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6 2 0 DE LA C O N S T I T U T I O N P H Y S I Q U E
Etlfoii, jusqu'aux bords de la me r sous le tropi<[uc, n'est pas un fait vraisc'ml>lal)lc.
Il est plus naturel de penser que cette communicatiou s'opère en passant succès
sivement des vallées transversales tlans celles qui les coupent à angles droits, et
que c'est d'une suite de rencontres de portions de vallées diiTcrentes que résulte
une voie praticable et continue pour arriver <lepurs les environs d'Esne ou
d'F.dfoù jusqu'aux déserts des Bichnryeh.
La route ancienne, munie de stations, suivant laquelle on se r endoi t , par uii
voyage de douze jours dans le désert, de Coptos à Bérénice sous le tropique,
avoit lieu sans doute par une voie semblable, c'esi-à-dire, formée par le raccordement
de diverses portions de vallées transversales et longitudinales. La partie
<Ie cette route que j'ai pu voir, l'indique déjà. Depuis Coptos jusqu'aux puits de
la G^tah, que l'on croit une des stations de l'ancienne route de Bérénice, 011
suit une de ces vallées transversales dirigées de l'est à l'ouest. Nous avons vu plus
haut qu'à la G) t ah une immense coupure longitudinale la traverse dans la direction
du nord au sud. 11 est probable qu'à quelques heures de marche au sud de la Gytah,
elle rencontre d'autres vallées transversales, par lesquelles se dirigeoit la route de
Bérénice. Le zèle éclairé des vo\ageurs qui explorent maintenant ces déserts, ne
peut manquer de résoudre cette difficulté ; et sans doute ils constateront l'existence
de cette ancienne voi e , où subsistent peut-être encore les mansions indiquées par
Pline et figurées dans les tables de Peutinger.
A l'époque où j'ai fait le voyage de Qoç eyr , les Abübdch parlèrent effectivement
à M. Girard et à moi d'une route munie de puits et de constructions
anciennes, qui se rendoit à la mer Rouge vers la hauteur de Syène. J'ajoutai alors
peu de confiance à leur récit, où ils meloient jdusieurs circonstances peu vrai
semblables. La découverte que l'on fit peu de temps après d'une ancienne voie,
avec des stations fortifiées munies cíe puits, qui part de la Gytah et aboutit au
port du vieux Qoç eyr , la reconnoissance déjà faite d'un grand port à deux journées
au n o r d , qui est incontestablement le Aiyos - hormas des anciens, e t , joint
à cela, le silence des auteurs, qui ne parlent que d'une seule route garnie de puits
et de stations fortifiées, me firent penser qu'il falloit s'en tenir aux renseignemens
de Strabon, (jui place du côté de la mer Rouge Aiyos-honnos et Bérénice, en
opposition avec deux villes d'Egypt e , Coptos et Apolliuopolis parva, distantes
seulement de quatre lieues l'une de l'autre ( 1 ). Toutefoi s un concours de
renseignemens imposans place aussi une ville du n om de Bérénice sous le troj)
i(iue, connue 5yène ; et plus on examine ce que les anciens nous ont laissé
sur l'Egypte, plus on compare leurs indications avec l'état des lieux à mesure
qu'ils sont jnieux connus, et plus on est forcé de reconnoitre leur exactitude,
Mais un comme r c e aussi considérable ([ue celui de l'Egypte avec l'Inde sous
les Grecs, et sur-tout sous les Romains, n'a pas pu se faire entièrement par une
route de douze journées au travers de dése'rts aussi arides : les objections que
j'ai présentées à cet égard, subsistent donc toujour s , et la principale question
(>) Mémoire sisr la géogMplik- comparée et l'ancien éi.ii des côlcs c(ç l.i mer Ronge, II.' p.iriic, A. MDE
L E C Y P T E . V.' PARUE. 62I
relative à ce sujet reste encore à décider (1). Plusieurs villes sur la côte de la
mer Rouge ont porté dans l'antiquité le nom de Bérénice : on en compte troi.s de
ce nom. Il est constant que l'une d'elles, fréquentée pour la chasse des éléphans,
étoit encore plus méridionale que la Bérénice d u tropique mais la troisième
ctoii située au nord, et il scroit fort embarrassant d'assigner sa position. D'une
autre i)art, il n'est pas permis de croire qu'une situation aussi opporttuie pour
le commerce de Co])tos que Qoçeyr, ou le vieux Qoçeyr , ait été complètement
et constamment négligée dans rantiquitc. Reste donc à savoir quelle
ville ancienne correspondoit à cette importante position. Ces deux questions
n'auroient-elles pas une mime solution ! La troisième ville du nom de Bmnke
et le vieux Qoçeyr ne seroicnt-ils pas la même chose! Je me borne à ces indications,
difficiles à bien éclaircir par les seules données des écrivains anciens (2).
Si je suis entré dans cette discussion, c'est moins pour rendre plus précise mo n
ancienne opinion relativement aux voies que suivoit au travers des deserts
le commerce des anciens, que parce qu'elle touclie à un point de géographie
physique important pour notre sujet actuel.
§. VI .
Observations sur VIntérieur tie ces Déserts,
Nous avons déjà donné quelques notions sur la nature des déserts qui avoisinent
le Nil depuis Syène jusqu'à la vallée de Qoçeyr : l'intérieur de cette contrée
est fort peu connu; mais, comme les montagnes primitives régnent à l'orient et
vers le couchant de la chaîne Arabique, jusqu'à la plus grande profondeur à laquelle
on ait pénétré, i| y a tout lieu de penser qu'elles occupent également la partie
centrale. S'il y existe quelques espaces calcaires, c omme en effet cela est déjà
constaté pour une localité au sud-ouest de la montagne de Baram, ce ne doit
être que des terrains de peu d'étendue, des bassins enclavés au milieu du terrain
primitif, lesquels seroient formés de calcaires très-récens, du moins à en ju<*er
par le petit terrain calcaire que je viens d'indiquer, dans lequel se trouvent des
couches de sel gemme , e.xploite pour l'usage des habitans de Syène.
(1) Sans dome ia nécessité d'entretenir des comnumicaiions
suivies et régulières avec les mines d'émeraodes,
où étoient employés un grand nombre d'ouvriers, cr !.•«
grinds éfablissemens qui avoienf dû se former p.ir
deceit dans lev. nage,; nt faciliter les relations
de l'Égypte avec la Bérénice du tropique; mais, qi»
iju'il en soit, ces relations ont dû toujours cire étroitement
limitées par les difficultés, ies fatigues, les dangers,
1.1 durée du trajet par terre, et l'énormité des dépenses,
louies choses qui croissent dans une proportion bien plus
grande que la longueur des routes.
Les difficultés de toute espèce, trois fois moindres par
la route de Coptos au vieux Qoçeyr, et de plus la route
incienuc garnie de stations fortifiées .dirigée de Coptos
sur ce port, seront toujours de puissans motifs pour penser
que cette position du vieujc Qoçeyr n'est pas restée
inconnue ni négligée par le commerce ancien.
(2) Je ferai observer que l'opinion que j'ai développée
ailleurs avec de grands détails, n"e«clui pas nécessairement
la position d'une des trois villes de Bérénice sous ktropique;
et que cette ville, à laquelle se rapportent les
renseigut-mens des astronomes anciens, tels qu'Ératosthène
et Piolémée, a pu faire aussi une partie du commerce
de l'Inde et de l'Arabie sous les Grecs, et probablement
pendant le temps qu'a duré l'exploitation des
mines d'émeraudes. Mais je répète qu'il y a impossibilité
rés-étendu, tel q
celui d<
de Coptos au tropique.
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-.parla rout.
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