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DE L t G Y P T E . I/I." I'AKTIE.
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6yO DE LA C O N S T I T U T I O N P H Y S I Q U E
Les sels alcalins séparés des matières terreuses, et bien calcinés, se sont trouvés
composés de
Sous-carbonate de soude 0,2705.
Sulfate de soude 0, 1273.
Muriate de soude 0,6022.
1,0000.
§. I I I .
Exploitation du Natron.
L e s morceaux de natron que l'on arrache, entraînent avec eux une couche plus
ou moins épaisse de cette vase qui tapisse le fond des bassins; cependant , avec
un peu de précaut ion, on parvient à en détacher beaucoup de morceaux qui n'en
sont pas souillés. C'est dans cette précaution que consisteroit le plus grand art de
cette exploi tat ion, ainsi que dans l'attention de choisir les morceaux où il n'existe
pas de mélange de sel marin. Les habitans du hameau voi s in, qui sont en possession
de cette petite branche d' indus t r ie,y consacrent principalement les mois de
fructidor et de vendémiai re, et quelquefois celui de brumaire ( c est-à-dire, environ
depuis la mi -aoik jusqu'à la mi -octobre, et quelquefois jusqu'à la mi -nov embr e ) ;
c'est l 'époque où le natron se trouve en plus grande quantité : pkn tôt , l'extraction
seroit difiîcile et peu lucrative; plus tard, les eaux qui viennent inonder la val lée,
ne permet t roient plus de la faire. Le s fe/Wi qui se livrent à cette oc cupat ion,
n'en retirent qu'un bénéf ice for t léger. On peut voi r ici un exemple de la modi -
cité des salaires dans celte partie de l 'Egypte, et du bas prix de certaines denrées :
chaque charge d'âne de nat ron, rendue au bord du Ni l , ne rapporte à l'exploi
tant que 6k y paracs [ 5 3 6 sous de notre mo n n o i e ] ; et chaque charge de chameau,
que quatre fois autant environ ( 1 ). A u x époques où se termine l'extraction,
quelques marchands d'Esné envoient des barques pour enlever le natron qui a été
recueilli pendant l'été, et le répandre dans les villes et les principaux villages du
Said : il y est employé à blanchir le linge et les toiles neuves. fcllâh mangeut
du natron avec les galettes de dourah qui leur servent de pain; ils en imprègnent
aussi leur tabac à fumer .
C e natron passe pour être beaucoup inférieur en qualité à celui qu'on apporte
du pays des Baràbras (2), parce que ie peu de précaution avec lequel on l'extrait,
le laisse toujours souillé de la vase du sol et mélangé de beaucoup de sel marin :
aussi se vend- i l beaucoup moins che r , et est-il beaucoup moins recherché pour la
plupart des usages. Il seroit possible cependant , avec un peu plus de soin, d'en
( 0 Cette même matière, choisie avec un peu p!us
de soin et rendue dans un port de France , auroit une
valeur cinquante fois plus grande. II seroit possible cependant
que la déclaration que nous ont faite les/iZ/JA ,
fut un peu au-dessous de la vérité. La crainte des impositions
ou des exactions en usage dans le gou'
de cette contrée n'induit que trop souvent les liabitans à
cacher une partie du bénéfice qu'ils peuvent faire,
(2) C'est le nom qu'on donne en Egypte aux habitans
de la partie tie la Nubie située au-dessus des cataractes,
race d'hommes bronzée, toui-n-fait dinincte des
Égyptiens.
obteniiobtenir
une certaine quantité qui fût , sinon parfaitement pur e , du moins fort voi -
sine de l'état de pureté. Je dois faire observer que les caravanes du Sennar et des
diflérentes parties de l'iiitérieur de l 'Af r ique apportent en Egypte et vendent dans
le c omme r c e , sous le nom de nat ron, d'autres sels, le plus ordinairement de
l'alun, mélangé d'une quantité considérable de sable quartzeux. Un de ces mor -
ceaux vendus pour du nati'on du Sennar, (|ui fut analysé au laboratoire de l'école
des mines., ne cont enoi t , mélangé avec le sable, que de l'alun.
S E C T I O N II.
Observations sur plusieurs autres Localités de l'Egypte qui contiennent
aussi du Natron.
C H A P I T R E P R E M I E R .
Giscinens de Natron dans les Déserts à l'ouest de i'Ê^yyte.
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Bords du Lac Qeroiin.
L E S personnes qui connoissent la géographie de l 'Égypte, ou qui ont lu seulement
la relation de quelque voyage dans ce pays, savent qu'au nord de la provinc e
du Fayoum, à une journée et demie au sud-ouest des pyramides de Saqqârah, il
existe, dans les déserts Libyques, un grand lac désigné aujourd'hui sous le nom de
lac de Ciiron, et dans l'antiquité, selon d'habiles géographes , sous celui de lac de
Moeris ( I ). C e lac est célèbre, tant par les circonstances de sa créat ion, due, suivant
quelques écrivains Grec s , aux travaux des hommes, et par son étendue prodigieuse,
dontle développement cgaloit la base de rÉg )pt e , étant, c omme elle, précisément
de trois mille six cents stades (2), que par sa destination, qui étoit de servir de réservoir
à une por t ion des eaux des inondations du Ni l .
La base solide du terrain qui renferme ce vaste bassin, est de nature calcaire, et
(1) Ko^qleMémoiredeA5.Jomardsurle lacdcMccris,
A. M. torn. / . " , pag.y}. Nous nous réservons de présenter
nos vues sur ce sujet dans un mémoire p.irticulier.
{a) Ce lapprochementque fait Hérodote des jCoOstades
qui mesuroieiit le contourdu lac de Ma-ris, avec les 3600
stades qui formoient la hase du Delta, ou l'intervalle du
mont Casius au golfe Pliiuhinique , semble contirmer
une opinion que j'ai cherché a établir, que lo stade, aussibien
que le schoene, étoit susceptible de deux vaieuts
H. A. TOME II
comme le degré, suivant qu'ils sont comptés en longitude
ou en latitude. Dans le cas actuei, les 3600 sindes
équivaudroient à 60 lieues marines de 10 au degré, ou
72 lieues communes de France, de 24 au degré, ou
enfin 75 iieues de 25 au degré. Je fais ce rapprochement,
parce que je crois toutes nos lieues et tous nos milles
Européens d'origine Orientale, et que je crois également
Orientalo notre toise de z{<xi à la liene o
de 57,600 au degré.
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