li'iii OBSERVATIONS
Nil, o c e l l e s sont projetées de nouveau après être restées ([uclque temps stationnaires
sur les dunes de Rosette et d 'Ab o u -Ma n d o u r . On voit que ces saWcs circulent
en quelque sorte dans l'espace circonscrit par la me r , le lac d'Edkoti et la
partie inférieure du cours du Nil ; et l'on ne doit point être é tonné que cet espacc
éprouve peu de cliangemens dans son aspect, puisqu'une partie des matières qui
le r e couvr ent y est rejetée du bogliâz, où elle revient quelque temps après.
L e même effet n'a pas lieu sur la rive opposée. Les matières détachées J,,
bogliàz et rejetées sur la droite du Nil f o rme n t la pointe de cette rive et la bande
étroite qui sépare le lac Bourlos de la me r . La direction de cette bande et la ligure
qu'elle affecte, s'expliquent nattn cllement par l'action combinée des vents et tics
courans auxquels elle est soumise : car, pendant que les vents d'ouest, de nord-oiitit
et de nord tendent à faire pénétrer dans l'intérieur de l'Egypte les sables poussii
sur la côte, les canaux alimentaires du lac Bourlos, qui ont leur embouchure clans
la partie occidentale de son pour tour , ne pouvant jeter leurs eaux à la irrer qu'après
avoir contourné le rivage de ce lac , il arrive qu'un courant continuel de ces eam
en balaye, du sud-ouest au nord-est, la côte intérieure; la plage sablonneuse qui le
sépare de la me r , se trouve ainsi pressée en quelque sorte par le courant littoral
intérieur et par les vents d'ouest et de n o r d , qui soufflent du large. Aussi voit-on
cette langue de sable se prolonger sous cette double a c t ion, en s'amincissam de
plus en plus jusqu'au pertuis de Bourlos, seule issue par laquelle s'évacucru les
eaux du De l t a , lesquelles y ent r e t i ennent , suivant les saisons, un courant plus ou
moins rapide.
Les sables de l'embouchur e de Rosette, parvenus à la pointe de Bourlos, sont
jetés par les vents dans le pertuis dont cette point e est l'une des rives ; ils y forracm,
comine aux embouchures du Ni l , une barre dont les matériaux traversent It [
courant et passent sur la rive opposée ; la partie la plus saillante de cette riït
est le cap Bourlos. Un e tour en pi e r r e , élevée sur ce c ap, sert à le faire reconnoitre,
et procure aux sables qui lui servent de soubassement, une sorte de stabilité.
Au surplus, c omme au-delà de ce c ap, en allant du côté de l'est, il n'y a plus,
derrière la plage, de lac intérieur qui arrête la luarche des sables, ces matières, obéissant
à la seule action des vents régnans , couvrent un espace de douze ccnli
mètres de largeur, jusqu'aux bords de l'une des dérivations du canal de Ta'bàmch,
oit elles sont obligées de s'arrêter. Ce t te côte sablonneuse s'incline du nord-ouesi
au sud-est, à partir du cap Bourios ; et c omme les eaux douces du lac pcuveni
aisément filtrer au-dessous, elles y entretiennent des espèces de cultures t|ui soni
particulières à ce territoire.
La direction suivant laquelle nous venons de dire que la côte de la Lasse
Egypte s'inclinoit vers le sud-est, à partir du cap Bour los , se prolongeroit inildi-1
niment, si la saillie que l'embouchure de la branche de Dami e t t e présente sur et
rivage, à (¡uatre myriamètres au-delà, n'obligeoitpas cette partie de la côte à changer
de direction et à se retourne r vers le nord-est.
La branche de Dami e t t e , qui traverse le milieu du Delta , ne charle que «le
sables de la haute Egypt e , jusqu'à la prise d'eau du canal d 'Ab o u -Gh à l ) b . qui '
SUR LA VAL L É E D ' É C Y P T E . 4 0 3
est dérivé, et qui se dirige du sud-est au nord-ouest, à deux myriamètres environ
au-ilessus de cette ville. Ce canal sert de limite aux sables qui viennent de Bourlos
et qui couvrent la plage ; ils se trouvent ainsi maintenus entre ce c ana l , la partie
inférieure de la branche orientale du Nil, et la mer.
Poussés par les vents de nord et de n o r d - o u e s t , ces sables, après avoir stationné
quelque temps sur les dunes qui bordent la rive gauche du Ni l, y sont enfin
précipités en partie ; il les entraîne à la me r avec ceux qui viennent de plus haut ;
et la barre qui obstrue l'embouchure de cette branche, se forme de leur accumulation.
On conçoit c]ue, produit par les même s causes, ce banc (îoft présenter les même s
effets que celui de la branche de Rosette. Les deux courans qui le contournent
en tlétachent les débris, qui sont portés, les uns à gauche du côté de l'ouest, les
autres à droite du côté de l'est. Les premiers f o rme n t une ligne de dunes le long
Je la côte, e t , s a jout ant avec ceux qui sont amenés de Bourios, ils reviennent au
bord du Nil pour y être jetés de nouveau.
Telle est l'espèce de circulation des sables qui couvrent la rive gauche de ce
fleuve près de l'embouchure de Damiette. On voit que , par un mo u v eme n t absolument
le même que celui des sables d o n t nous avons décrit la marelle à l'ouest
de l'embouchure de Rosette, ils avancent également vers le large en décrivant, de
l'est à l'ouest et du nord au s u d , une suite de courbes qui rentrent continuellement
les unes dans les autres.
Une autre partie des sables que le courant enlève du bogliâz de Dami e t t e , est
rejetée sur la rive droite de cette embouchure. Les vagues de la me r et les vents
régnans tendent à les jeter dans le lac Menzaleh, qui finiroitpar en être comblé, si
le courant littoral entretenu dans ce lac', le long de la plage qui le sépare d e ' l a
mer, par les eaux des anciennes branches de Mc n d è s , de Tanis et de Péluse, ne
repoussoir pas ces matières ; de sorte q u e , pressées d'un côté par la mer et de l'autre
par le lac Menz a l eh, elles se réduisent en une petite langue étroite , bordée intérieurement
de quelques arbustes, et par conséquent de quelques dunes. Mais ces
dunes s'élèvent peu au-dessus du sol , parce que les plantes qui leur servent de
point d'appui, et dont la végétation n'est entretenue qu'avec des eaux saumâtres,
sont foibles et rabougries. Cette espèce de digue sablonneuse qui part de l'embouchure
même du Ni l , descend du nord-ouest au sud-est : elle est percée de trois
pertuis qui cor r e spondent aux trois embouchures des branches Me n d é s i e n n e ,
Tanitique et Pélusiaque. Cha cune de ces trois ouve r tur e s , qui servent ensemble à
Ievacuation de toutes les eaux de cette partie du De l t a , est elle-même obstruée
par un banc de sable, contre lequel se por t e l'action du courant; ce courant rejette
les débris de ces bancs sur sa droite, oti les vents régnans les r epr ennent à leur
tour et les étalent, en prolongement de cette digue étroite, jusqu'à l'ancienne plaine
Je l'cluse, à laquelle elle se rattache. Ces sables, dont la marche s'étend au-delà de
lemplacement de cette ancienne ville, se réunissent à ceux qui viennent de l'intérieur
de la S)rie, et forment les dunes qui couvrent la partie septentrionale de
l'isthme de Suez.
H. JV. TOME n. r - - ,