à tout le terrain environnant, et souvent de
roches primitives très-diversifices, cette différence tient à ce qu'elles pénètrent
très-avant dans l'intérieur des déserts, et qu'il s'y rend de part et d'autre une
(1) Nous parlcr<
tuels de ces terres
li's Égyptiens.
{2) Ci'peiiclant, vers roxtiémité septentrionale,dans la
ailleurs des usages anciens et acni
sont d'une grande utilité pour
petite vnilée au nord A'Ehthyhi, où s'exploite le natron ,
on trouve do grandes quantités de cailioux calcaires, à
cause du peu de profondeur de la chaîne de grés dans
cotte partie.
nifii -f