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6 9 6 EXPLICATION DES PLANCHES DE MINÉRALOGIE.
P L A N C H E 4-
GEBEL SELSELEH ET MONTAGNE ROUGE.
1,2, 5,4. Poudingue Menmonien. — 5. Caillou d'Egypte. — 6,8,9. Grh
ferrugineux. — 7, 10, i 1, 1 2 . Grès monumental. — 13. Gres à ciment siliceux.
Fig. /. P O U D I N G U E S I L I C E U X DE I .A M O N T A G N E R O U G E ( L ) .
Ij est compos é de fragmens de ([uari/ arrondis de diverses grosseurs, le? uns
transparcns, les autres rouge s , i)runs ou jaunes colorés par l'oxide de fer : le
fond ou la pâte est communément un grès quartzeux, écaiileux, ext rêmement dur.
C e poudingue renferme aussi des fragmens de jaspe et de pétro-silex secondaire
[lìéopèn-i de Saussure) ; quelquefois aussi, mais bien plus rar ement , des fragmens
de coquilles. J'y ai remarqué quelques coquilles entières : ce sont des cames , des
peignes, des manteaux. Ce s coqui l les, soit ent ières, soit brisées, ne sont pas complètement
pétrifiées; la plupart ont encore conservé leur tissu naturel et leur éclat
un peu nacré. Voyez, pour les détails de gisement de toutes les variétés de grès
et de poudingue qui sont représentées dans cette planche, la VI.'' i)artic du Mé
moire sur la const i tut ion physique de l'Egypte.
Fig. 2. B R È C H E M E M N O N I E NN I-.
L e morceau gravé sous ce numéro a été détaché du piédestal de la célèbre statue
vocale de Memn o n , située dans la plaine de Ti i èbe s , non loin du tombeau d'Os)
mandyas ; íes deux colosses encore subsistans sont fabriqués de cette mat i è r e , qui
a beaucoup d'analogie avec celle du numé ro précédent et plus encore avec le
n." 3 : elle renferme de plus des agates de plusieurs variétés, et qui se rapprochent
du jaspe par leur opaci té et les nuances foncées de leurs couleurs. La teinte générale
de la roche est le brun fonc é : de grandes parties cependant ont un ton
jaunâtre, et d'autres, une couleur rouge obscure. Ce t t e substance est extrêmement
compacte : quelques antiquaires ont avancé que c'étoit une lave; mais cette assertion
est dénuée de fondement , c omme l'indicjue assez ce que nous venons d'en
dire : cette matière n'a nul rappor t avec les matières volcaniques.
Les 3 et 4 sont des variétés du même poudingue , prises dans les montagnes
de Syène, un peu au nord-est de la vi l le, où elles recouvrent en bancs épais les
granits et les gneiss. Quelque s bancs sont semés de grains de quartz ar rondis,
transparens, c omme on le voi t dans le n." 4.
Fig. J. C A I L I - O U D ' É C Ï I ' T E .
Recueilli dans la vallée de fÉgarement . Ce t t e grande val lée, qui s'ouvre un peu
au sud du Kaire j)0ur aller déboucher sur la mer Rouge au sud de Suez, présente
une longue suite de montagnes de poudingue ext rêmement abondantes en silex
(i) La montagne Ronge esi siiviúe à l'ejiircmité du la chaîne du Moqatam, près du Kairc.
A P P E N D I C E AU MÉMO I R E P R É C É D E N T .
et en pétro-silex secondai res, parmi lesquels il s'en trouve d'un tissu fin, ser ré,
semblable à celui du jaspe : une partie de ces derniers est veinée et nuancée de
couleurs différentes. A travers la mul t i tude d'accidens différens que présentent
les veines et les herborisations de ces sortes de pierres, on peut démêler qu'elles
s'étendent généralement autour d'un centre c ommu n , quoique chaque cassure
semble découvr i r un centre de zones particulier : mais cela tient précisément à
ce ([ue toutes ces veines sont concent r iques ; et la même chose arriveroit si l'on
entailloit dans diverses parties un corps globuleux formé de couches de différentes
couleurs concentriques entre elles. Beaucot ïp de minéralogistes regardent cette
pierre c omme un véritable jaspe.
Fig. 6. Gt^ÈS FERRUGINEUX.
C'est un des accidens que présentent les couches de psammi te des environs des
grandes cairicrcs du Cebe l Selseleh. La matière dominante est le quartz en grains
assez fins, int imement unis par un c iment argilo-ferrugineux : ces grains de quartz
colorés sont disposés, en plusieurs endroi t s , par veines concentriques de nuances
différentes, les unes brunes, les autres d'un violet fonc é ; la couleur de ces dernières
nuances est due quelquefois à l'oxide de manganèse.
Fig. 7. GRÈS MONUMENTAL DES ÉGYPTIENS,
PSAMMITE (¿UARTZEUX.
Matière dont sont formées presque toutes les grandes' constructions antiques
de la Th é b a ï d e , telles que les temples , les palais, et les anciennes constructions
hydrauliques que l'on renconti-e depuis l'île de Phib-e jusqu'à l'ancienne ville de
Tentyris, et même jusqu'à celle d'Abydus . L'échant i l lon représenté ici provient
d'un ancien temple : il présente des vestiges d'hiéroglyphes.
Cette variété, la plus abondante de toutes, est compos é e de petits grains de
quartz agglutinés par un ciment calcaire et quelquefois un peu argi leux, à peine
sensible : son tissu est grenu; il est mouche t é de petites taches brunes ou jaunâtres,
formées par un peu d'oxide de fer mêlé dans ces endroits au gluten de Ja
pierre, quelquefois aussi par quelques lamelles de mica noir ou jaune : la dureté
de ce grès est for t peu considérable. Ses variétés sont nombreuses : on peut en
voir la description tlétaillée, ainsi que ses caractères et ses usages, dans notre Mé -
moire sur les carrières du Gebc l Selseleh {1 ), ainsi que dans la description minéralogique
de cette por t ion do la Thé b a ïde , formant la IV." partie du Mémo i r e
sur la constitution physique de l'Egypte. T o u s ces grès appartiennent à la formation
la plus récente, désignée jnir plusieurs minéralogistes sous le nom de
grès blancs.
F,g. A C C I D E N T DU G U E S M O N U M I ^ N T A L .
Le fond est de même nature que celui du grès monumental de Selseleh, représenté
sous les n."' 7, 10, i i et 1 2 ; mais ¡I renferme de plus des noyaux ferrugineux
(1) Description d'Ombos cl des environs, A. Ü. cha¡>. IV, sea. ¡¡, ¡>. ij.
II. N. TÜ.ME U. I til ;